Bienvenu(e)s chez les Lémoniaques


Bienvenu(e)s chez les lémoniaques !!


Caro30 et Spuffygirl92 vous proposent la recette suivante :

Deux auteurs folles à lier, une dose de lemon très adulte (âme sensible s'abstenir), une cuillerée d'amour et d'action.
Mélangez bien !!

Vous obtenez Service schizo pour votre plaisir, une fiction de dingue? Oui c'est le mot.

Et vu que nous sommes complètement accrocs à Edward et Bella.
Voici le récit des délires d'un soir d'hiver...

samedi 16 octobre 2010

CHAPITRE 14

CHAPITRE 14
En tout cas, on ne vous oublie pas ! La preuve, voici le chapitre complet ! En revanche, pour le prochain c'est moins sûr... Pardonnez-nous car nous pêchons !

Nous embrassons toujours les lémoniaques en folie furieuse qui nous accompagne !

Allez, à l'attaque !

EDWARD POV

Je me réveille avec la sensation désagréable d'avoir la gueule de bois. Mon cerveau est embrouillé. J'ai eu un mal fou à dormir. Elle me manque terriblement et savoir qu'elle doit partager le lit de cet enfoiré est au-dessus de tout. Je savais que ce serait difficile, mais à ce point là... (N/Eli : je peux venir te consoler si tu veux…ok, je sors)

Je pose les deux pieds au sol et plonge la tête dans mes mains. J'ai l'impression d'avancer comme un véritable robot. Je sais que je dois me lever, mais l'envie me manque. En fait l'envie de tout a disparu en même temps qu'elle. Je traine ma carcasse jusque sous la douche.

L'eau est bouillante. Je ferme les yeux et fais le vide dans ma tête. Je passe par tous les sentiments possibles et imaginables. La colère. La haine. La rage. La douleur. Et l'amour. Ce sentiment irraisonné, violent qui me prend aux tripes. J'en ressens une douleur physique atroce, inimaginable.

Je me demande simplement si je pourrai supporter cette situation encore longtemps. Elle, Lui, Moi. Triangle dangereux surtout pour Bella. Je donne un grand coup de poing dans le mur. Je retiens un hurlement de douleur et m'aperçois que ma main saigne un peu. Je la passe sous l'eau et serre les dents. Je sors de la douche et enroule une serviette autour de ma blessure et une autre à ma taille.

Je retourne dans ma chambre. Mon père est assis sur mon lit. Son regard se pose sur ma blessure. Il se lève et vient à ma rencontre. Il ne dit rien et défait mon bandage de fortune. Je le vois froncer les sourcils.

_ Il faut soigner ça. Affirme-t-il.

Je baisse les yeux. Je me sens comme un petit garçon pris en faute. Il sort de la pièce. Le temps que je me pose sur mon lit mon père est déjà de retour avec sa sacoche. Il fouille dans sa trousse et en ressort du désinfectant et de quoi faire un pansement. Il commence à me nettoyer. Je grimace.

_ Pensais-tu vraiment que tu allais gagner ? Demande mon père.
_ Que..quoi ?

Je suis surpris.

_ Oui contre le carrelage.

J'observe ma main. Comment fait-il pour toujours tout savoir ? (N/Eli : L’art d’être parents !!)

_ Je...c'est juste que je...
_ Tu débordes de colère.

C'est une constatation.

_ Bien-sûr que je suis en colère ! J'ai jamais souhaité autant la mort de quelqu'un que celle de Volturi !
_ Edward. C'est le contraire qui serait étonnant. Tu aimes Bella, et même si cette relation au départ ne me réjouissait pas forcément, c'est comme ça. Tu lui as apporté bien plus que ce que la médecine a pu faire. Mais dis-toi qu'elle n'est pas seule. Mary et Isabelle vont veiller sur elle. Pour une fois c'est plutôt un atout.
_ Un atout ?
_ Oui, fais moi confiance. Isabelle est la plus forte des trois. Elle sera là pour épargner Bella. (N/Eli : Ca doit être cool de laisser sa place à une autre en cas de soucis !! NON ??)

Mon père a fini de me soigner. Je me lève et sers les poings aussi fort que je le peux.

_ Je suis censé faire quoi, moi ?
_ Être là pour Bella quand elle en aura besoin. Je sais que tu as l'impression d'être inutile, mais tu ne l'es pas.
_ Ah ouais ? C'est pas vraiment la sensation que j'ai là, tout de suite. A cause de moi elle s'est jetée dans les bras de son bourreau.
_ Tu sais pertinemment qu'elle y serait retournée Edward. C'était prévu. Alors arrête de te fustiger ainsi. Bella doit aussi tirer un trait sur son passé et il n'y a que comme ça qu'elle le fera.
_ Sauf s'il découvre tout et qu'il la tue ! Craché-je acerbe.
_ Il est à mille lieux de s'imaginer qu'elle en est capable. Il pense qu'il exerce un total pouvoir sur elle.
_ Mais si tu te trompais ? Jamais ça t'est venu à l'esprit.

Mon père secoue la tête de droite à gauche.

_ Je connais mon métier. As-tu si peu confiance en moi ?
_ C'est en lui que je n'ai pas confiance papa, pas en toi !
_ Mais je te rassure, Bella n'a pas confiance en lui non plus. Je sais qu'elle sera sans cesse sur ses gardes avec lui, décryptant le moindre de ses gestes, la moindre de ses paroles pour ne pas le contrarier. Elle sait que sa survie est à ce prix.
_ C'est censé me rassurer ! ?
_ Oui parce que personne ne le connait aussi bien qu'elle. C'est la seule qui puisse s'approcher assez de lui sans éveiller les soupçons, et qui puisse nous obtenir les informations dont nous avons besoin pour le faire plonger lui et toute sa bande de mafieux. N'oublie jamais les raisons de l'absence de Bella. (N/Eli : J’pense pas qu’il puisse oublier !)

Mon père a raison dans un sens. C'est vrai. Je le savais. Si je n'étais pas si impliqué émotionnellement, je trouverais ça normal. Mais voilà mon implication personnelle était réelle, je ne pouvais rien faire contre.

Mon père sort de la chambre. Me laissant seul avec ma conscience. Mes doutes. Mes peurs.

Je m'habille rapidement et descends rejoindre les autres. Quand j'arrive au bas de l'escalier je sens tous les regards braqués sur moi. Je suis vraiment mal à l'aise.

Le plus inquiet semble être Jasper.

_ Quoi ? ! Grognai-je.
_ Eddychou s'est réveillé de mauvais poil ce matin ? Se moque Emmett.
_ Va te faire... Le regard outré de ma mère me stoppe tout de suite.
_ Lâche-le Em ! Assène Jasper.

Je vais directement dans la cuisine. J'ai pas envie de parler pour le moment. Je bois un café. Ma mère a préparé des Pancakes, mais je n'ai pas faim. Je ne veux rien, j'ai envie de rien. Je veux juste Bella et ses deux copines dans son esprit tourmenté. (N/Eli : Ménage à 4, c’est du joli !)

Jasper et Emmett sont face à moi. Ils me scrutent, m'étudient. Ils m'énervent !

_ Je sais que les morts ne sont pas censés avoir une conversation, mais tu fais semblant Eddy ! Dois-je te rappeler ?
_ Putain Em ! Fous moi la paix ! J'te demande rien !
_ Edward. Zen mec.
_ Zen de quoi Jasper ? Je suis coincé ici. Je suis complètement inutile, je ne sers à rien. Alors zen mon cul !

Jasper chuchote quelque chose dans l'oreille de Emmett. Je vais finir par en prendre un et taper sur l'autre avec.

Jasper sort son portable et compose un numéro.

_ Ouais, on a besoin de toi. Amène le matos chez les parents d'Edward. Bye.
_ Nan, mais vous me faîtes quoi là ?
_ T'as besoin d'évacuer Eddychoupinet !
_ C'est toi que je vais évacuer si tu continues les surnoms ridicules !

Je crie de rage, lance mes bras en l'air. J'ai besoin de calme.

Je file au piano et enchaine une mélodie tout droit sortie de mon imagination malheureuse. Emmett et Jasper soufflent d'agacement. Ils ne supportent plus ma musique mélancolique. Ils ont qu'à aller se faire cuire un œuf ailleurs et me lâcher du lest.

On sonne à la porte. Je ne fais même pas cas.

_ Il était temps. Souffle Jasper.

Ils ouvrent la porte, disparaissent un moment derrière et reviennent chargés d'un sac de sable et d'un carton. Sam est juste derrière eux. J'ai du mal à saisir. Sam s'approche de moi. Je ne peux pas m'empêcher de lui en vouloir. Il s'est laissé dépassé par Bella, et le connaissant j'ai du mal à comprendre comment.

_ Je vois que t'es toujours en rogne après moi. Déclare-t-il.

Je me lève. Ils me gonflent tous avec leur psychanalyse à la con. Si j'ai besoin d'un psychiatre, je n'ai qu'à demander à mon père.

_ J'ai peut-être mes raisons. Expliqué-je sans appel.
_ Peut-être en effet. Je suis désolé, je n'ai pas été assez vigilant. Je ne pensais pas que...enfin bref. C'est fait Edward, et je n'y changerai rien. Mais par contre je sais exactement de quoi tu as besoin.

Je l'observe dubitatif.

_ Ah ouais ?
_ Ouais, t'as un trop plein d'énergie à dépenser.
_ Bah en même temps quand on s'envoie en l'air plus de dix fois par jour, se retrouver à zéro c'est pas terrible, la testostérone grimpe en flèche ! T'as pensé à te masturber ?

Là il va trop loin le Em. Je vais pour me jeter sur lui.

_ T'es un homme mort MacCarthy !!! Hurlé-je.

Jasper et Sam me ceinturent. Je crois que mes nerfs ont été mis à rudes épreuves. Je craque. Les réflexions d'Emmett m' insupportent. Il se joue de moi alors qu'il sait pertinemment que la situation me rend fou.

_ Allez viens Eddy ! On va s'défouler !

Jazz et Sam m'embarquent au garage tandis qu'Emmett se charge d'apporter le sac. Emmett installe tout.

Je les regarde, ahuri. Sam me balance un short et un teeshirt que j'intercepte au vol.

_ Va t'changer. Discute pas !

Je suis scié, mais j'obtempère après tout peut-être qu'ils ont raison. Peut-être que ça me fera du bien qui sait ? Je reviens cinq minutes après.

Sam s'est posté derrière le sac.

_ Maintenant frappe ! T'as besoin d'extérioriser alors frappe !! (N/Eli : Et sur le sac de préférence !)

C'est ce que je fais. Je me mets en position. Jambes écartées, genoux fléchis et je tape. Mes poings s'écrasent sur le sac. Ça me fait du bien, j'évacue mes frustrations. Ma rage. Ma haine. Je donne tout ce que j'ai sous les encouragements des autres. J'ai besoin de me vider l'esprit au maximum.

J'enchaine avec des coups de pieds circulaires et à plat. Je me déchaine sur ce pauvre sac et Sam a beaucoup de mal à le tenir. Emmett vient en renfort. J'ai simplement envie de m'épuiser physiquement pour ne plus avoir à réfléchir.

Je sens la sueur qui me coule du front. Mon dos colle à mon débardeur noir. J'évacue ma hargne. Ma haine. Ma douleur. Ma peine. Mon désespoir.

Mes jambes me lâchent. Je tombe à genoux face au sac. Je continue de taper quand même. Je sais que ma blessure à la main s'est réouverte. Mais j'm'en fous carrément. Je veux taper, encore et encore...extérioriser ma colère. Mon impuissance.

Je sens deux bras m'encercler qui m'empêchent de continuer.

_ Arrête Ed ! Tu vas t'exploser les poings. Tu saignes ! Constate Jasper.
_ Laisse-moi Jasper ! ! LAISSEZ-MOI TOUS ! Hurlé-je.

Ils se retirent et me laissent enfin. Je ne me comprends plus. Je n'arrive plus à assumer ce qui se déroule dans ma vie. Je dois être le pire agent que l'Amérique n'ait jamais connu. Plus j'y pense et moins j'oublie ma Bella. Ce manque d'elle est insupportable. Je n'arrive pas à croire ce que je suis devenu. Je remonte mes genoux, mes bras autour et pose mon menton dessus. Ma respiration est erratique. Mais je suis en rage. Je me lève d'un bond et commence à jeter tout ce qui se trouve dans le garage.

Une fois que tout est au sol. Je frappe du pied dans les objets à terre. (N/Eli : Je suis mal pour lui….dur !)

