Bienvenu(e)s chez les Lémoniaques


Bienvenu(e)s chez les lémoniaques !!


Caro30 et Spuffygirl92 vous proposent la recette suivante :

Deux auteurs folles à lier, une dose de lemon très adulte (âme sensible s'abstenir), une cuillerée d'amour et d'action.
Mélangez bien !!

Vous obtenez Service schizo pour votre plaisir, une fiction de dingue? Oui c'est le mot.

Et vu que nous sommes complètement accrocs à Edward et Bella.
Voici le récit des délires d'un soir d'hiver...

samedi 17 juillet 2010

CHAPITRE 2




Il s'écroule sur moi. À bout de souffle. Emmett pose son front contre le mien. J'entends la porte s'ouvrir. Je panique.

_ Putain de merde pas encore !


BELLA POV

_ BELLA ! Ça va ?

_ Alice ?

Elle se précipite vers moi, je suis complètement haletante. Je viens de comprendre.

_ Tu es tombée de ton lit ? T'es à moitié nue, dans quel état es-tu ?

Elle s'inquiète, s'angoisse.

_ Ô merde Alice ! Je…

_ Relève toi, viens.

Elle m'aide à me remettre sur pied, c'est quoi ça ! J'ai rêvé, putain c'est pas la première fois que je fais des rêves érotiques, mais comme ça jamais. Je file en courant vers la salle de bain. J'ai besoin d'une douche glacée. Je me jette dessous avec le peu de vêtement qu'il me reste. J'hurle sous la douche froide! Alice déboule.

_ Bella ! Tu vas bien ? T'es sûre ?

_ Oui, oui Alice…ça va. C'est rien…

_ Rien Bella, et le ruisseau entre tes cuisses c'est rien ? Pouffe Isabelle.

_ Sans parler de tes doigts qui étaient à l'intérieur de toi.

_ Mary a raison et tes orgasmes, c'est une vue de l'esprit !

_ Merde FOUTTEZ MOI LA PAIX !

J'hurle, je tombe à genoux. Je veux m'en sortir. Je refuse de les entendre, je veux retrouver ma vie, même si je n'ai aucune idée de ce qu'était ma vie avant. Je me balance d'avant en arrière. Je tente de me calmer. Je sens des bras m'enlacer. Je lève les yeux et croise ceux d'Alice.

_ Bella, Bella. Calme toi. Elles vont s'en aller. C'est rien déstresse. Respire.

Je fais ce qu'elle me dit, elle a raison, elle me connaît depuis longtemps. En général, elle sait trouver les mots. Je ferme les yeux, et je tente de me concentrer seulement sur la voix d'Alice et bizarrement ça marche. Je me relève, Alice me frotte avec une serviette. Je tremble, je suis gelée.

_ Ca va mieux ?

_ Oui. Merci.

_ Bon, habille-toi, on va faire un tour.

_ Mais j'ai pas le droit, c'est pas l'heure et je…

_ Non Bella, faut qu'on parle.

Bah voyons, comme si j'en ai pas assez avec ma conscience. Alice doit être au courant de tout, et je sens que je vais en chier. Je me rhabille pour la troisième fois de la journée. Je m'y emploie sans sourciller. Contre Alice difficile de lutter, surtout depuis qu'elle est guérie.

Pendant plus de deux ans, elle avait été enfermée dans un hôpital psychiatrique. On s'est rencontré là-bas. Elle avait fait une grave dépression après avoir été agressée par un homme. Elle avait échappé au viol, mais elle se demandait encore comment. Je crois que ça avait un rapport avec Edward, mais je n'en suis pas sûre.

Je suis vêtue, et je suis face à Lyly comme j'aime l'appeler. Elle me tend la main, j'ai une totale confiance en elle, et je la suis.

Elle m'entraîne dans le bureau de son père. Je stoppe.

_ Alice. Nan, j'en sors.

_ Respire Bells.

_ J'en sors Alice. Pitié

_ T'inquiète !

Elle frappe à la porte. Le docteur nous autorise à rentrer. Alice pousse la porte, me donnant toujours la main. Je me fige en entrant. Emmett est là. Je secoue la tête et regarde par terre. Après le rêve très perturbant que je viens de faire, c'est pas étonnant.

_ Salut Emmett, Bonjour mon papa ! S'exclame Alice en se jetant sur ses genoux.

_ Bonjour ma fille, ça fait plaisir de te voir.

Cette fille est une pile électrique.

_ Moi aussi papa. Bon dis-moi, je pourrai emmener Bella dans le parc un petit peu ?

_ Alice, il est tard dans moins d'une heure Bella doit manger et…

Si je pouvais me foutre la tête dans un trou, je le ferais. Et puis cette façon de parler de moi comme si je n'étais pas là ça m'énerve.

_ Mais papa, je te promets qu'on rentrera pour le repas, mais elle a le droit de sortir un peu. Tu sais comme moi que c'est important quand on est dans un lieu comme celui-ci.