SILEY BOOTH POV

Hale et McCarty viennent de m'appeler. Edward pète un câble. Je savais que ça aller arriver. J'en étais même persuadé. Cette histoire devait lui rappeler celle de sa sœur. Même s'il n'en avait pas vraiment conscience. Il était tombé amoureux de Bella. Je m'en étais aperçu bien avant lui. Je savais que leur histoire tournerait ainsi. Mais qui suis-je pour interférer dans leur vie ? J'ai beau être son patron à l'autre idiot, je ne peux pas lui en vouloir. Il l'aime. C'est sa plus grande faiblesse, mais aussi sa plus grande force. Même si pour le moment il ne le voit pas forcément.

La situation est complexe, inutile de se voiler la face. Je me doute qu'Edward se sent impuissant. Je l'ai connu, ce n'était qu'un gosse terrorisé à l'idée que sa sœur ne revienne pas. Mais j'avais été surpris par cette force de caractère qui l'habitait. Il ne lâchait rien. J'ai donc beaucoup de mal à comprendre qu'il baisse les bras si facilement.

J'arrive à la maison du Docteur Cullen. Les visages sont fermés. La petite Alice est blottie dans les bras de Jasper. Y aurait-il des choses que je devrais connaître ?
Bones est avec moi. Elle a beaucoup de mal à enregistrer ce qui se trame devant elle.

Même si elle a fait énormément de progrès en relation humaine (elle ne pouvait qu'en faire de toute manière), elle semble ne pas saisir la situation.

Je relève la tête et vois Esmèe qui s'affaire au ménage. J'entends des bruits d'objets qui se brisent. Sam et Carlisle me rejoignent.

_ C'est Edward qui fait tout ce Ramdam ?
_ Ouais, je crois qu'il pète une durite ! S'exclame Sam.
_ Il a de quoi je pense. Affirmé-je.
_ Il se sent inutile Siley, il ne peut plus rester enfermé. Il a besoin d'aider Bella au maximum.
_ Mouais je vois Carlisle et bien il va en avoir l'occasion dès ce soir comme c'était prévu. Je vais aller le voir.
_ Il vous écoutera sûrement Booth, dans certaines tribus, un homme ne peut prendre de décision sans un espèce de mentor. Et si celui-ci décède, il doit attendre que...
_ C'est bon Bones. Je crois qu'on a compris. N'est-ce-pas ?

Sam et Carlisle acquiescent. Il vaut mieux l'arrêter avant qu'elle ne s'engage sur une discussion encore compliquée où j'ai l'impression de passer pour un idiot.

_ Mais j'ai pas fini.
_ Si, si Bones. J'vous assure.
_ Ne m'appelez pas Bones.

Même si on sort ensemble, nous avons gardé l'habitude de nous vouvoyez au boulot. En fait on tente de noyer le poisson avec plus ou moins de succès (sûrement moins d'ailleurs).

Je lui souris. Je sens qu'on règlera ça plus tard.

_ Il est où ?
_ Suis les bruits et tu le trouveras. M'explique Sam.
_ Au garage.
_ Merci Carlisle.
_ On a discuté tout à l'heure. Mais...
_ Je comprends, je vous l'ramène Doc.

Je vais vers le garage et au fur et à mesure que je m'approche, les bruits se font plus sonores. Edward semble vraiment en rogne. Il doit en vouloir à la terre entière. J'arrive devant la porte, j'hésite un instant à rentrer. Mais il est temps de le bouger un peu.

J'entre et évite une chaussure de justesse. Edward se rend compte de ma présence et s'arrête de lui-même. Mon air doit paraître surpris. Il faut dire que je ne m'attendais pas à me faire agresser par une chaussure...Quoi qu'en y réfléchissant, ça me fait penser à un certain président. (J'ai rien dit).

_ Je peux ? Ou je risque de me prendre un marteau ?

Il me fait signe de m'avancer et s'assoit sur l'établi. C'est le bordel de partout. Il y a des clous, des visses, des cartons qui gisent au sol. Il a la tête basse et la respiration complètement désordonnée. Je ne parle même pas de sa coupe de cheveux. Déjà quand temps normal elle est dans tous les sens mais là...Il dégouline de sueur.

_ C'est la nouvelle tenue réglementaire au FBI ?
_ Vous oubliez qu'un mort n'a pas de tenue réglementaire ! Crache-t-il plein de hargne.

Je m'installe à ses cotés.

_ Cullen, je sais que c'est compliqué...
_ Non ! Vous ne savez rien du tout !!

Il saute de son perchoir.

_ Edward. Je sais que c'est difficile pour toi en ce moment. Il me lance un regard noir. Mais tu es un agent avant tout et tu...
_ Un agent ? Ouais sauf que je suis mort ! Crie-t-il acerbe. (N/Eli : Je veux bien vérifier s’il est mort de partout…Vous voyez…vous avez fait de moi une perverse !!)
_ C'est simplement pour ta sécurité. Tu sais qu'il ne t'aurait jamais laissé en vie surtout après l'affront que tu lui as fait subir.
_ Je...
_ Si tu veux pouvoir la sauver demain, reste en vie aujourd'hui mon ami.
_ Vous faîtes dans la philo maintenant ?
_ Ce que j'essaye de te dire sombre idiot. C'est qu'elle sait parfaitement ce qu'elle fait. Tu es en vie, mais lui l'ignore. Donc plus de contrat sur ta jolie p'tite tête ! Alors si tu veux l'aider, ne te fais pas remarquer et suis mes ordres, c'est clair ? !
_...
_ J'attends tête de pioche ?

Il ronchonne et marmonne un « oui ».

_ Comment ?
_ OUI !! Hurle-t-il.
_ Je préfère. Alors tu vas aller à cette soirée, tu vas observer, et on va essayer d'en savoir plus. Mais je t'interdis de l'approcher ! On suit le plan, mademoiselle schizo ramène des infos et nous on coffre tous ses barjos. Ensuite tu feras ce que tu veux avec ta belle. J'ai vu avec Caroline.
_ Le procureur ?
_ Ouais. Elle est prête à passer un accord avec Isabella. Et puis entre nous, elle le mérite. Elle a assez donné de sa personne.

Il gronde.

_ Donner de sa personne...Répète-t-il pensif en serrant les poings.

Il sait de quoi je parle et j'avoue que je redeviendrai bien un tireur d'élite juste pour avoir la possibilité de tirer une balle entre les deux yeux de ce fils de pute.

_ Je ne suis pas sûr de pouvoir m'empêcher de le tuer. M'avoue-t-il.
_ Quant à moi je ne suis pas certain de vouloir qu'il aille en prison. Enfin si tu vois ce que je veux dire.
_ Mouais.

Je me positionne face à lui.

_ Cullen. T'es un excellent agent. Le meilleur même. Alors ne gâche pas tout, fais ton job. C'est le seul moyen pour que vous puissiez vivre « normalement » après. Tu le sais, je le sais et Isabella le sait.
_ Bella. Souffle-t-il. Elle n'aime pas Isabella.

Je souris et secoue doucement la tête.

_ Et Bella le sait. Me repris-je. Mais avant ça on doit les coincer Edward. Et retrouver Denali. Elle va payer !

Je pose ma main sur son épaule.

_ Je sais Boss.
_ Tes partenaires veulent juste t'aider. Sers-toi de ce que tu ressens pour elle pour l'aider. Mais arrête de t'apitoyer sur ton sort.

Il se redresse et plonge dans mon regard. Je sais que j'ai gagné. Il semble déterminé mais dans le bon sens. Je suis satisfait. Tout ce que j'ai dit je le pensais.

On retourne dans la grande pièce. Edward ne dit rien et monte à l'étage. Je suppose qu'il va prendre une douche. Esmèe, Brennan et Alice ne sont plus là.

_ Tout est en place pour ce soir ? Demandé-je.

Je m'installe sur le fauteuil.

_ Oui patron. On a même trouvé différents mouchards à planquer sur leur bagnole. Ils sont pratiquement indétectables. Cela nous permettra de savoir où ils sont. Afin d'étudier les lieux. Sans compter qu'en cas d'extraction d'urgence ce sera quand même beaucoup plus pratique.
_ Bien. Après il faut que l'on trouve un moyen de rentrer en contact avec elle. Hale vous vous en chargez.
_ Pourquoi lui ? Elle a confiance en Edward.
_ Je sais McCarthy. Mais il est trop impliqué émotionnellement. Je ne sais pas s'il sera capable de la laisser repartir.

Je tourne mon regard vers Carlisle.

_ Je n'en sais rien. Souffle le docteur. C'est certain qu'il a du mal à gérer. Mais Edward est capable de prendre énormément sur lui. Surtout si c'est pour Bella.
_ Ouais, mais on va juste éviter de tenter le diable. Explique Hale.
_ Sam. Tu le connais mieux que quiconque.
_ Siley, Edward est plein de colère, d'amertume. Il pense que c'est injuste. Mais il sait aussi que Bella n'a pas le choix. J'avoue que je suis un peu dans le brouillard. Son humeur est si changeante.
_ J'ai toujours vu Edward si pro, si sûr de lui. C'est assez déstabilisant.
_ Peut-être Jazz, mais c'est pas une machine. Il aime Bella. C'est tout. Moi à sa place ça f'rait un moment que j'aurais buté ce fils de chacal qui se dit son mari.
_ Bah voyons MacCarthy. Comme ça on est tranquille. On a aucune preuve pour coincer les autres et on se retrouve avec les Volturi sur le dos ! Bravo ! Beau résultat ! L'applaudis-je.
_ Ouais, bof ! C'est pas ça qui me fait peur.

MacCarthy croise ses bras sur son torse. Il est irrécupérable.

_ Par contre il y a du mouvement du coté des Russes.
_ Les Ivanovich, Jasper ? Demande MacCarthy
_ En effet.
_ On en sait plus ?
_ Non patron. Enfin pas vraiment. Il semblerait que Volturi et Ivanovich se soient rencontrés hier soir.
_ Pourquoi ?
_ Aucune idée, la drogue, les armes, les filles.
_ Isabella a couché avec Ivanovich. Déclaré-je. Vous croyez qu'Alec le sait. (N/Eli : Ca en fait des plans cul qu’Alex doit ignorer…Demetri et consor !)

Carlisle secoue la tête.

_ J'en doute fortement. Sinon le cadavre d'Ivanovich aurait été retrouvé, sans compter celui de Bella. S'il apprenait qu'elle l'a trahi alors qu'elle était « saine » d'esprit. Jamais il ne le lui aurait pardonné.

C'est un fait. Edward redescends à ce moment précis. Mais il nous rejoint sans rien dire. Il annone de la tête. Il est prêt.

BELLA POV
Je descends les escaliers qui conduisent au rez-de-chaussée. Les voix d'Alec et Jane dans la salle à manger sont déjà perceptibles. Je m'arrête sur la dernière marche, une main sur la rambarde, le cœur battant.

_ Es-tu seulement sûr qu'elle soit à nouveau elle-même ? Je la trouve...Différente, Alec. Je ne voudrais pas que tes sentiments pour elle nous soient préjudiciables. Assène Jane et je serre les mâchoires. (N/Eli : jl’aime vraiment pas celle-là !)
_ Isabella est totalement à moi, Jane. Ne t'en fais pas, j'en fais une affaire personnelle.

Là, ce sont mes poings qui se contractent. J'ai tellement envie de me jeter sur le vase des fleurs séchées devant moi pour récupérer le Glock qui s'y trouve caché !
Je n'ai pas besoin de méfiance chez Alec, sinon, jamais je ne m'en sortirais.
Un des gardes me regarde avec étonnement, et je prends une grande inspiration pour faire face à mes ennemis. Je place un pied devant l'autre avec soin, j'ai encore quelques traces d'alcool dans mon sang. Et même si je sais que ça n'a servi qu'à reculer l'échéance du danger, j'en avais besoin hier soir. J'avais besoin d'oublier ma situation et surtout ce déchirement dans ma poitrine.

_ Isabella ! Me salue Alec en me présentant un siège à ses côtés.
_ Bonjour. Répondis-je plus modestement.

Je m'installe et chacun parle comme si je n'étais pas là. Ce qui m'arrange. Je n'écoute que d'une oreille discrète ce qui se dit. Ils parlent de leurs affaires à régler ici avant notre départ, puis le nom d'Ivanovich tombe dans la conversation. L'air de rien, je me penche sur leur conversation.

_ Toutes nos informations étaient justes, et j'ai pris contact avec l'un de leurs hommes. J'ai rendez-vous en fin de matinée avec lui pour mettre en place ce nouveau réseau. Assure Alec en avalant sa dernière tasse de café.

Je ne m'étonne même plus de les entendre parler de leurs trafics dans chaque pièce de leurs maisons. Ils se croient tellement intouchables.
Alec se tourne vers moi, sa main se pose sur mon aine.

_ J'espère que tu ne tenais pas à ta voiture, au fait !

J'ouvre des yeux ronds avant de me souvenir de la voiture que j'ai volée à Emmett. Je ne réponds pas, de toute façon, que répondre ? Alec sourit alors que Jane montre de l'impatience. Elle réclame sa minute de gloire, en plus cette blondasse !

_ Quant à moi, je pars sur la trace de Denali.
_ Parfait ! Nous nous tenons prêts, bien évidemment, n'est-ce-pas ma chérie ?
_ Absolument. Acquiescé-je avec le pire sourire faux qu'on puisse faire.

Alec hoche la tête, satisfait alors que Jane me toise du regard avec haine.

_ N'oublie cependant pas la soirée de ce soir, Isabella. Me rappelle-t-il.
_ Comment l'oublier ? Souris-je en croisant son regard.

Il est satisfait et s'éloigne sans un mot de plus. Jane le suit immédiatement, et je remonte m'habiller. Maria est bien présente, et m'a fait coulé un bain. À son regard, je sais qu'elle a vu le cadavre de bouteille de la veille, mais j'ignore sa réprobation et m'enferme dans la salle de bain.
Pendant que j'attache mes cheveux, je décide de mon planning. Profiter de l'absence d'Alec et Jane pour pénétrer le bureau de mon mari.

_ Maria ! ? appelé-je à travers la porte.
_ Madame ?
_ Veuillez dire à Démétri que je souhaite lui parler, s'il-vous-plait.
_ Démétri ? Madame, vous …

J'ouvre la porte et lui lance un regard décidé. Elle baisse les yeux, et fait demi-tour.
Autant voir Démétri selon la voie officielle qu'entre deux portes. Et puis, il ne m'est pas interdit de demander quelqu'un.
Je passe dans le salon et attrape le premier magazine sur la table basse. J'ai à peine le temps de le feuilleter, que Démétri frappe à la porte.

_ Entrez.

Il hésite un instant, puis obéit et je vois ses yeux aller et venir dans la pièce avec inquiétude.

_ Je n'en ai pas pour longtemps, mais je préfère comme ça, plutôt que cacher et risquer d'être vus. Si on vous demande, j'avais une question concernant ma voiture. Je me charge d'Alec.
_ D'accord. Je peux vous aider ?
_ J'ai besoin d'entrer dans le bureau d'Alec durant son absence.

Son regard est traversé d'horreur et de panique mais je l'ignore. Je me lève et explique de manière aussi concise que possible.

_ Je ne supporte plus cette situation. Ma seule revanche sera de les faire couler en même temps que je perds le combat pour ma vie.
_ C'est dangereux. Vous avez la possibilité de continuer à vivre comme ça.
_ Mais je refuse ! Ce n'est pas la vie que je veux. Démétri, je ne demande pas votre permission, je veux juste un coup de pouce. Éloignez les deux hommes aussi longtemps que possible. Supplié-je presque.

Il détourne le regard, et étudie la pièce aussi neutre et impersonnelle qu'elle puisse l'être. Puis il me regarde encore, et quelque chose passe dans son regard, comme de la compréhension et de l'admiration.

_ Je vais voir ce que je peux faire. Dit-il en allant déjà vers la porte.

Je sais qu'il a accepté et je suis soulagée. Je ne voyais pas trop comment agir autrement. Quand la porte claque derrière lui, j'ai un violent frisson qui remonte le long de ma colonne vertébrale. J'ai l'impression d'étouffer, et je retombe sur le canapé sans aucune grâce.

_ Première phase accomplie. Murmure Mary et je hoche la tête.

Il n'y a plus qu'à attendre. Et c'est ce que je ne supporte pas. (N/Eli : moi non plus…)
Je jette un œil aux magazines, mais aucun ne m'intéresse. Un oiseau se pose sur la terrasse, et je m'approche lentement. Je laisse mon esprit s'évader, quitter cette tension dans mon corps.

Deux bras passent autour de ma taille. Avant même que je m'appuie à ce torse contre moi, je me souviens de son propriétaire et je réprime le dégoût qui monte en moi. Son souffle empeste dans mon cou, son sexe force mes fesses contre lui, sa voix viole mon espace vital.

_ J'espère que je t'ai manqué, mon épouse adorée.

Je réponds rapidement, hors d'haleine.

_ Bien sûr !

Je le sens sourire contre ma peau. Ses paumes attaquent mes seins, et je retiens mes doigts de s'enfoncer dans ses yeux. Ses dents mordent mon épaule.

_ Je ne t'ai pas dit combien tu étais belle dans cette robe. Dit-il en me faisant me retourner vers lui.

Il me déshabille du regard, libidineux. Je me force au calme.
Plus que quelques jours. Après je raccroche.

Pourquoi pas maintenant ? Sanglote Bella au fond de mon crâne. (N/Eli : moi je serai assez d’accord avec Bella…et retrouver Edward !)

Et je sais ce qu'elle ressent. Tout ça devient dur à vivre et même à contrôler.
Donner son corps à un homme devrait se faire avec plaisir, pas sous la contrainte.
Laisser un homme nous déshabiller devrait être excitant et faire bouillir notre sang de plaisir.
Un homme ne devrait prendre son plaisir que du corps d'une femme qu'il ne menace pas, qu'il ne cherche pas à détruire.

_ Allonge-toi, Isabella. Ordonne-t-il, alors qu'il commence déjà à ôter sa chemise et son pantalon.

Je ne prête pas attention à ma nudité. J'obéis. Quand il me rejoint, Alec me domine, et il le sait. Dans ses yeux, brille la cruauté perverse. Je penche la tête en arrière, et oublie. J'oublie qu'il est sur moi, qu'il agresse mon corps sans douceur.
J'oublie au point de me perdre et de ne pas vouloir revenir. Au point de mourir.

Je veux mourir.
Bientôt, Bella. Bientôt. Prometté-je.
OoOoOoOoO

En tremblant, j'attache les boutons du chemisier que j'ai enfilé.
Alec est parti il y a maintenant une heure, et je sors d'un second bain. Un bain purificateur, réparateur.
Je me concentre sur ma tâche, comme si c'était quelque chose d'extrêmement difficile. Au fond de mon corps je sens la répulsion qui s'accroche de plus en plus dans mon être entier. Bella et Mary sont comme mortes dans mon crâne.
En un sens, c'est plus simple. Ça me détache plus facilement de la réalité, et je peux ne m'intéresser qu'à l'objectif que je me suis fixée.
Détruire de l'intérieur les Volturi. Une bonne fois pour toutes.
Je croise enfin mon regard morne dans le miroir. Il n'y a plus qu'un corps. Cette fois, c'est fini. Nous avons toutes les trois été vaincues, malgré nous. Je n'ai plus aucun rêve ni espoir. Sauf celui de revoir au moins une fois Renée. Elle me manque, et j'ai besoin de la sauver. Je dois sauver quelqu'un, et c'est elle. (N/Eli : *souffle un bon coup*….dur dur ce moment…j’ai pas de drap à ma portée !)
Je redresse les épaules et sors de la salle de bain.

Il est temps d'agir.

Je descends à pas de loups les escaliers, et suis soulagée de ne trouver personne dans l'entrée. J'atteins le bureau d'Alec, écoute à la porte puis entre. J'analyse l'espace, c'est-à-dire le bureau en bois massif central, les étagères derrière, et la fenêtre avec le rideau tiré. Un bon point par ici.
Je fais le tour et vais m'assoir devant l'ordinateur portable. Autour, il n'y a qu'un coupe-papier et un presse-livres. Les deux sont à l'effigie de la famille Volturi.
Très chaleureux tout ça !

L'ordinateur est ouvert et en veille, ce qui me facilite les choses. Je remue la souris, et tombe sur l'affichage sombre du bureau. Je scanne rapidement les différents dossiers qui y sont. Ils sont multiples, mais plutôt de l'ordre des œuvres de charités et déplacements officiels d'Alec et sa sœur. L'un d'eux, en revanche sort du lot. C'est un pictogramme en forme de cadenas, et en passant la souris dessus est demandé un mot de passe.
Je me force à ne pas paniquer. Mon cœur bat au rythme de l'aiguille de la grosse horloge au coin de la pièce.
Je sais ce qu'est ce code. Non seulement Alec n'est pas du genre à avoir des mots de passe, mais encore moins des compliqués. Et puis, ce n'était pas rare, depuis notre mariage, qu'il travaillait à mes côtés. Enfin, aux côtés de Bella.

NON ! S'écrie-t-elle à mon idée.
C'est notre seule chance, Bella.
Je ne veux pas revivre ça en plus dans ma tête.
Pour le moment c'est la mienne. Rectifié-je.

Je sens une partie en moi qui se recroqueville au fur et à mesure que j'ouvre les tiroirs de ma mémoire. Des tiroirs que Bella n'a pas voulu voir alors qu'elle se souvenait de mieux en mieux de son passé.

Je préfère les sensations floues que les certitudes. Tente-t-elle de se justifier.

Je l'ignore et trouve enfin ce qui m'intéresse. Mes doigts se posent machinalement sur le clavier, mes yeux se ferment et je laisse le souvenir revenir à ma conscience. C'était peu avant que Bella ne cherche à s'échapper et à contacter les Ivanovich. Alec travaillait dans leur salon, et elle était passée derrière lui au moment où il entrait un mot de passe. Tel que je le connais, il n'est pas du genre à changer ses habitudes.
Je force les lettres à apparaître en clair dans mon esprit et quand j'ai déchiffré ce dont il s'agissait, je ricane.

S U L P I C I A V O L T U R I

Sulpicia Volturi est la défunte mère d'Alec et Jane. Je savais, enfin, Bella savait qu'il avait été choqué par sa mort brutale, peu après qu'Aro Volturi ne se soit intéressé de plus près à Renée.

_ C'est-il pas mignon ? Ironise Mary alors que j'entre les lettres.

Je ne peux qu'acquiescer. Mais quand une ombre passe devant la fenêtre, je me rappelle de ma limite de temps. J'accélère, et entreprends l'ouverture de mon ancienne adresse mail. Celle que j'avais créée des années auparavant, et celle qui m'avait permise de contacter le FBI il y a deux ans pour leur demander leur protection. Je survole en même temps les différentes fenêtres qui s'ouvrent du dossier. Certaines sont codées, mais d'autres établissent un lien entre Alec, les Ivanovich et les trafics d'armes en direction du Pakistan et de l'Irak.
Mon estomac se tord à ce constat, mais je l'occulte et fais une copie aussi rapide que possible sur mon adresse mail. Cette fois, mon mail va comporter non plus une demande d'aide, mais une mine d'informations pour détruire ces deux réseaux importants. Je ne sais pas quand tout remontera à Booth, mais j'espère que cela se fera vite.
Une fois que j'ai bien confirmation de l'arrivée du message, j'en efface toutes preuves du disque dur et m'emploie à remettre l'ordinateur tel qu'il était.

Je remonte alors dans mon appartement. L'heure de déjeuner est finie et les premiers tours de garde aussi. Je croise Démétri et ne fais qu'un léger signe de tête pour le remercier.
Je n'ai plus qu'à attendre.
Attendre une opportunité, un cafouillage dans l'organisation si bien réglée de mon mari pour m'évanouir dans la nature, dire au revoir à Edward dignement, et me tirer une balle dans la tête.
Je me surprends même à réfléchir à l'arme que j'utiliserai.

EDWARD POV
Booth a raison.
Je sais que mon patron a raison, mais ça fait quand même mal.
J'enfile des vêtements propres et décontractés avant de redescendre affronter les regards de ma famille et de mes collègues. Et pour ça, il me faut de l'énergie. Une énergie que Booth a tenté d'insuffler en moi.
Et ça a réussi. Enfin, suffisamment du moins, pour que j'ai envie de poursuivre mon combat pour récupérer Bella.
Certes, je me sens anéanti de la savoir dans ce merdier sans nom, avec cet enfoiré de première, mais j'ai aussi la rage. Et je compte bien me servir de ça pour la sortir de là, pour vivre la vie que je souhaite.

« C'est le seul moyen pour que vous puissiez vivre « normalement » après » A-t-il dit.

Je vais me baser sur ça, sur cette nécessité d'affronter ces épreuves pour ensuite avoir ma récompense. Pour que Bella ait sa propre récompense: mon corps à sa merci entière. (N/Eli : on ne peut qu’approuver et te soutenir Ed !)

_ J'en doute fortement. Sinon le cadavre d'Ivanovich aurait été retrouvé, sans compter celui de Bella. S'il apprenait qu'elle l'a trahi alors qu'elle était « saine » d'esprit. Jamais il ne le lui aurait pardonné.

La voix de mon père me sort de mes pensées, et je m'arrête un instant dans l'escalier. Lui aussi, il a raison. Bella sait déjouer la surveillance et la méfiance des gens, je suis bien placé pour le savoir.
On peut surmonter ça.
Une broutille. (N/Eli : Fameuse broutille quand même ^^)

Je croise le regard de mon patron en premier. Je lis ses interrogations, mais aussi sa confiance dans ses yeux. Je hoche la tête, je suis prêt.
Il sourit, et s'écarte, me signifiant qu'il y en a d'autres qui attendent mes réactions.
Je me tourne vers Sam, Emmett et Jasper.