_ Je le sais Alice mais…

_ Papa s'il te plaît…

Elle nous sort le Alice show, personne n'y résiste. Même pas son père. Je sais pour l'avoir déjà vu faire.

_ Rose nous rejoindra. Aller Papa dis oui ! Continue-t-elle.

_ Ok. Souffle Carlisle. Mais…

_ Merci papa, on sait t'inquiète !

Carlisle lui tend un laisser passer. Elle le prend m'attrape par le bras et je la suis. On passe les longs couloirs, on est devant le gardien. Alice lui tend le fameux billet. Il lève les yeux, sans vraiment le regarder. Puis appuie sur le bouton, qui m'offre la liberté pendant un moment. J'ai l'impression que ça fait des siècles que je n'ai plus senti l'odeur extérieure. Pourtant Edward m'emmenait régulièrement, avant. Et c'est bien là le problème, en laissant mes pulsions s'exprimer, j'avais perdu mon confident, et je suis déjà nostalgique. Alors que ça ne fait même pas vingt quatre heures qu'il est parti.

Je suis complètement folle, bon en même temps quand on est schizo c'est pas un scoop, et puis si j'en étais pas persuadée mon petit rêve de ce matin est là pour me le rappeler.

Alice m'entraîne sur un banc en pierre au soleil, cette chaleur naturelle me comble. Je ferme les yeux, savourant ce moment. Alice se racle la gorge. J'ouvre les yeux, Lyly me fixe de ses grands yeux identiques à ceux de son frère.

_ Quoi ?

_ Bella,…Bella…Bella. Raconte tout.

_ Je vois pas du tout de quoi tu parles.

_ Non vraiment, et la partie où tu violes mon pauvre frère, c'est rien ?

_ Ô ça…mais comment ?

_ Rosalie…Mais on s'en fout ! Oui Bella ça !

Je prends une grande inspiration. Je rougis.

_ Ouais, écoute je sais pas. Les filles se sont manifestées et voilà, elles enfin je l'ai assommé, attaché et voilà quoi…

_ Ok, mais après…

_ Après quoi ?

_ Quand mon père vous a trouvé, il n'était pas attaché à ce que je sache non ?

_ Mais Alice ! Pitié !

Elle bondit sur ses pieds.

_ Non Bella aucune pitié ma vielle, t'en a eu toi pour mon grand frère ?

Voilà, elle sait où taper pour me faire culpabiliser.

_ Ok, je l'ai détaché et…

Elle est pendue à mes lèvres. Putain on parle de son frère merde, pas de n'importe quel mec que je me serais enfilée !

_ Et ?

_ Et ben disons qu'il a retourné la situation à son avantage, et bordel !

_ A ouais, trop hot le grand frère ! Hurle Isabelle.

A non pas maintenant ! Qu'elles se cassent !

_ Il a même réussi à nous éjecter de la tête de Bella, c'était quand Isabelle ?…au premier ou au deuxième doigt ? Demande Mary.

_ A bah bravo ! Rigole Alice.

_ Je suis désolée, je…

_ Non c'est génial !

_ Nan mais t'es dingue ?

_ Non ça c'est toi ! Mais non ce qui est génial, c'est qu'elles soient parties au bon moment. Donc tu as dit que c'est lui qui a démarré le deuxième round ?

_ Ouais.

_ Hey ben la vache ! Je savais que mon frère était un chaud les marrons, mais de là à risquer son job, je suis sur le cul.

Je me lève à mon tour et m'adosse à un arbre.

_ Oui mais s'il n'a plus de boulot c'est de ma faute.

_ Bella t'inquiète pas trop pour Edward, il retombe toujours sur ses pieds.

_ Mouais, j'en sais rien. Ô Alice j'en ai raz le cul de cet endroit, de pas savoir qui je suis et de savoir que je ne verrai plus Edward ça me…Cet endroit me sort par les trous de nez.

Je sens une boule se former dans ma gorge, mes yeux me piquent. Puis les larmes débordent. Je sanglote, c'est assez rare du reste. Je ne sais même pas si ça m'est déjà arrivé. Les petites mains frêles de mon amie me serrent dans ses bras. Alice est une jeune femme de 26 ans, petite, fine et brune. Ses cheveux sont courts, ils partent en pointe dans tous les sens. Je connais Alice depuis plus deux ans, quand elle a quitté l'hôpital, j'ai cru mourir sans elle. C'est une petite boule d'énergie, un rayon de soleil, enfin depuis qu'elle est guérie.

_ Bah alors il se passe quoi ici ?

C'est la voix de Rosalie.

Alice se tourne vers elle et sourit.

_ Oh rien, Bells qui me raconte par le menu détail son escapade avec mon frère.

Je la regarde avec des yeux comme des soucoupes.

_C'était pas vraiment une escapade, c'était dans ma chambre d'hôpital !

_ Mais c'est encore plus érotique ! Insiste-elle et je lève les yeux au ciel. On a pas le même sens des responsabilités toutes les deux.

_ Ouais, j'ai appris que ton frère n'avait pas su garder son engin où il fallait.