_ Pardonnez-moi, les gars... J'ai...
_ Déconné ? Propose Emmett, avenant.

Je grimace, passe ma main dans mes cheveux.

_ Ouais. J'ai déconné.
_ Bah ! Qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour nos femmes ? Renchérit Emmett en me donnant une tape sur l'épaule.

Ça a le mérite d'être clair.

_ Ravi de te retrouver, Edward. Assure Sam.

Jasper ne parle pas, mais il me fait bien comprendre qu'il comprend.

Et puis, soudain, la porte d'entrée s'ouvre et laisse passer ma sœur, ma mère et Brennan, toutes trois chargées de sacs.
Une fois l'information montée à nos cerveaux, nous déglutissons tous aux perspectives qui se dessinent.

_ Repos, messieurs ! Se moque Alice en posant ses sacs.
_ C'est quoi tout ça ? Demande mon père, et je le soupçonne de vouloir se moquer de nous en remuant le couteau dans la plaie.
_ Des petits quelques choses. Précise ma mère.

Booth fait un pas en arrière, imperceptible. Il a l'air de regretter d'avoir demandé à Alice de nous grimer à nouveau.

_ Allons-y ! Lance ma sœur comme un général de l'armée à ses troupes.

Et c'est comme ça que nous nous sommes retrouvés dans la salle de bain à essayer différentes perruques et autres accessoires. Emmett fait le pitre, Jasper est sage comme une image, même moi pour tout dire. J'ai l'intime conviction que je vais voir Bella. Cela suffit à m'égayer.

Ensuite une fois prêt nous rejoignons une voiture que le FBI a mis à notre disposition. Booth et d'autres agents seront postés à l'extérieur. J'ai les mains moites.

_ Tout va bien se passer Edward. Me rassure Jazz.
_ Je sais, et de toute manière on doit avoir une petite conversation toi et moi.
_ Pourquoi ? Je ne vois pas.
_ Tu ne vois pas ? Vraiment ? Ce n'est pas toi que j'ai vu monter dans la chambre de ma sœur l'autre soir ? (N/Eli : Ouch Jazz…attention tes fesses…)

Son regard ne fait aucun doute.

_ Écoute Edward, tu peux me faire une tête au carré, ne pas être d'accord sur le fait que je couche avec ta sœur. Mais j'en ai rien à battre. Alice est quelqu'un de bien, j'ai des sentiments pour elle, et de toute manière, elle est têtue comme deux mules alors c'est pas la peine d'essayer de la faire changer d'avis. S'il faut j'irais même voir ton père.

Wow ! Jasper parle rarement autant. Je suis impressionné.

_ Ouais tapez-vous sur la gueule ça fait longtemps !
_ Ça y est tu as fini ? Je voulais simplement te faire comprendre que je suis au courant. J'en ai discuté avec Alice. Du moment qu'elle est heureuse, moi ça me convient.
_ Ô ! Ok. On est d'accord alors ? Demande-t-il surpris.
_ On est d'accord et puis entre nous je serais vraiment mal placé pour dire quoi que ce soit non ?
_ Hey les mecs vous êtes franchement pas drôle. (N/Eli : Emmett !!!!)
_ On sait Em !

Jasper et moi avons répondu en même temps.

_ On est arrivé.
_ Ouais Edward on y est. Confirme Jasper.

On installe nos oreillettes pour qu'elles soient les plus discrètes possible. J'arrange ma perruque brune, ainsi que mes lunettes. Les autres font de même et nous sortons du véhicule. On a rendez-vous avec un des agents du FBI chargé de la sécurité. Les instructions sont claires. On ne doit pas intervenir. Juste prendre contact avec Bella.

On se rend dans le sous-sol, au niveau de la cuisine. Les invités ne sont pas encore arrivés. Nous attendons que le show commence.

Nous nous mettons en place dans la salle en costume que je qualifie de pingouin quand les invités arrivent doucement. Mais d'après mon père, il est persuadé qu'Alec et Bella arriveront dans les bons derniers.

Je propose mon plateau rempli de verres de champagne aux gens.

Quand enfin elle arrive. Elle porte une robe courte, rouge bustier magnifique. Elle a des motifs de fleurs rouges et blanches en dentelles. Ses jambes sont magnifiques. J'ai l'impression que cela fait des mois que je ne l'ai pas vue.

Mon père a raison, c'est sa chose. Son trophée. Alec l'expose comme une pièce rare. Des gens se précipitent vers eux. Un photographe les prend en photo.

Alec sert son bras, Bella se force à sourire. Je sais qu'elle a horreur d'être le centre d'intérêt. J'ai de la peine pour elle. Je n'ai qu'une envie. L'arracher à ce monstre !

Bella sert des mains. A un sourire pour chacun. Pourtant je vois dans ses yeux une immense tristesse. Un abime sans fond.

Ils s'avancent au milieu de la salle. J'espère simplement qu'il va la laisser un moment. Mais j'ai des doutes, vu la façon qu'il a de la tenir contre lui. Je hais ce type. J'ai l'impression que le temps où nous étions tous les deux à L'Anse remonte à des années. Je soupire.

_ Il se passe quoi ? Demande Emmett par l'oreillette. 
_ Rien.
_ Ça va pas Ed ?
_ Mais si Jazz, ça va.

Je m'avance vers le couple.

_ Putain Ed ! Tu déconnes ! Qu'est-ce-que tu fous ?
_ Je connais mon job Emmett. (N/Eli : Ouais mais …quand même, je comprends le stress d’Emmett, moi !)

Je suis face à mon pire ennemi. Ce serait tellement simple de dégainer et de le buter. Il ne m'a pas reconnu et Bella non plus. Il faut dire qu'elle ne regarde pas en ma direction. Elle a surtout l'air d'étudier la situation.

Alec n'a même pas un regard vers moi. Je ne suis rien pour lui, à part un serveur de merde. Il ne se rabaissera pas à jeter un œil. Il se sert un verre, je m'écarte, Bella me remercie. Mais sans poser un seul regard sur moi.

Une fois éloigné d'eux, l'oreillette hurle. C'est Booth.

_ Nan mais t'es complétement débile Cullen ou quoi ? S'il t'avait reconnu sombre abruti ?

Je parle dans ma manche.

_ Il est trop arrogant pour ça !

Je n'attends qu'une seule et unique chose, que cette espèce de pourriture lâche du lest à Bella.

Il a l'air en pleine discussion avec un homme d'affaire. Il s'excuse auprès de sa femme.

Bella lui glisse quelque chose à l'oreille. Il acquiesce. Elle se dirige vers les toilettes. L'occasion est trop belle. Mais il y a un hic. Son garde du corps. D'un coup elle stoppe sa marche et se retourne.

Elle échange des mots assez virulents à l'encontre de son garde du corps qui finit par s'éloigner, elle entre dans les toilettes pour dame. Où est la douce Bella ?

Je la suis, elle se passe un peu d'eau sur le visage. Je ferme la porte à clef. Elle se retourne sur le qui-vive.

_ Si vous approchez, je vous bute ! Crache-t-elle.
_ Ça fait deux fois.
_ Deux fois ?

Elle semble m'étudier de près. Elle fronce les sourcils.

_ Ouais que tu me menaces.

J'ôte ma perruque et mes lunettes. Elle met les mains sur sa bouche, et se jette dans mes bras. J'éteins le récepteur de mon oreillette. (N/Eli : Toujours pas de drap…vite ma boite de kleenex…que c’est bô)

_ Ô mon dieu Edward ? S'exclame-t-elle de surprise. Ils ont dit...
_ Je sais.
_ Booth, la télé, ton enterrement...Bella croyait...
_ Il fallait qu'il me croie mort. Mais toi, je croyais que le médecin t'avait dit que j'allais m'en sortir.

Pourquoi « Bella croyait » ? Depuis quand elle parle d'elle à la troisième personne ? Elle se détache bien vite de moi. Ce qui est assez curieux.

_ Je ne l'ai pas cru. M'avoue-t-elle. Tu ne devrais pas être là ! C'est dangereux. Il...va te buter !

Quand d'un coup je pense comprendre.

_ Isabelle ?

Elle baisse les yeux un instant. Mais sa fierté reprend vite le dessus. Elle me toise.

_ J'ai pris la place de Bella au moment où c'est devenu trop difficile pour elle. Personne ne s'en est aperçu. Y a bien Jane qui trouve que j'ai un peu trop d'assurance. Mais je m'en tape ! Je l'emmerde !

Ok si j'avais un doute là je ne l'ai plus. « Plus difficile », je n'ose même pas imaginer.
Je pose mes mains sur ses avant-bras.

_ Isabelle. Je dois parler à Bella.
_ Tu peux y aller. Elle t'entend.
_ S'il te plait. Je dois lui parler.
_ Laisse-le parler à Bella. Chuchote Mary. (N/Eli : Deux contre toi Isabelle… !)

Elle secoue la tête.

_ Ok, mais après je reprends sa place. C'est clair ?
_ Limpide. Accepté-je.

Je ne sais pas comment ça marche. Je n'ai aucune idée du processus. Mais j'espère que c'est rapide. D'un coup Bella se fige. Je la secoue légèrement. Elle papillonne des paupières comme si elle venait de se réveiller.

Elle se jette à nouveau dans mes bras. Mais me serre deux fois plus que tout à l'heure.

_ Tu es vivant. Souffle-t-elle.
_ Je le suis.

Mais déjà ses lèvres m'attirent, elle m'a trop manqué. Je l'embrasse à perdre haleine. Je l'aime et rien autour ne m'atteint à part elle. Elle fourrage mes cheveux avec force. Je gémis.

Nous sommes complètement haletants.

_ Je dois te dire Edward... Commence-t-elle en triturant ma veste.
_ Je t'écoute.
_ Je sais ce que veut Alec. Il veut frapper un grand coup dans le FBI ! Jane...veut...enfin ils veulent que je commence par tuer Tanya et ensuite...

Je me raidis.

_ Ok. On a combien de jours ?
_ Dix jours maxi. Après nous rentrons en Italie.
_ Tu as des nouvelles de ta mère ?

Elle baisse la tête, je lui relève le menton.

_ Elle s'est mariée à Aro et a sombré dans la drogue et l'alcool. Démétri me l'a dit.
_ Démétri ? Le Démétri ?
_ Ouais, c'est dingue comme tu retiens seulement ce qui t'intéresse ! (N/Eli : C’est fou ce que la jalousie donne une bonne mémoire^^)

Merde ! J'ai le droit d'être jaloux !

_ Désolé. C'est horrible pour ta mère. Mais on va la sortir de là, et le plus important, on va te sortir de là. Je te le promets.
_ Ne fait pas de promesses que tu ne peux pas tenir.
_ Bella pourquoi es-tu partie ?
_ Parce que j'avais peur qu'Alec retente quelque chose contre toi ou quelqu'un d'autre. Il faut que cette histoire s'achève...
_ Pour qu'une autre commence. Terminé-je.

Elle pose sa main sur ma joue.

_ Comment tu vas ? M'enquis-je.
_ Réellement, c'est dur. Vraiment dur. Mais je sais pourquoi je le fais. Isabelle veille.

Cette fois c'est elle qui prend possession de mes lèvres avec fougue. Mes mains commencent à se mouvoir sur elle. Caressant ses flancs. Ma queue devient dure comme du bois. Je la soulève et la dépose sur le lavabo.

Ma bouche commence à attaquer son cou, quand trois coups sont portés à la porte.

Merde ! (N/Eli : j’allais le dire)

JASPER POV

Je ne sais pas à quel plat je vais me le faire, mais Edward Cullen est mort !
C'est pas possible d'être aussi impulsif !
Je triture ma manche et le micro qui y est caché. Je sais qu'on va me demander un rapport de la situation, et je sais aussi que les foudres vont me tomber dessus. Comme toujours.
Ça ne loupe pas. L'oreillette grésille, et la voix de Booth retentit.

_ Il est passé où, bon sang ? !
_ Derrière Swan, monsieur. Répond Emmett à l'autre bout de la salle.

Très classe, Em. Même si je ne suis pas idiot, inconscients comme ils le sont, Bella et Edward sont sûrement en train de s'envoyer en l'air dans les toilettes pour dames, sans penser aux conséquences sur elle et sur notre enquête.
Il sera possible qu'Edward pense avec autre chose que sa queue avec cette fille ?

Je soupire, un peu trop bruyamment, et le vieil homme à mes côtés me jette un regard étonné. Je l'ignore et vérifie les mouvements de Volturi et ses hommes.
J'en ai repéré trois, en plus du garde du corps que Bella a « gentiment » rabroué il y a quelques minutes. Ils sont répartis tout autour de leur chef, surveillant, l'air de rien, toutes les directions. Quant à lui, Alec Volturi passe de groupes en groupes, avec un sourire archi-faux et quelques mots qu'il ne pense pas.