Rose s'affale sur le banc, et tâte dans sa poche. Je me doute qu'elle y a un paquet de cigarettes. Un paquet qu'elle était sensée jeter.

_ Oh ne t'inquiète pas, Rose. On l'a bien défendu son engin. Ricane Mary

C'en est à me taper la tête contre les murs. Elles ne peuvent donc pas se tirer quelques temps ? Comme l'autre jour ?

_ Je suis désolée.

_ Tu es désolée de t'être envoyée le mec le plus canon du bâtiment ?

_ Bah t'as pas vu Emmett, ma vieille. Insinue Isabelle, et je me plaque les mains devant la bouche. Oups.

Les filles me regardent de travers, soupçonneuses.

_ Raconte nous ça, mademoiselle schizo. Ordonne Alice les mains sur les hanches.

Je secoue la tête, toujours les mains sur la bouche. Je ne peux pas leur dire ce dont j'ai rêvé. C'est trop mal. Rose irait le dire au docteur Cullen, et qui sait ce qu'il ferait. Le virer ? Me virer de son établissement ?

_ Tu sais que j'ai toujours des seringues pour calmer les patients sur moi, ce qui veut dire que la bonne dose t'apaiserait et tu dirais tout ce qu'on veut savoir.

_ Touche-moi avec ça et je te la fous dans le cul ! Menace Isabelle.

Alice et Rose se lancent un regard entendu.

Je sens que je vais passer à la moulinette.

_ J'ai rencontré un mec hyper canon hier au magasin. Lance Alice comme si de rien était et ça me fait encore plus peur.

_ Ah oui ? Heureusement que tu ne l'as pas ramené à la maison. J'étais un peu…Occupée. Si tu vois ce que je veux dire. Sourit Rose.

Oh oui, je vais mourir. Le clan des amies se réunit au sommet pour mieux m'attaquer. Je respire calmement, je fais comme si je m'intéressais à leurs propos, et peut-être qu'elles oublieront leur envie de me tirer les vers du nez. Mais surtout, faire en sorte que les filles se taisent. Ce qui n'est pas gagné.

_ Je suis sur que ça serait rien de ce qu'on a pu faire. Lâche Mary d'un air hautain.

Mes deux amies écarquillent les yeux. Elles attendent la suite.

_ Ba oui…Avec Edward. Dis-je en espérant détourner leur attention.

_ Oui, avec mon pauvre frère. Mais dis-moi, ce matin, c'était…Toujours avec lui que tu le faisais?

_ Il a pas osé ! S'écrie Rose.

_ Bah écoute, en tout cas elle aurait aimé…

_ Alice ! Supplié-je.

Elle me lance un sourire Colgate.

_ Voyons, on est entre amies. On se dit toujours ce genre de choses entre amies.

_ Et bah alors vous avez loupé un truc les filles !

_ Mary tais-toi ! Je m'époumone.

_ Raconte-nous tout !

Je soupire. De toute façon pourquoi lutter ? Elles sont quatre contre moi.

_j'ai rêvé d'une partie à trois avec Edward et Emmett. Murmuré-je.

_A cinq tu veux dire ! Râle Isabelle

_ Quoiqu'elle nous a vite viré, cette ingrate ! Renchérit Mary.

_ Tu as quoi ? Rien que ça ? Me demande Rose incrédule.

Je sens que je rougis. Je baisse les yeux au sol.

_ Ma parole. Alice n'en revient pas.

Le silence s'installe pendant quelques minutes.

_ Tu en as parlé avec le docteur Cullen ? Demande Rose, sérieusement.

Je secoue la tête.

_C'était il y a quelques minutes. Répond Alice à ma place.

_ Ok. Alors tu devrais vraiment, il y a des nouveaux traitements expérimentaux…

_ Je les ai commencé ce matin, justement !

Je m'énerve, je me lève.

_ Mais ça ne fonctionne pas dès la première utilisation, Bells. C'est de la publicité mensongère cette histoire de résultats dès la première application, crois-moi ! Explique Rose.

_ Comme si on voulait partir ! On est bien ici, nourries, logées, blanchies, et il suffit de sonner pour avoir une paire de couilles à disposition ! S'agace Isabelle

_ Que demande le peuple ! Renchérit Mary.

_ La liberté ! Voilà ce que demande le peuple ! M'écrié-je.

_ Tu vas pouvoir repartir d'ici, Bells. J'en suis sûr.

_ Quand, Rose ? Quand ? Quand j'aurais suffisamment épuisé les médecins et leurs médecines ?

_ Tu es dure, Bella. Tente de me raisonner Alice.

_ Ça te va bien de dire ça, Lyly. Toi tu peux sortir, et aller vivre ta vie comme tu le souhaites ! Moi…Argh ! Je n'ai même pas de vie ! Je suis rien.

_ Vive la dépression ! Se moque Isabelle.

_ Si seulement tu nous acceptais, notre vie serait cool.

_ Vos gueules !

Le silence d'Alice et Rose me tue. Je me détourne vers la porte du bâtiment.