_ J'ai pas vu la sœur. Annonce Emmett en revenant vers la porte d'entrée.
_ Idem.
_ Où est-elle alors ? S'agace Booth.
_ Une autre mission ce soir ? Proposé-je en remarquant les regards d'Alec dans la salle.

Chercherait-il déjà Bella ?

_ Les mouches sont rentrées. Annonce une voix dans l'oreillette et je réprime un fou rire.

Quel code ! Comme si, si on nous écoutait, on n'allait pas comprendre que les mouchards sont posés sur les voitures !
Booth grogne quelque chose, puis le silence radio est de retour.
Je repère nos hommes dans la salle. Ça les démange tous de bouger, et d'arrêter cette jolie brochette de terroristes. Mais nous avons nos ordres, et contrairement à d'autres, nous obéissons aux ordres donnés par nos supérieurs.

De fil en aiguille, à force de bouillir de rage contre Edward et ses idioties, mon esprit divague vers sa jumelle. Ce charmant lutin à piques qui m'électrise.
Elle est si pétillante de vie qu'on a du mal à se souvenir de tout ce qu'elle a vécu, et vit encore. Ses yeux intenses et son sourire espiègle reflètent un caractère fort, voire obstiné, mais son corps si frêle rappelle cette faiblesse, presque cette cassure au fond d'elle. Et inévitablement, cela répond à mes propres sentiments. Cette rupture après la perte de tous mes proches, mon besoin de protéger. Nous nous sommes trouvés Alice et moi, et nous sommes plus forts ensemble. Comme si nous nous soutenions et nous poussions vers le haut mutuellement.
Et en parlant de pousser en haut, Alice Cullen est décidément très douée dans l'amour, j'ai cru toucher les étoiles et ce monde inaccessible quand j'étais en elle. Une sensation d'être chez moi, où je devais être...

_ Si tu continues à sourire aussi bêtement, tu vas éclairer à toi seul la ville entière. Se moque Emmett à mes côtés.

Je cligne des yeux, comme si je revenais à la réalité, et je soupire à nouveau.

_ Imbécile. Grogné-je en cherchant Alec du regard.

ALEC VOLTURI POV
Tous ces abrutis !
J'ai un mal de crâne atroce depuis que j'ai passé ces portes. Que ne ferait-on pas pour pouvoir détruire ce pays ? !

Des hommes et des femmes se bousculent presque pour venir me voir, me serrer la main....Leur bienfaiteur.
Je ris sous cape. Mon sourire n'est que ma moquerie. Si faibles ces Américains. Si sûr de leur puissance.

_ Je vais me rafraîchir, si tu n'y vois pas d'inconvénients. Souffle Isabella dans mon oreille.

Je renforce ma poigne sur sa taille. J'aime la marquer comme ma chose.

_ Vas-y.

Et tout cela, dans le plus simple sourire alors que l'homme en face de moi, si insignifiant, continue sa tirade sur les problèmes d'hygiène dans son quartier. Tout en discutant et disant compatir avec lui, je vois mes hommes se répartir leurs tâches dans la salle.
Je n'aime pourtant pas la vision d'Isabella qui refuse son garde du corps. Il faudrait que je pense à engager une femme armée pour la suivre jusque dans les toilettes. Aussi peu ragoûtant que cela soit à mes yeux, une femme armée est toujours plus apte à surveiller une femme telle que la mienne. Et puis, je pourrai en faire ma chose aussi. La faire agir à mes ordres seuls... (N/Eli : Encore pire que ce que je pensais…beurk beurk…)

Je sens les coins de mes lèvres se relever à cette simple idée. Mon interlocuteur semble s'offusquer et je me rends compte qu'il pense que je souris du malheur d'un jeune qu'il connait.

_ Pardon, mon cher ! Continuez ! Je ne fais que penser à tous ces jeunes que je peux aider.

Je serre sa main, soutiens son regard, et le tour est joué. Il sourit à son tour et se complait en flatteries. Je le laisse faire.
Au fond de la salle, je repère un homme qui ne m'est pas inconnu. Et dans mon métier, il faut savoir si ceux que l'on croise sont ennemis ou amis, et surtout si on les a déjà vus. Je cherche dans ma mémoire, et l'allure me ramène à la veille, à l'enterrement de ce bâtard d'agent du FBI. Je retiens mon sourire, salue une femme qui s'approche et enregistre la présence du FBI. Et ils ne feront rien. S'ils bougeaient, cela serait médiatisé et surtout catastrophique pour leur image et leur enquête sur moi. Ils ne découvriraient rien en m'arrêtant et ils le savent.
Je suis l'homme le plus intouchable au monde.

_ Votre femme est une jeune personne si exquise, Monsieur Volturi. Assure la femme devant moi.
_ Nous sommes d'accord. La remercié-je, un œil circulaire sur la pièce.

Depuis combien de temps est-elle partie ? (N/Eli : Pas bon ça…je le sens mal !)

lundi 11 octobre 2010

EXTRAIT 14

Le voici, le voilà ! Dites nous tout !

TRAILER 14

EDWARD POV

Je me demande simplement si je pourrai supporter cette situation encore longtemps. Elle, Lui, Moi. Triangle dangereux surtout pour Bella. Je donne un grand coup de poing dans le mur. Je retiens un hurlement de douleur et m'aperçois que ma main saigne un peu. Je la passe sous l'eau et serre les dents. Je sors de la douche et enroule une serviette autour de ma blessure et une autre à ma taille.

Je retourne dans ma chambre. Mon père est assis sur mon lit. Son regard se pose sur ma blessure. Il se lève et vient à ma rencontre. Il ne dit rien et défait mon bandage de fortune. Je le vois froncer les sourcils.

_ Il faut soigner ça. Affirme-t-il.

Je baisse les yeux. Je me sens comme un petit garçon pris en faute. Il sort de la pièce. Le temps que je me pose sur mon lit mon père est déjà de retour avec sa sacoche. Il fouille dans sa trousse et en ressort du désinfectant et de quoi faire un pansement. Il commence à me nettoyer. Je grimace.

_ Pensais-tu vraiment que tu allais gagner ? Demande mon père.
_ Que..quoi ?

Je suis surpris.

_ Oui contre le carrelage.

J'observe ma main. Comment fait-il pour toujours tout savoir ?

_ Je...c'est juste que je...
_ Tu débordes de colère.

C'est une constatation.

_ Bien-sûr que je suis en colère ! J'ai jamais souhaité autant la mort de quelqu'un que celle de Volturi !
_ Edward. C'est le contraire qui serait étonnant. Tu aimes Bella, et même si cette relation au départ ne me réjouissait pas forcément, c'est comme ça. Tu lui as apporté bien plus que ce que la médecine a pu faire. Mais dis-toi qu'elle n'est pas seule. Mary et Isabelle vont veiller sur elle. Pour une fois c'est plutôt un atout.
/...../

BELLA POV
Je descends les escaliers qui conduisent au rez-de-chaussée. Les voix d'Alec et Jane dans la salle à manger sont déjà perceptibles. Je m'arrête sur la dernière marche, une main sur la rambarde, le cœur battant.

_ Es-tu seulement sûr qu'elle soit à nouveau elle-même ? Je la trouve...Différente, Alec. Je ne voudrais pas que tes sentiments pour elle nous soient préjudiciables. Assène Jane et je serre les mâchoires.
_ Isabella est totalement à moi, Jane. Ne t'en fais pas, j'en fais une affaire personnelle.

Là, ce sont mes poings qui se contractent. J'ai tellement envie de me jeter sur le vase des fleurs séchées devant moi pour récupérer le Glock qui s'y trouve caché !
Je n'ai pas besoin de méfiance chez Alec, sinon, jamais je ne m'en sortirais.
Un des gardes me regarde avec étonnement, et je prends une grande inspiration pour faire face à mes ennemis. Je place un pied devant l'autre avec soin, j'ai encore quelques traces d'alcool dans mon sang. Et même si je sais que ça n'a servi qu'à reculer l'échéance du danger, j'en avais besoin hier soir. J'avais besoin d'oublier ma situation et surtout ce déchirement dans ma poitrine.

_ Isabella ! Me salue Alec en me présentant un siège à ses côtés.
_ Bonjour. Répondé-je plus modestement.

Je m'installe et chacun parle comme si je n'étais pas là. Ce qui m'arrange. Je n'écoute que d'une oreille discrète ce qui se dit. Ils parlent de leurs affaires à régler ici avant notre départ, puis le nom d'Ivanovich tombe dans la conversation. L'air de rien, je me penche sur leur conversation.

_ Toutes nos informations étaient justes, et j'ai pris contact avec l'un de leurs hommes. J'ai rendez-vous en fin de matinée avec lui pour mettre en place ce nouveau réseau. Assure Alec en avalant sa dernière tasse de café.

Je ne m'étonne même plus de les entendre parler de leurs trafics dans chaque pièce de leurs maisons. Ils se croient tellement intouchables.
/..../

EDWARD POV
Elle se jette à nouveau dans mes bras. Mais me serre deux fois plus que tout à l'heure.

_ Tu es vivant. Souffle-t-elle.
_ Je le suis.

Mais déjà ses lèvres m'attirent, elle m'a trop manqué. Je l'embrasse à perdre haleine. Je l'aime et rien autour ne m'atteint à part elle. Elle fourrage mes cheveux avec force. Je gémis.

Nous sommes complètement haletants.

_ Je dois te dire Edward... Commence-t-elle en triturant ma veste.
_ Je t'écoute.
_ Je sais ce que veut Alec. Il veut frapper un grand coup dans le FBI ! Jane...veut...enfin ils veulent que je commence par tuer Tanya et ensuite...

Je me raidis.

_ Ok. On a combien de jours ?
_ Dix jours maxi. Après nous rentrons en Italie.
_ Tu as des nouvelles de ta mère ?

Elle baisse la tête, je lui relève le menton.

_ Elle s'est mariée à Aro et a sombré dans la drogue et l'alcool. Démétri me l'a dit.
_ Démétri ? Le Démétri ?
_ Ouais, c'est dingue comme tu retiens seulement ce qui t'intéresse !

Merde ! J'ai le droit d'être jaloux !

_ Désolé. C'est horrible pour ta mère. Mais on va la sortir de là, et le plus important, on va te sortir de là. Je te le promets.
_ Ne fait pas de promesses que tu ne peux pas tenir.
_ Bella pourquoi es-tu partie ?
_ Parce que j'avais peur qu'Alec retente quelque chose contre toi ou quelqu'un d'autre. Il faut que cette histoire s'achève...
_ Pour qu'une autre commence. Terminé-je.

Elle pose sa main sur ma joue.

_ Comment tu vas ? M'enquis-je.
_ Réellement, c'est dur. Vraiment dur. Mais je sais pourquoi je le fais. Isabelle veille.

Cette fois c'est elle qui prend possession de mes lèvres avec fougue. Mes mains commencent à se mouvoir sur elle. Caressant ses flancs. Ma queue devient dure comme du bois. Je la soulève et la dépose sur le lavabo.

Ma bouche commence à attaquer son cou, quand trois coups sont portés à la porte.

Merde !

dimanche 10 octobre 2010

CHAPITRE 13

13-

BELLA POV

Mon estomac se tord, au bord de la nausée.

Mon cœur est au ralenti dans ma poitrine, difficilement convaincu qu'il vaille encore le coup de vivre.

Mon esprit est entièrement tourné vers ce qu'il me reste à faire, plus que jamais décidé à tuer tout ce qui se met sur mon chemin.

Alec a repris possession de mon corps cette nuit. Il ne s'est pas contenté d'une unique fois. Il m'a marquée autant que possible comme sa femme, sa chose. J'en ai pour des semaines à guérir entièrement. Du moins physiquement.

Je suis Isabelle, et c'est moi qui vois et entends tout ce qui se passe autour de mon corps. Je suis la plus forte, la plus capable à faire abstraction et oublier.

Et Dieu sait que j'en ai à oublier.

Dans mon inconscient, je sens Bella qui se fait toute petite, et Mary qui fait sa vie. Elles aussi je les bloque. Ma présence n'est justifiable que par le rôle que j'ai à jouer.

Arrêter et tuer Alec Volturi. Mon mari.

Pour le moment, il ronfle à mes côtés, un bras autour de ma taille, son nez dans mon cou. Et je réfléchis à toute vitesse pour trouver une marche à suivre. Maintenant que je suis ici, je dois établir un plan et m'y tenir à la lettre.

Mais en premier, je dois faire mon deuil d'Edward. Sa mort est affreuse, c'était un excellent amant.

Quelle tristesse ! Une vraie perte !

Finalement, aller à son enterrement, même en catimini, et voir ses proches une dernière fois me rappellera ce qui a fait que j'ai eu l'espoir, un infime moment, d'avoir une vie meilleure plus tard. Et cet espoir m'a donné la force de continuer. De venir affronter celui que je hais le plus au monde. Ensuite, arrivera ce qui devra arriver. Je n'ai pas peur de mourir moi aussi pour tous les tuer.

En second, je dois trouver autant d'info possible sur la compagnie Volturi pour les envoyer en Enfer et libérer ma mère. Je sais qu'Aro la garde à portée. C'est logique. Cette pensée m'émeut. Ça fait tellement longtemps que je n'ai pas de nouvelles d'elle... La retrouver, la revoir une fois au moins avant de tout détruire. Un autre de mes buts.

Enfin, je dois envoyer toutes mes infos sur les affaires Volturi au FBI. Je tue les Volturi, mais je laisse aux pro le boulot sur les autres groupuscules. Je ne suis pas payée assez cher pour ça.

Alec se détache soudain de moi. Je ferme les yeux, je me souviens que c'est dans ces cas-là qu'il se réveille. Autant qu'il me croit endormie encore un peu.

Il s'étire de son côté du lit, sa main erre sur mes fesses. Je suis suffisamment détachée pour ne pas réagir.

Il se lève sans plus me toucher et quitte la chambre rapidement. Je me replace sur le dos, une main sur le ventre. Les paroles de mon mari me reviennent à l'esprit.

Un bébé. Je n'arrive pas à y croire. Mais finalement c'est sûrement cela qu'il va me demander comme gage de mon retour. En un sens, je suis rassurée. Je ne resterai jamais assez longtemps entre ses mains pour que cela arrive.

Quand je vois l'heure sur le réveil, je me lève à mon tour. Hors de question qu'il me prenne pour une lève tard tout de même.

J'enfile un peignoir, et vais dans la salle de bain pour me rafraîchir. Je sais que ce n'est pas encore le moment d'aller m'habiller. En tant que femme d'un homme d'affaires de son genre, riche, je peux me permettre de tarder pour m'habiller.

Je descends enfin le rejoindre dans la salle à manger. L'odeur de café et des petits pains chauds me revigore presque.

_ Bonjour.

_ Isabella.

Alec reste assis mais me détaille de haut en bas. Je me laisse faire, et me sers un café. Son téléphone sonne à ce moment-là, il répond, toujours son regard sur moi.

_ Oncle Caïus ! Quel plaisir

_ …

_ Oui, oui, Mon Isabella est revenue, comme par magie hier soir. Un réel plaisir oui.

_...

_ Ne vous inquiétez pas, mon oncle. J'ai repris les choses en main, et le FBI est plus faible que jamais. Bien sûr, la mission tient toujours. Je m'en ferai un devoir.

_...

_ Je vous en prie.

Il raccroche et me lance un sourire carnassier. Sa main vient se poser sur ma cuisse et la serre. Je mange ma tartine à la confiture.

_ Mon oncle te souhaite un bon retour. Nous allons bientôt retourner à la maison, tu pourras aller toi-même le remercier de ce bon accueil.

_ Oui, tu as raison.

Je souris à mon tour et nos yeux se rencontrent.

_ Isabel-la. Crache Jane en entrant dans la salle.

Je frémis, sa voix est toujours aussi pleine de haine et de promesses infernales. Je ferme les yeux une seconde avant de me tourner vers elle et de paraître aimable.

_ Jane.

Elle n'attend rien d'autre de ma part et vient s'assoir face à son frère. Elle lui jette un regard noir. Il y a toujours de l'eau dans le gaz entre eux. C'est bon à savoir. Si je peux m'en servir pour les détruire, je n'hésiterais pas.

_ Tu ne souhaites pas la bienvenue à ma femme, Jane ?

Elle grince des dents, mais obéit. Je souris, acceptant son salut.

_ Quelle joie de vous retrouver toutes les deux.

Alec passe un bras autour de mes épaules, et tend la main vers celle de sa sœur sur la table.

_ Une joie immense. Grince Jane en me scrutant.

_ Jane, je veux que tu veilles sur Isabella, elle est schizophrène et a des tendances à s'enfuir. N'est-ce pas ? Me demande-t-il.

Il y a des nuances, mais je ne le contredis pas. Jane a un sourire sadique sur les lèvres et s'empresse d'accéder à la requête de son frère.

_ Parfait. J'ai du travail, à ce soir. Il se penche sur mon oreille et y dépose un baiser.

Je lui tends un sourire soumis. Et avant de quitter la pièce, il se retourne vers sa sœur.

_ Nous allons à un enterrement tout à l'heure. Aide donc Isabella à se préparer, s'il-te-plait.

_ Tout à fait.

Il hoche de la tête, satisfait et sort.

Je me force à manger encore une tartine, pour ne pas faire comme si je fuyais. Je sens le regard de Jane sur moi. Je sais qu'elle va recommencer ses violences autant en paroles qu'en gestes.

_ Je ne sais pas ce que tu lui as dit, mais ça ne marche pas avec moi. Je vais t'avoir à l'œil, Isabella.

Et elle sort, en claquant la porte.

Je redresse la tête. Seul un garde est dans la pièce, mais j'entends qu'il y en a d'autres tout autour dans le couloir et les autres pièces.

Je me lève aussi tranquille que possible, et remonte à ma chambre. Une femme s'y trouve, une domestique.

_ Bonjour, je suis Maria, je serai votre suivante. Je vous ai préparée un bain et des vêtements. Annonce-t-elle quand je l'étudie avec surprise.

_ D'accord.

Elle me guide jusque dans la salle de bain, et se propose pour m'ôter mon peignoir. Je lui fais signe de me laisser et elle obtempère, mais je n'entends pas la porte de la chambre se refermer sur elle. Je soupire. Elle est même une surveillante qui me suivra partout.

Je vais devoir me débarrasser d'elle aussi.

J'entre dans le bain moussant, et ne me permets que quelques instants à fermer les yeux. Je veux toujours avoir un œil sur les activités de mon mari pour mieux y interférer et je dois me presser pour repérer les lieux. Quand je sors de l'eau, Maria veut m'aider à nouveau.

_ Non merci, j'ai trouvé les vêtements. Ça ira.

_ Bien madame.

J'enfile le chemisier blanc et le pantalon tailleur gris. Des escarpins s'y accordent. Je fais quelques essais dans l'espace de la salle de bain, puis, satisfaite, je me coiffe.

J'inspire à fond et retourne dans la chambre. J'ai le plaisir de la trouver vide jusqu'à ce qu'un coup violent soit frappé à la porte et que la personne entre sans invitation.

Je me raidis en reconnaissant Jane et sa trousse de torture. Sa trousse à maquillage et sa maquilleuse personnelle.

_ Tu es bien pâle. Alec m'en voudrait de te laisser ainsi. Explique-t-elle en me désignant la porte du salon.

Je la précède dans la pièce, la maquilleuse, Lauren, si je me souviens bien, commence à s'installer. Elle arrange les coussins du canapé, et étend son matériel sur la petite table basse. Jane et moi nous observons en chien de faïence. Ses mâchoires sont crispées, et ses doigts tapotent sur ses avant-bras.

_ Nous pouvons commencer. Annonce Lauren en me désignant une place.

_ Excellente idée. Dis-je en souriant.

Jane s'installe dans le fauteuil et observe la scène sans un mot au début. Je laisse mes mains, mes ongles et mon visage aux bons soins de Lauren. Elle connait son métier, et malgré la patronne qu'elle a, elle est douce dans ses gestes.

Je n'écoute pas son babillage incessant sur les célébrités du moment. Mon regard est fixé sur l'écran de la télévision. Et mon esprit redessine les quelques pièces que je connais dans la maison. J'ai encore à repérer un moyen d'accéder sans être remarquée au bureau d'Alec, et son coffre-fort. Je le connais suffisamment pour savoir qu'il en a un. Et sûrement dans une pièce incongrue. De plus, mes armes doivent trouver leur place le plus tôt possible. En dispatcher un peu partout peut être une solution...

_ Alec ne m'a pas encore demandée de refaire ton éducation, mais je le pousserai à le faire. Jane interrompt le fil de mes pensées de sa voix cassante.

Je ne cille pas. J'ai l'habitude.

_ Après avoir fait la pute du FBI pendant deux ans, crois-moi, tu as bien besoin de te souvenir à qui tu appartiens. Et même si tu crois aujourd'hui que c'est à Alec, nous savons qu'en réalité c'est à moi. Dès que je voudrai jouer avec toi, je n'aurai qu'à dire un mot à mon frère.

La menace nous fait tressaillir Lauren et moi. Nos regards se croisent un instant. Elle détourne le sien et s'applique à vernir mes ongles.

_ Je n'en doute pas.

Au fond de mon crâne, Bella et Mary s'insurgent de ma réponse. Mais je suis suffisamment forte pour provoquer Jane et en assumer les conséquences. Et puis, si elle perd le contrôle de ses gestes, ça pourrait jouer en ma faveur auprès d'Alec. Malgré tout, il veut la primeur de mes souffrances.

Jane est outrée par ma réponse, et mon aplomb. Elle se lève. Je la verrai bien avec une cravache à la main, telle une jeune aristocrate capricieuse.

Cette pensée me ferait presque sourire si le regard plein de haine de Jane n'était pas en face du mien.

_ Petite idiote. Tu n'es qu'un pion. Et tu sais ce que l'on fait des pions ?

Je ne réponds pas. Mais je garde le regard fixe.

_ Sono schiacciati (On les écrase.)

Comme pour mieux me faire comprendre ce qu'elle veut dire, elle frappe ses mains l'une contre l'autre.

_ Je comprends.

Elle sourit, ou grimace, selon le point de vue.

_ Termine avec elle, Lauren. Les moustiques me tapent sur le système.

Et elle se place devant la fenêtre, dos à moi.

Je serre les poings. La dernière fois qu'on m'a appelée moustique, j'étais en rogne. J'ai une irrépressible envie de lui coller mon poing dans son nez plastifié.

Lâche-toi ! Crie Mary dans mon esprit.

Lauren attend un instant que je me décontracte puis passe un coup de gloss sur mes lèvres.

_ C'est fini. Dit-elle en commençant déjà à rassembler ses affaires.

Jane se retourne et me lance un regard noir, inquisiteur.

_ Tu ferais mieux de te tenir prête quand je viendrai t'apporter ta tenue pour ce soir. Un grand couturier s'en est chargé.

Un sourire machiavélique apparaît sur ses lèvres. Je reste impassible. Comme toujours, les « grands » événements nécessitent l'intervention de tiers pour nos vêtements.

Sans un mot de plus, elle fait mine de sortir. Mais à la porte, elle se retourne comme si une idée lui revenait soudain. Elle referme la porte, et me fait signe de m'assoir.

J'obtempère, elle reprend son siège.

_ J'ai un secret à partager avec toi.

Elle étudie mon visage avant de poursuivre.

_ Tanya Denali veut prendre ta place dans le cœur d'Alec.

J'arque un sourcil alors que Jane éclate de rire. Elle s'en tiendrait les côtés si elle ne faisait pas semblant. J'attends qu'elle en vienne à ce qui l'intéresse.

_ Je ne laisserai pas cette imbécile née continuer de faire de tels rêves. Et je vais même te faire une faveur.

Là je crains le pire. Être redevable de Jane Volturi, c'est signer son aller simple pour l'Enfer.

Elle se penche, ne se doutant pas de ce qui se passe en moi. À savoir que je réfléchis à toute allure pour sortir indemne de cette histoire.

_ Je vais te laisser la tuer.

La phrase tombe comme un couperet.

J'ai signé mon arrêt de mort plus tôt que je ne le pensais. Je déglutis. Je dois faire attention à ce que je vais dire.

_ C'est aimable de ta part mais …

_ Elle était espionne pour le compte d'Alec au FBI. C'est elle qui nous a tout dit sur toi et cet agent.

Cette fois elle grimace et son masque de haine se remet en place. Elle me toise.

_ Je n'en savais rien.

_ C'est possible qu'ils n'aient pas voulu que tu fasses le lien tout de suite avec nous. Mais je te la laisse. Elle me dégoûte trop. Et puis, avouons-le, ça te fera un bon entraînement pour la prochaine mission.

Là je tends l'oreille avec plus d'attention que précédemment.

Jane est ravie de l'effet qu'elle a produit sur moi.

_ Tanya n'est que la première que nous allons tuer. Que tu vas tuer, pardon.

Elle sourit en me désignant. J'acquiesce, restant dans le rôle qu'elle me donne.

_ Les trois frères veulent détruire le FBI. Je crois qu'ils ont une bonne idée, pas toi ?

Cette fois, je sens mes yeux s'ouvrir en grand. Je panique à l'idée qu'elle évoque. Mon cœur et ma respiration s'accélèrent. Mes mains se font plus moites. Ce n'est donc pas simplement contre moi et Edward. C'est contre l'organisation entière.