_ Tu devrais plutôt chercher à savoir pourquoi elles sont là, Bella. Plutôt que te morfondre sur ta situation. Même des schizophrènes avérés ont pu sortir d'ici et reprendre une vie. Une vie différente, mais une vie en dehors d'ici. C'est-ce que tu veux ?

Je ne réponds pas. Elle m'attrape le bras et me secoue presque

_C'est-ce que tu veux ?

_ Bien sûr !

Je veux lui retirer mon bras mais elle le tient fermement.

_ Alors regarde-toi en face et demande-toi pourquoi elles sont là. Elles ne sont pas apparues tout de suite après que l'on t'ait retrouvée. Pourquoi à ce moment précis, Bells ? Que s'est-il passé pour qu'elles se ramènent ? Pour que tu aies besoin d'elles ?

_ Je n'ai pas besoin d'elles ! Je veux m'en débarrasser, Rose !

_ Bella, Rose a raison. Isabelle et Mary ne sont que des doubles de toi. Des parties de toi que tu as refoulées. Tu as eu besoin de les laisser remonter à la surface pour te protéger. Mais te protéger de quoi ? Intervient Alice, doucement.

_ Je…Vous dites n'importe quoi !

Ça s'appelle le refoulement, là ma vieille. Ricane Isabelle dans ma tête.

Je regarde Alice et Rose. Toutes les deux ont vécu des trucs durs, qui les ont fait venir ici, soit pour consulter, soit pour aider. Mais je ne vois pas de quoi elles parlent. Quand les fédéraux m'ont trouvée, j'étais sous un tas de cadavres, je ne me souvenais de rien. Alors comment les filles auraient pu venir me protéger ? A quoi m'auraient-elles servi ?

_A jouer, entre autre chose. Suggère Mary, mais je ne l'écoute plus.

J'atteins la porte du parc, je veux retourner dans ma chambre pour manger.

Après ça, je verrai ce que je fais. En rentrant je pense aux filles.

Alice et Rose sont géniales, elles s'entendent bien. Dans un sens heureusement, elles vivent ensemble. Rosalie a gentiment hébergé Alice à sa sortie de l'hôpital, elle ne voulait pas rentrer chez elle avec un psy à domicile, comme elle disait.

J'arrive dans ma chambre, je la range un peu, histoire que cette pièce ne ressemble pas trop à un champ de bataille. On frappe à la porte et on m'apporte mon plateau repas. Je grogne, j'en ai marre de cette bouffe aseptisée, sans plaisir.

EDWARD POV

J'ai passé la journée dans l'appart. Mon cerveau bouillonne, je crois que j'ai tout essayé: la lecture, les jeux vidéos, la télé enfin bref. Je tourne en rond et mes pensées vont toutes vers Bella. Je me demande ce qu'elle fait, si ses « les filles » comme elle dit ne la maltraitent pas trop. Je me pose des questions. Comment elle se sent ? Ce qu'elle fait ? Son nouveau traitement ? Tout se bouscule dans ma tête. Je rage encore plus. Je ne peux pas en vouloir à Bella. Bien au contraire, mais elle m'a retourné le cerveau.

Je m'approche de mon piano à queue, seul vestige de ma vie d'avant. Je n'y joue plus aussi souvent que je voudrais mais après tout là j'ai le temps. C'est pas comme si j'avais quelque chose de particulier à faire. Alors je m'y installe et je commence à jouer. Je me laisse porter par la mélodie, mais je n'arrive pas à oublier son nom. J'ai besoin d'évacuer, de passer mes nerfs sur n'importe quoi. Je ferme le piano violemment.

Je prends ma veste et mon sac de sport. Je traverse la rue. J'arrive devant la salle de sport. Je pousse la porte. Je file voir Sam le patron. Il me frappe la main virilement.

_ Hey salut mec ! Ca fait une paie !

_ Ouais le taf.

_ Besoin de dépenser un trop plein d'énergie ? Rit-il.

_ Ouep.

Je vais dans le vestiaire. Je passe un short rouge. Ainsi qu'un débardeur blanc. Je bande mes mains et je fonce contre le premier sac de sable que je trouve. Je me mets face au sac, et frappe une bonne droite dedans. C'est libérateur, j'enchaine les uppercuts, les droites et les coups de pieds fusent. Je suis en sueur, mes cheveux dégoulinent. Mon débardeur est transparent tellement il est trempé. La transpiration coule jusque sur le long de mes cuisses. Mais bon dieu ça fait du bien, plus je tape et plus mon esprit se libère.

Mais au bout d'une heure, mon corps a besoin d'arrêter, de souffler. Je prends ma serviette et essuie mon cou et mes cheveux trempés. Je vais prendre une douche, la sensation de l'eau chaude sur ma nuque m'apaise. Une fois sec et habillé, je vais pour sortir, Sam me hèle. Il m'envoie une boisson énergisante.

_ Hey ben mon vieux ! Ca fait un moment que t'es pas venu, t'as toujours autant de punch ! Tu t'sens mieux ?

_ Ouais, ça va. Ca fait du bien.

Je m'accoude au comptoir.

_ Et Em' et Jazz ? Eux aussi ça fait une paie !

_ On manque pas de boulot en ce moment. Ils vont bien. Et toi, Emily ?

_ Enceinte. Grogne t-il. Moi qui pensais que l'histoire des fraises à trois heures du mat, c'était des conneries.

Je souris, je trouve ça charmant.

Charmant ! Putain Cullen tu te ramollis mec !

_ Alors et toi toujours à papillonner de nana en nana ?

_ Ouais, enfin quand j'ai le temps.

_ T'as l'air crever Cullen.

J'ai pas envie de m'étendre.

_ Nan ça va. Bon faut que j'y aille Sam ! Bye

Je lui tape gentiment sur l'épaule, je sors de la salle de sport. C'est un lieu agréable, Sam est un ancien du FBI. Mais il avait été réformé après avoir pris une balle dans le genou il y a quelques années. C'est vraiment un mec bien. On y allait souvent avec Jazz et Em' avant cette mission, avant…Bella. On réglait nos comptes comme ça en se tapant dessus. Em' est costaud, mais je suis rapide et teigneux. Jasper c'est la tactique.

Je me passe la main dans mes cheveux encore humides et je rentre chez moi. La porte est ouverte. Je suis sûr de l'avoir fermée, je jette mon sac. Je sors mon arme, j'entre doucement dans l'appart. Mon Glock à la main, je passe la première pièce, j'entends du bruit dans la cuisine. Je me mets sur le coté, quand je vois qui sort la tête du frigo. Je lâche un grand soupir et planque mon arme dans le dos de mon pantalon.

_ Alice. Soufflé-je

_ Hey ! Salut grand frère !

_ Qu'est-ce tu fous dans mon frigo ?

Je la pousse gentiment. Je prends deux bières et lui en tends une. Elle la prend avec un grand sourire.

_ J'te dirais bien que je vérifiais que tu te nourrissais correctement, mais en fait je cherchais un truc à bouffer. Mais c'est la mer d'Aral ton truc ! Ya que dalle !

_ Désolé sœurette, la prochaine fois préviens j'f'rais les courses !

Je m'installe dans le fauteuil, ma sœur fait de même en vis-à-vis. J'attends l'inquisition espagnole. Je connais ma sœur comme si je l'avais faite.

_ Tiens figure toi que j'ai vu Bella.

Et voilà qu'est-ce que je disais ? Autant jouer les cons, après tout c'est-ce que pense mon père de moi.

_ Et alors ? Ca doit me faire quelque chose ?

Je dis ça avec nonchalance. Je mens, bien sûr que ça me fait quelque chose.

Et là elle se lève, et explose.

_ T'es vraiment un sale con Edward Anthony Cullen !

_ Ouais je sais, ces derniers temps tout le monde pense ça !

_ Rho Edward ! Tu veux savoir comment elle va ? Ou maintenant que t'as tiré ton coup t'en a rien à foutre !

Je saute du canapé, je passe ma main dans les cheveux ! Putain d'tique nerveux !

_ Bien sur que non Alice, mais j'ai plus le droit de l'approcher. Alors…

_ Plus le droit…plus droit…c'est vraiment ce qui t'arrête ?

_ Ouais, Ca t'étonne ? Maugrée-je. Mais comment va-t-elle ?

_ Mal Edward, comment veux-tu qu'elle aille bien ? Elle s'en veut de t'avoir pratiquement violé ! Elle se déteste de t'avoir fait virer ! Elle angoisse à cause de son traitement ! Isabelle et Mary sont déchainées ! Et elle est terrorisée à l'idée de ne pas recouvrir la mémoire, sans compter qu'elle ne supporte plus d'être enfermée !

Je me pince l'arête du nez, je me dirige vers la fenêtre. Là j'ai qu'une envie : aller voir Bella. Je lutte contre moi-même.

_ Ecoute Edward, vous avez déconné ok. Tu as déconné. Je sais aussi que si tu avais voulu tu n'aurais pas laissé les choses arriver. Elle t'a toujours plu Bella, déjà quand tu venais me voir, et je pense que rien n'arrive par hasard.

_ Alice tu racontes n'importe quoi ! C'est vrai que j'ai laissé les choses déraper.

_ Rho si peu ! Ironise ma sœur. Tu sais c'est Emmett qui s'occupe d'elle, et il est très au goût d'Isabelle et Mary.

Maintenant je grogne ! Je m'énerve, j'évite d'imaginer ce qui pourrait se passer. J'ai déjà pas réussi à me contrôler, et Em et ben c'est Emmett quoi. Brut de décoffrage. J'imagine Bella en mode succube, et les images qui me viennent me donnent la gerbe.

_ On peut pas laisser faire ça !

_ Ô miracle ! Le seigneur m'a entendu ! Mon frère est jaloux !

_ Tes conneries ! Moi Jaloux ! Pfff, t'as fumé quoi Alice ?