Jane attend ma réponse. J'avale ma salive et lui réponds

_ Ca fera un bon tri dans nos ennemis.

Elle éclate de rire à nouveau. La monstruosité de son père se reflète à ce moment-là en elle. Un frisson d'effroi remonte dans ma colonne vertébrale.

_ Quand pourrai-je tuer cette Tanya ?

Je dois savoir combien de temps j'ai exactement pour agir.

Jane s'arrête de rire et me fixe, suspicieuse.

_ Nous rentrons dans dix jours, Isabella. À toi de faire le calcul.

_ Excellente nouvelle.

Mes doigts se crispent sur mes genoux. Mon sourire est aussi faux que possible.

Elle hoche la tête et sort enfin, sans un mot de plus.

Je me laisse un instant pour assimiler. Mes épaules sont tendues, et une série de scénarios se propose à mon esprit.

J'inspire à fond, et étudie ma situation avec autant d'objectivité que possible.

Je suis venue à Alec pour détruire l'organisation qu'il a avec sa sœur, son père et ses oncles.

J'ai quitté la protection du FBI pour cela.

Pour prouver mon retour au sein de la famille Volturi, on va me demander certaines choses. Dont tuer Tanya Denali et d'autres agents du FBI.

Dans quelques heures, je devrai assister à l'enterrement d'Edward aux côtés d'Alec et d'une poignée de ses hommes.

Je ferme les yeux. Mes priorités s'affichent dans mon esprit.

Tout d'abord, mettre en route ma mission espionnage.

Ensuite, prendre contact avec le FBI pour les informer de ce qui se trame.

Enfin, embrasser ma mort à pleine bouche d'ici dix jours.

Mes décisions prises, je quitte enfin mon appartement.

Je scanne le couloir, à la recherche d'un garde ou de caméras. Aussi naturellement que possible, mon regard passe sur l'écran que je repère à deux pas de ma porte. L'angle ne doit permettre de voir que celui qui se trouve devant la porte. Je peux continuer ma route sans repérer de caméra tout le long du couloir.

À l'entrée de ce que je dirai l'aile privative de Jane, une nouvelle caméra est orientée vers l'escalier. Je marche tranquillement pour rejoindre le rez-de-chaussée.

Là, il y a plus de monde. Deux hommes se trouvent près de la porte d'entrée, un autre fait des allers et venues entre le fond de l'entrée qui ouvre sur le bureau d'Alec et la salle à manger. Ils ont des oreillettes et sont presque tous à se murmurer des éléments.

Je sens leurs regards sur mon dos en même temps que je continue ma visite. En face de la salle à manger, c'est un nouveau salon. Des étagères de bibliothèques se trouvent sur tout un pan de mur, près d'une baie vitrée. Je m'y dirige, observant les mouvements à l'extérieur et les caméras qui m'entourent.

Étrangement, sur cet étage, je n'en vois que deux. Une à l'entrée, l'autre dans le salon.

Mon regard passe, une fois devant les rangées de livres, des titres au jardin. Les chiens sont tenus en laisse en majorité, mais certains errent autour de la maison.

Conclusion: ça va être dur de sortir si j'ai à m'enfuir en urgence.

Je soupire et pars à la recherche du garage. Alec a bien fait attention hier à ne pas m'y conduire.

Je me tourne vers l'entrée, Démétri me fixe.

_ Bonjour Démétri.

Nous sommes immobiles. Des souvenirs de notre moment d'intimité il y a quatre ans me reviennent à l'esprit. Je me demande comment Bella a pu se donner à lui. Il ne vaut rien par rapport à mes autres amants. Et surtout par rapport à Edward...

_ Madame.

Le salut protocolaire de Démétri me fait froid dans le dos. Il scrute la pièce, puis revient à moi.

_ Vous cherchez quelque chose en particulier ?

Je le regarde, évaluant ce que je peux lui confier. Mais les autres sont autour de nous. Même si je voulais, je ne pourrais pas lui dire quoi que ce soit.

_ Non. Je voulais visiter la maison. Et ...Ma voiture. J'ai peur d'y avoir oublié une boîte pour mon traitement.

Je lui tends un sourire innocent. Il s'empresse de montrer de l'hésitation comme je m'y attendais. J'avance et poserais presque une main sur son bras. Nos regards sont soudés.

_ Nous ne voudrions pas que j'oublie mon lien avec les Volturi et m'échappe. Il y aurait des conséquences fatales. Sous-entendé-je.

Démétri déglutit, et la peur s'incruste dans son regard.

_ Suivez-moi, madame.

J'obtempère. Les hommes dans le hall nous suivent du regard alors que nous empruntons une porte dérobée près de la salle à manger.

Démétri me guide le long d'un couloir plein de photos de chasse aux murs.

Avant d'ouvrir la porte qui doit ouvrir sur le garage, il se retourne vers moi.

_ Vous êtes sûr de ce que vous faites ?

Je sais qu'il fait allusion à mon retour et aux conséquences que ça aura sur ma vie.

_ Je n'ai pas le choix. Je ne supporterai plus cette situation très longtemps.

_ Je peux comprendre. Je n'en aurai jamais la force.

Nos souffles sont mélangés. Je sens ses craintes vibrer de son corps. Je souris et mes doigts frôlent, réconfortants, son bras.

_ Faites attention quand même.

J'acquiesce et il ouvre la porte.

Il y a deux autres voitures en plus de la mienne. Enfin, celle d'Emmett. Elle fait même un peu tache parmi les voitures de sport. Celle de tous les jours d'Alec n'est pas là.

_ Merci.

Je m'approche de la voiture. Comme je m'y attends, les clés sont sur le compteur. Je cherche des yeux un quelconque indice qu'ils y aient touché, mais je ne la connais pas assez. En tout cas, la voix de pouffiasse a été retirée.

J'ouvre la portière avec attention. Alec a très bien pu demander à la piéger au cas où je cherche à la prendre sans le prévenir.

Je m'assois au volant, Démétri est de plus en plus sur la défensive.

_ Si j'avais voulu m'enfuir, je serais déjà partie, non ? Dis-je pour le rassurer, mais ça ne fonctionne pas.

Je garde les mains bien en vue et ressors pour aller m'assoir sur le siège passager. J'ouvre la boite à gant, comme si je cherchais quelque chose. Je me retourne et tends le bras vers le dossier des fauteuils. Pendant cette manœuvre, j'ai un air concentré mais impassible sur le visage.

_ Je suis désolée, Démétri d'avoir fait appel à vous ! Je viens de me souvenir que j'ai tout dans mon sac !

Je me frappe le front et le laisse me reconduire vers la maison. J'ai au moins repéré le garage.

_ N'hésitez pas à faire appel à moi à nouveau, madame.

_ Je n'y manquerai pas.

Nous nous séparons dans le hall. Les regards interrogateurs des hommes me suivent jusqu'en haut des escaliers. Je lève les yeux vers la caméra à l'entrée de l'aile de Jane, et souris à l'homme qui est devant ses écrans.

Maintenant que je maitrise un peu mieux cette maison, je vais pouvoir installer mes armes où je le souhaite, et trouver un moyen d'entrer sans poser de questions dans le bureau d'Alec. Ma première mission semble bien en place.

Ma bonne humeur s'évapore en revanche dès le moment où je vois les vêtements posés sur le lit dans la chambre.

Le plus dur moment de la journée ne fait que commencer.

EDWARD POV

Cette histoire d'enterrement n'est que pure comédie. Jamais personne ne va croire au malheur de mes proches.

Comment y croiraient-ils en voyant l'état de béatitude de ma jumelle, et le soulagement dans le regard de ma mère ?

Celui qui pourrait, à la limite, faire croire à une douleur, c'est Emmett. Et encore, parce qu'il sait qu'il est fini professionnellement parlant. Ça fait deux fois qu'il laisse Bella s'échapper, autant dire que les patrons ne sont pas super contents.

Et moi dans tout ça, je suis confiné chez mes parents, dans ma chambre, ou le salon dans le meilleur des cas. Ce qui n'est pas du goût de tout le monde, parce que je n'ai que des airs mélancoliques à jouer au piano.

_ Edward ! Si tu ne me laisses pas voir, comment veux-tu que je te dise si tu es prêt ou pas pour ton enterrement ? !

Je cale la radio à mon épaule en soupirant.

Qu'est-ce qui m'est passé par la tête quand j'ai accepté de porter ce costume ridicule d'agent des forces de l'ordre ?

_ Edward !

_ Alice, c'est ridicule, je ne peux pas me montrer comme ça ! Et puis on me reconnaît parfaitement !

J'ouvre la porte de ma chambre en grimaçant. Je m'attends à l'éclat de rire de ma jumelle, voire à celui des curieux qui la suivent.

_ Donne-moi la casquette. Exige-t-elle en refermant la porte.

Je soupire, mais obéis.

Après plusieurs essais, elle finit par sortir des RayBan qu'elle pose sur mon nez.

_ Mets aussi la veste, tu auras trop froid. Conseille-t-elle en ajustant mon col de chemise.

_ Merci.

_ Voyons c'est un plaisir !

À peine a-t-elle dit cela que des larmes roulent sur ses joues. Alice s'écarte de moi, les mains sur son visage.

Je la laisse pleurer, mais la prends contre moi. Je nous fais assoir sur mon lit, sa tête dans mon cou. Je passe mes doigts dans son dos, je joue avec ses cheveux en pointes.

_ Je suis désolé que tu aies à vivre ça. Commencé-je quand ses sanglots s'apaisent.

_ J'ai peur, Edward. Pour toi, pour Bella. Vous êtes tellement beaux ensembles !

_ Pour le moment, je te l'accorde, c'est un peu le bordel mais...

_ Un peu ? Edward, tu te fais passer pour mort, Bella est aux mains d'un psychopathe qui risque de lui demander n'importe quoi juste pour la faire sienne encore plus...

_ Et tu as couché avec mon collègue.

Je l'interromps. Elle ouvre de grands yeux horrifiés.

Je retire casquette et RayBan. Je me passe la main dans les cheveux, pince l'arête de mon nez.

_ Je ne suis pas débile. Je l'ai vu monter hier soir.

_ Je me moque de ce que tu en penses, il est adorable, je l'aime bien...

_ Je suis mal placé pour te reprocher ta liaison !

Nous sourions et restons ainsi pendant une minute de plus. Enfin, nous nous levons, j'enlace ma sœur à nouveau.

_ Je te jure que ça va bien se passer.

_ Ca serait à moi de te dire ça. Rigole-t-elle et je lève les yeux au ciel, amusé.

_ On descend ?

Elle acquiesce et me tend mes affaires.

_ Au fait, tu es super sexy comme ça. Assure-t-elle en me désignant, la casquette et les RayBan a leur place, la veste bleue marine sur le dos avec ses poches, et à la taille, la ceinture avec mon arme et une matraque.

En refermant la porte de ma chambre, je fais le vœu d'en finir bientôt avec tout ça. Me déguiser pour faire mon boulot n'a jamais été mon but. Si j'avais voulu, j'aurais fait espion pour la CIA.

En bas, mes parents parlent avec mon chef et le docteur Brennan.

_ Cullen, comment vous vous sentez ?

Booth porte sa tenue officielle, ici pas de cravate bariolée, ni chaussettes dépareillées. Je repère son oreillette, au moment où il m'en tend une.

_ On sera toujours à l'écoute.

_ Merci. Docteur Brennan, je ne m'attendais pas à vous voir là.

Nous nous serrons la main, elle m'étudie au point de me rendre mal à l'aise.

_ C'est une fâcheuse habitude qu'a le FBI de faire tuer ses agents pour de faux. Mais je viens quand même honorer la mémoire de ceux qui sont tombés. Booth m'a appris que c'était ce qui se faisait même si d'un point de vue anthropologique...

_ Oui, on a compris Bones. On y va ? L'interrompt mon patron, et j'échange un regard amusé avec Emmett à côté.

J'ouvre la marche avec mes collègues, mes parents et ma sœur nous suivent.

_ J'aurais bien aimé savoir ce que les filles auraient dit de cette révélation...Assure Emmett, et mon cœur se serre dans ma poitrine.

_ Moi aussi.

J'inspire à fond, et monte dans la voiture de fonction qui m'ait octroyée. Un vrai agent des forces de l'ordre est dedans et démarre.

À travers la fenêtre, je regarde ma maison s'éloigner, mes proches qui se préparent à m'enterrer.

_ Comment vous vous sentez ? Demande l'agent en empruntant la route du cimetière.

_ On a connu mieux.

_ Vous connaissez le protocole pour nous ?

_ C'est un simple cordon de sécurité que nous établissons ? Supposé-je.

Il hoche la tête et poursuit

_ Et le salut au moment voulu.

_ Oui, comme tout le monde.

Le reste du trajet se fait en silence. Mais plus on approche, et plus je repère les gyrophares des voitures déjà sur place.