Justement en parlant de ça. Je récupère mon paquet de clope sur le comptoir, j'en allume une. J'ai l'impression d'être un ado qui fait un caca nerveux parce que ses parents ne lui ont pas acheté la dernière console de jeu. Merde comment Bella peut-elle m'affecter autant ?

_ Edward, elle a besoin de te voir. Je l'ai vue pleurer pour la première fois depuis que je la connais. Il faut que tu la rassures, je sais qu'elle n'a confiance qu'en toi.

_ Alice, je suis interdit de séjour là-bas ! Tu comprends pas quoi dans cette phrase ?

Elle est encore plus en rogne maintenant.

_ Tu fais chier Edward ! Tu me prends vraiment pour une conne ! Je sais que tu me caches quelque chose depuis des années.

_ Tu te fais un film !

Le problème d'Alice c'est un sixième sens un peu trop développé à mon goût. De temps en temps ça lui prend.

_ Edward, je le découvrirai un jour tu sais. Toi Emmett et l'autre là.

Maintenant elle me menace. Ca me fait presque sourire. Presque.

_ Qui l'autre ?

_ Un type grand, blond avec des cheveux magnifiquement ondulés, et un regard bleu d'acier. Figure-toi que je l'ai rencontré au supermarché hier. Je l'ai vu plusieurs fois en blouse blanche à l'hosto !

Les yeux de ma sœur pétillent. Elle est sous le charme. Ah non pas Jasper !

_ Qui Jasper ?

_ Ouais.

_ C'est pas un type pour toi.

_ C'est pas à toi d'en décider Edward Cullen ! Crache-t-elle. Je suis persuadée que notre cher papa est dans le coup ! Y a un truc ! Je le sais depuis que Bella à été transférée chez papa.

_ Alice tu délires sœurette !

_ Moi je ne crois pas, je t'ai jamais vu pratiquer le moindre soin sur qui que ce soit. C'est curieux quand même !

Ouais bah vaut mieux pas pour les patients. Ça devenait de plus en plus difficile de cacher la vérité. Enfin ma délivrance sonna. Du moins la porte.

Je me dirige vers celle-ci, j'ouvre et croise mes pires cauchemars. Je souffle, c'est vraiment pas le moment et pas mon jour.

_ Salut Eddy ! T'as rangé ta queue !

_ Ta gueule Emmett, je suis pas seul !

_ Ouais ta gueule Em ! Cingle Jazz. On passera plus tard.

Mais trop tard, ma sœur est derrière moi.

_ Salut ! Lance t-elle à la cantonade.

_ Euh…salut. Murmure Jasper.

_ Ouais salut !

_ Ma sœur… Alice.

_ On se connaît. Confirme Jazz

_ Comme c'est curieux j'savais pas que vous faisiez des visites à domicile ?

Ils entrent. Emmett va directement dans le frigo et prend des bières.

_ Disons qu'on venait prendre des nouvelles d'Edward après son éviction. Explique Jazz d'un naturel déroutant.

_ Ouais sûrement. De toute manière je ne vais pas tarder, Rosalie va venir me chercher.

_ Décidément c'est le défilé aujourd'hui. Râlé-je

_ On est venu prendre de tes nouvelles. T'as des chips ?

Emmett n'est rien sans son estomac.

_ Ouais dans le placard à droite du four.

_ Hey t'as que ça ?

_ Désolé Em ! Mais il me semble que tu as fini le dernier paquet.

_ Et jamais tu fais les courses ?

Je réponds même pas, nan mais sans déconner ! C'est dingue ça !

_ C'est curieux de te voir ici Jasper, enfin je ne pensais pas te revoir si vite après hier. Le rayon surgelé, c'est un endroit magique pour une rencontre. Rit ma sœur.

Bah voyons Alice; vas-y drague mon pote devant moi j'te dirai rien.

_ Euh ouais, la vie est étonnante.

_ Ca c'est sur que ça risque pas d'arriver à Edward.

_ De quoi Emmett ? Grogné-je

_ Rencontrer une fille au supermarché, pour ça faudrait que môssieur fasse les courses. Répond-il des chips plein la bouche.

_ Mais je t'emmerde Em', si t'es pas content de mes chips, y'a un resto au coin de la rue !

_ C'est bizarre Ed, d'hab quand tu baises t'es de meilleure humeur !

Je me prends la tête dans les mains, j'ai une envie de lui coller une baffe.

_ Oui mais d'hab il se fait pas violer ni virer ! S'exclame Jasper hilare

_ Bah en même temps on le comprend notre Eddy.

_ Vraiment Emmett ?

_ Oui Alice, Bella est vraiment super charmante et quant à ses « colocataires », elles sont bandantes. Putain !

_ Bordel Em' T'avises pas de toucher à Bella, parce que sinon je…

_ Oulà, Eddy, respire, vieux ! Se moque Jasper en me donnant une claque dans l'épaule.

Je grogne, et les deux ricanent. Alice se contente de me lancer un regard de biais. Elle n'est pas dupe.

_ Bon, y a quoi de nouveau dans ta DVDthèque ?

Emmett s'affale dans mon canapé, Jasper ouvre les placards dans la cuisine à la recherche de je ne sais quoi.

_ Vous êtes répugnants, les mecs! Comment vous faites pour parler de bouffer ou vous avachir, juste après avoir parlé d'une patiente?

_ Les écoute pas, Lyly.

Je la reconduis vers la porte, sous les plaisanteries de mes potes.

_ Hey ! Mais je dois attendre que Rose vienne me chercher ! Tu veux quand même pas laisser ta petite sœur chérie seule dans la rue ?

Elle plante son regard dans le mien, et je lutte. Mais je sais que je vais le regretter.

_ Installe-toi, Lyly ! Appelle Emmett en tapant sa main sur le canapé près de lui.

_ Em ! Le prévins-je, et il me tend un sourire éblouissant et carnassier.

_ Ta sœur, ou Bella ? Dit-il en faisant un clin d'œil.

_ Touche-moi et je t'émascule, Emmett McCarthy ! Le menace Alice en s'asseyant dans le fauteuil qu'elle occupait quelques minutes plus tôt.

_ Quand tu veux, ma belle.

Mais elle lui lance le regard qui tue, et il se recroqueville un peu dans le canapé.

Le silence s'installe, sauf le bruit du paquet de chips qu'Emmett avale. Je ne sais pas où me mettre. D'un côté Emmett, de l'autre ma sœur, et Jasper qui se regardent en chien de faïence. Je passe les mains dans mes cheveux. Et soudain je m'inquiète.

Si Emmett et Jasper sont là, qui protège Bella ?

_ Elle avait une série d'activités auxquelles participer, et puis ton père est de garde donc... Dit Jasper comme s'il avait compris mon angoisse.

Alice me regarde de biais encore une fois, soupesant ce qui vient de se dire. J'hoche la tête pour mon ami et suis soulagé en entendant la sonnette de la porte.

_ On s'est donné le mot. Sourit Emmett et je l'ignore royalement.

J'ouvre et Rosalie est devant moi. Elle porte toujours ses lunettes de soleil sur le nez. Signe qu'elle est mécontente envers moi. J'espère juste qu'elle n'en dira rien devant les autres. Sinon je suis mal barré.

_ Alice m'a dit qu'elle était là.

Elle entre d'un pas martial dans l'appartement. Je vois Emmett changer d'attitude. Il planque le paquet de chips dans son dos, mais vu le bruit que ça fait, il est grillé. Je lève les yeux au ciel, en même temps qu'Alice ricane.

_ Rose, tu en as loupé des choses !

_ Des porcs réunis dans la même pièce, je ne vois pas, non.

_ Et bien on parle de cochonnerie, bien sûr ! Lance Emmett, apparemment fier de sa réplique.

Jasper a un léger sourire qui apparaît sur le visage. Et moi je me dandine. Bon sang ! Emmett, on ne le changera jamais. Pauvre Bella. Elle qui n'est pas habituée à ce genre de chose je me demande comment elle peut vivre ça. Encore une fois je dois lutter pour oublier son nom.

_ Edward, pense à ce que je t'ai dit. T'es pas si con que ça, du moins j'ose l'espérer. Me lance ma sœur.

Et elles quittent mon appartement sans un regard en arrière.

_ Les bombes ! Tu aurais pas leur numéro? S'enthousiasme Emmett, comme d'habitude quand un corps moulé dans une robe se balade sous son nez.

_ Même pas en rêve que tu touches à ma sœur !

_ Ta brunette est pas vraiment mon genre…La blonde, en revanche…Celle qui travaille à l'hosto…

_ Ouais, bah j'aimerais autant pas. C'est la meilleure amie de ma sœur.

Je m'affale sur un fauteuil.

_ Et alors ?

_ Et alors entendre Rose louer tes prouesses devant ma sœur me dégoute d'avance !

_ Oui, parce que Bella ne va pas avoir tout détaillé à ta sœur, peut-être.

_ Bien sûr que non !

Emmett et Jasper échangent un regard entendu

_ Et tu dis que tu connais les femmes ! Mon pauvre, tu as encore tant à apprendre ! Fait Jasper avec fatalisme.

_ Et bah justement, si on se faisait un DVD pour lui en apprendre ? Propose Emmett

_ Non, le porno on a ce qu'il faut dans le DVD de la séance Edward + Bella. Ricane Jasper.

_ Vous m'emmerdez les mecs.

Je me lève chercher d'autres bières. J'en tends une à chacun, et ils me regardent avec les yeux de sadiques.

_ Bon, le bureau t'a donné quoi comme mission ?

Enfin un sujet intéressant. Quoique.

_ Pfff, une dingue a fait assurer le collier de son chien. C'est la femme d'un sénateur. Je dois éviter qu'il soit voler.

Ma voix diminue au fur et à mesure que je parle. Alors que mes deux 'potes' me regardent comme si j'avais un troisième œil.

_ Tu veux dire que tu vas suivre comme un toutou, un toutou ?

Emmett se frappe les côtes tellement il en rit.

_C'est vraiment en dessous de tes capacités. C'est dur ce qu'a fait Carlisle.

Jasper essaie de me soutenir. Essaie.

_ Ca va, moquez-vous. On verra quand vous aurez fait une gaffe aussi.

_ Oh bah déjà on est pas stupide au point de coucher avec une patiente/témoin sous notre protection…

Je soupire. Ce qu'ils peuvent me taper sur le système !

_ Tu sais quoi, Em ? Prends ta bière et casses-toi !

Je me lève et vais m'enfermer dans mon bureau.

Puéril, mais fier de l'être.

Je ne sais plus quoi faire. Je pense encore à elle, ma plus grande tentation. Les paroles de ma sœur me reviennent. Bella va mal.

Bien sur qu'elle va mal pauvre con! Tu t'attendais à quoi! Hurle ma conscience.

J'aimerais qu'elle s'en sorte. Je veux l'aider, mais je ne sais pas comment.

Tu sais comment ! Va la voir abruti !

Mais j'ai pas le droit !

Ouais bah prends le gauche et file !

Oui mais voilà, les autres sont toujours dans le salon, mais je sais que je peux les tromper. Je décide de faire le mur. Je traverse le salon.

_ Bon les gars, je vais me pieuter j'en peux plus ! Vous claquerez la porte !

_ Ouais, ouais bonne nuit mec !

Putain j'le crois pas ils matent un porno ! Je sais même pas s'ils se sont rendus compte que j'étais là. Je vais dans ma chambre pour me changer.

J'ouvre ma commode, je prends un jean noir, un tee-shirt noir moulant à manche longue, et un bonnet de la même couleur. Je mets plusieurs coussins dans mon lit. Histoire que si quelqu'un entre pense que je dors. Je sors de ma chambre. La porte ne grince pas c'est déjà ça. J'entends les cris de « jouissance » de la fille qui se fait sauter dans le film. J'en profite, je suis à quatre pattes sur le sol et j'avance. Putain que je peux être pathétique. J'accède à la porte d'entrée. Je l'ouvre et la referme doucement.

Je cours jusqu'à l'ascenseur, je m'impatiente. Mais il arrive enfin. J'arrive au parking, je saute dans ma voiture et prends la direction de l'hôpital psy.

Moins de dix minutes plus tard je suis arrivé. Je sors mon passe, je l'ai gardé. Je passe par l'entrée du personnel. Je dois être prudent. Je vais éviter de me faire choper encore une fois. Je passe par la salle de surveillance. Il n'y a personne. J'entre. J'observe les moniteurs. Bella à l'air de dormir. J'appuie sur un bouton et j'enregistre une séquence de dix minutes. Je branche le système en circuit fermé, de façon à ce que personne ne me voit quand j'y serais. Je me dépêche, je ne veux pas me l'avouer mais je suis trop impatient de la voir.

J'ai lutté contre ça toute la journée, et la je craque comme un ado en manque. J'arrive enfin devant sa chambre. Je n'ai pas le temps de toquer pour attendre une réponse. J'ouvre la porte avec mon passe. Puis je referme.

Elle est là, dans son lit. Je pense qu'elle dort. Je m'installe sur le lit, et je caresse ses cheveux. Je la trouve magnifique.

_ Edward…souffle t-elle.

Je stoppe mon geste, je l'ai réveillée, mais je comprends finalement qu'elle dort toujours. Je suis sur un nuage, et je ne sais pas pourquoi. Je continue ma caresse. C'est la première fois que je la vois si détendue, si calme.

J'aimais faire la surveillance de Bella la nuit, elle discutait souvent dans son sommeil, sans parler de ses soupirs, de ses gémissements. A chaque fois ça allait directement se loger dans ma queue, et me rendait dur en un instant.

Je chuchote. J'ai pas toute la nuit.

_ Bella.

_…

_ Bella, réveille toi.

_ Edward…c'est toi… Murmure-t-elle à moitié endormie.

_ Oui.

Elle ouvre enfin les yeux et je retire ma main de ses cheveux. Elle se redresse sur ses coudes.

_ Mais qu'est-ce que tu fais là ?

_ Fallait que je te parle.

Elle enserre ses bras autour de mon cou. Je me raidis.

_ Je suis désolée. Mais j'ai besoin de savoir si tu es vraiment là, ou si mon esprit me joue des tours.

_ Non c'est bien moi.

_ Tu n'as pas le droit d'être ici, tu…

_ Je sais, mais Alice est venue me voir. Elle m'a dit que tu te sentais coupable.

_ Je t'ai fait virer, je…

Je me pince l'arrête du nez. Je n'aime pas la voir si triste. Je caresse sa joue avec le revers de ma main.

_ Ecoute, tout ce qui est arrivé est entièrement ma faute. La mienne, d'accord. J'aurais pu l'en empêcher et je n'ai rien fait. Je refuse que tu te sentes coupable.

Elle se jette éperdument sur mes lèvres. Bella m'a complètement pris au dépourvu. Je lui rends son baiser, il s'approfondit. Ses mains se nichent dans mes cheveux. Elle vient de signer ma perte.

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