L'agent se stationne sur le bas côté, derrière la file des autres voitures identiques et je suis le mouvement. J'écoute d'une oreille distraite les consignes et me déploie comme on nous le demande.

L'agitation est à son comble quand le cortège funèbre arrive.

Le silence prend alors sa place dans le cimetière, et les quelques présents en plus de ma famille se réunissent autour de la tombe.

De mon poste, je surplombe la foule et reconnais quelques têtes. Des contacts, des personnes que je n'ai vues que deux fois en cinq ans.

Et puis, la tension monte du côté de ma famille. Je repère ma sœur, bouleversée et suis son regard.

_ Bella. Murmuré-je, mais comme j'ai un micro et une oreillette, mes collègues m'entendent.

_ On ne bouge pas. Ordonne Booth.

Je suis à deux doigts de me jeter sur eux, mais je ne peux pas. J'ai des fourmis dans les jambes, le cœur qui palpite comme un fou.

Bella est là et je ne peux pas l'approcher.

_ On se calme. Répète Booth, et je sens bien que c'est pour moi qu'il dit ça.

Je me concentre alors et étudie la tenue de Bella et de ceux qui l'entourent.

Elle a mis une perruque blonde courte, et de grandes lunettes de soleil, mais ça ne change rien, on la reconnaît. Je reconnaitrais son allure n'importe où. Mes yeux dessinent son corps avec vénération. Ce tailleur jupe noir lui va à merveille. La jupe tombe juste au-dessus de ses genoux, et ses escarpins à talons hauts lui allongent les jambes encore plus.

Elle est belle.

Toutefois, sa position, ses épaules raides dévoilent sa tristesse. Et une fois de plus je voudrais la prendre dans mes bras, et l'emmener loin d'ici.

C'est à ce moment-là qu'une main s'accroche à ses hanches. Je serre les poings et j'ai les mâchoires qui grincent.

Ce type ose la toucher, là, devant nous !

Je trouve sa tête, et étouffe presqu'un éclat de rire. Alec aussi s'est changé. Des petites lunettes et une fine moustache sont complétées par une perruque de cheveux mi-longs raides. Son tailleur noir à fines rayures aurait pu être sympa si je ne voyais pas rouge. Sa bouche plonge dans le cou de Bella. Elle se raidit encore plus et je vois sa lèvre inférieure trembler.

Je ferme les yeux pour me calmer.

Une série de coups de feu retentit alors. Je me jetterais presque sur mon arme si je ne me souvenais pas au dernier moment que c'est normal, c'est le rituel des funérailles des agents du gouvernement.

Mon regard se fixe à nouveau à l'endroit où Bella et Alec se trouvent. Mais ils n'y sont plus.

_ Non.

Je panique, je les cherche des yeux dans les ruelles du cimetière.

Ils sont en train de monter dans une limousine. J'essaie de lire la plaque d'immatriculation, mais je ne la vois pas.

Frustré, je m'apprête à descendre pour m'approcher, mais une main se pose sur mon épaule. C'est celle de l'agent qui m'a accompagné.

_ Vous ne pouvez rien faire pour elle maintenant.

_ Edward, restez-là. On va l'avoir, il nous faut juste un peu de temps.

_ Du temps on n'en a pas, Booth !

La voiture s'éloigne et j'aimerais juste pouvoir me faire tout petit et la suivre. Mais déjà, les gens quittent le cimetière, présentent leurs condoléances.

Je croise le regard de ma sœur jumelle parmi les têtes de ces personnes.

Elle est aussi démunie que moi.

J'ai encore abandonné Bella.

BELLA POV

L'enterrement a été horrible. Voir leurs visages à tous m'a arraché le cœur. Alec trinque un verre de champagne à la main, je fais pareil que lui. Il jubile, le fait qu'on ait été juste sous leurs nez et qu'ils ne nous aient pas vus le rend gai comme un pinson. Sa main est sur ma cuisse.

_ Figure-toi ma chérie que nous allons fêter ça demain soir.

_ Vraiment ?

J'essaye d'être la plus enjouée possible.

_ Il y a un gala de charité organisé par l'hôpital des enfants. La fondation Volturi est donataire et nous somme invités. Il faut bien que je montre à tout le monde que ma femme est de retour.

Il pose ses lèvres durement sur les miennes. Je souris.

_ Excellente idée Alec.

A force de les fréquenter je suis devenue une As en mensonge.

_ Mais avant nous avons un rendez-vous tous les deux.

_ Un rendez-vous ? Bien.

Il soude son regard au mien. Il est déterminé, son expression est dure, calculatrice.

_ Oui chez le gynécologue.

Je tente de masquer ma stupeur et mes craintes. Je n'ose pas lui demander pourquoi.

_ Tu ne me demandes pas pourquoi ?

_ J'ai une confiance absolue en toi. Répondé-je avec assurance.

_ Vois-tu, je tiens vraiment à ce bébé. J'y ai beaucoup réfléchi pendant ces longues années sans toi. Je voudrais le consulter afin de voir si tout est en ordre.

Ce qui veut dire utiliser mon corps encore et encore. Un bébé ? L'idée me répugne. Mais ai-je le choix ? Non.

_ Bien sûr. Je comprends.

Il ne perd pas de temps. Le gynéco va savoir que je suis sous implant et il me le retirera. Je réprime ma peur. Je préférerais crever que d'avoir un enfant avec lui.

_ Nous ne pouvons trouver mieux pour clouer le bec à tous ces médisants. Imagine la fierté de mon père. Je sais que ce sera un garçon.

_ J'en suis certaine.

Nous arrivons à la villa. Le chauffeur m'ouvre la portière. Jane affiche un sourire satisfait sur le perron. J'ai envie de lui faire avaler ses dents.

_ La sortie a été bonne ? Demande-t-elle à son frère.

_ Tu aurais vu leurs visages, c'était jouissif. Surtout la petite brune. Sa sœur je crois.

J'ai envie de prendre l'arme du garde du corps à coté de moi et de leur tirer une balle en pleine tête à tous les deux.

_ Isabella, tu devrais te changer pour ton rendez-vous.

J'acquiesce avec un sourire et rejoins ma chambre. Maria est toujours derrière moi. Elle aussi elle mériterait une balle entre les deux yeux. Je lui claque littéralement la porte à la figure. Je fais les cent pas dans la chambre. Je dois trouver au plus vite des infos et me barrer d'ici. J'ai pas envie de servir d'éprouvette sur patte à cet ordure.

Pourtant je ne peux rien faire pour l'éviter. Ne pas avoir de relations sexuelles avec lui est à exclure. Il ne me laissera jamais.

Pour l'heure je me change, je retire ma perruque et tout le Saint-frusquin. J'ai tant de choses à faire et si peu de temps. J'opte pour un tailleur jupe et change de chaussures. J'observe mon visage dans le miroir. Je raccorde mon maquillage et ressors.

Maria est devant la porte, elle tape du pied.

_ Écoutez Maria. C'est très gentil à vous de vouloir vous occuper de moi. Mais je suis capable de le faire seule !

_ Monsieur m'a ordonnée de rester avec vous Madame. J'exécute les ordres.

Elle m'excède.

_ Et moi s'il le faut j'exécute tout simplement. Suis-je clair Maria ?

Elle est livide. Je crois qu'elle vient de saisir.

_ Très bien Madame. Tremble-t-elle.

_ Entre nous Monsieur n'est pas obligé de le savoir.

Je la toise et m'échappe dans la cuisine. J'ai besoin d'un grand verre d'eau.

Je déteste les domestiques.

_ Vous souhaitez quelque chose Madame ?

_ La paix ! Je veux la paix ! Et un verre d'eau que je suis bien capable de me préparer seule ! Merci.

_ Tu pourrais être plus gentille avec nos gens. Me fait remarquer Jane qui vient d'arriver. Dégagez tous ! Hurle-telle.

_ Je pourrais en effet. Mais toi aussi.

Elle sourit, et s'adosse au plan de cuisine.

_ Comme j'ai hâte de rentrer en Italie.

_ Vraiment ?

_ Ouais les amerloques sont nuls au pieu !

J'ai envie de lui vomir à la figure qu'elle n'a pas du tomber sur le bon. Parce que franchement en ce qui concerne Edward...À la pensée de son prénom mon cœur se serre davantage.

_ Quoi que d'après Tanya ton fils de pute d'agent du FBI était une bête de sexe. Dommage qu'il soit mort, j'aurais bien voulu tester. Poursuit-elle.

Je sens le piège.

_ Si elle le dit.

Elle s'approche de moi et me toise. Cette poupée de porcelaine est pire qu'une teigne. Sa beauté et son visage enfantin vous feraient croire à un ange. Mais ne dit-on pas que le plus beau des anges était le diable ?

_ Toi, tu le sais n'est-ce pas ? J'ai cru qu'Alec allait devenir fou quand il a vu les photos de vous deux entrain de vous bécoter.

_ L'amnésie est quelque chose de terrible Jane. Tu ne peux même pas imaginer.

_ Tu as changé Bella. Quelque chose a changé en toi. Tu as plus de...d'assurance. Mais tu veux savoir ? Je te briserai pour que tu redeviennes la gentille petite fille du traitre froussarde que tu étais avant.

_ Mais oui Jane, c'est quand tu veux.

Elle prend ma mâchoire entre deux doigts et serre autant que possible.

_ Tu n'es qu'une petite salope, qui t'es faite baisée par un agent du FBI. Mon frère t'a peut-être pardonné ta soit-disant amnésie, mais pas moi ! Mais attends qu'on soit rentré chez nous, et tu vas voir ! Si tu crois que ton infidélité va passer comme si de rien était.

Elle me balance un coup de poing dans l'estomac. J'ai le souffle coupé. Je suis à deux doigts de réagir. Mais je sais que Bella ne le ferait pas. Je ravale ma fierté.

_ Dois-je te rappeler qui fait la loi ici ?

Je fais un signe négatif de la tête. Elle s'en va. Je sens mes jambes qui flageolent. Je me tiens le ventre quand je sens deux bras me soutenir.

_ Ça va ? S'inquiète Démétri.

_ Oui. Soufflé-je avec difficulté.

Je lève les yeux vers les caméras. Démétri suit mon regard.

_ Elles sont fictives. Pourquoi êtes-vous revenue ? Son ton est dur, sans appel.

Il m'aide à me redresser et me tend un verre d'eau. De tous les gens qui travaillent pour Alec. Démtri est le seul à peu près humain.

_ Pour ma mère.

Il secoue la tête.

_ Vous ne pouvez plus rien pour elle. C'est trop tard.

_ Comment ça trop tard ? Paniqué-je

_ Aro l'a épousée. Après votre disparition, elle est tombée dans une espèce de dépression. Il l'a soignée avec certains médicaments et elle est vite devenue accroc. Puis elle a sombré dans l'alcool.

La sentence tombe comme un couperet.

Je sais à quel point elle a été malheureuse après l'assassinat de mon père. Je savais que ma disparition avait dû la peiner fortement. Mais je ne pensais pas que c'était à ce point-là.

Je suis abattue, les Volturi m'ont donc tout pris. Mon père, ma mère, Edward. Ma vengeance n'aura d'égal que leur cruauté.

_ Vous allez bien Madame ?

_ Oui Démétri ça va. Merci de m'avoir prévenue.

Je lui fais un signe de tête et vais dans le salon pour attendre Alec. Je commence à mieux me repérer dans la maison. J'ai trouvé plusieurs cachettes qui pourront faire office de planque pour mes armes.

Alec arrive, il affiche un grand sourire conquérant. Il est en train de s'essuyer les mains avec un chiffon. Il est si enjoué, ça me donne la nausée.

_ Tu es prête ma chérie. Très bien. J'ôte ces immondices de mes mains et on y va.

En observant ses mains je m'aperçois qu'elles sont rougies par le sang. Je réprime un frisson de dégoût.

Il revient quelques minutes après. Il claque des doigts et un des serviteurs nous apporte nos manteaux.

Il me prend la main et m'entraine dans la limousine.

Le chauffeur démarre. Je regarde défiler la ville par la vitre teintée de la voiture. Je sens la main d'Alec jouer avec la couture de ma jupe. Je me contiens. Fermant les yeux, j'ai une envie folle de lui en coller une.

Le véhicule ralentit. Le chauffeur nous ouvre. Alec sort en premier et m'aide à sortir.

Il me conduit jusqu'à l'intérieur. C'est une clinique privée à première vue.

On entre, Alec se dirige vers le comptoir décoré avec luxe.

_ Bonjour Monsieur et Madame Volturi pour le Docteur McCoy.

_ Tout à fait Monsieur Volturi. Il vous attend, veuillez me suivre.

Les couloirs sont blancs et me rappellent sans cesse l'hôpital psy. Je ravale ma salive et avance.

Je cale mes pas sur ceux de mon mari. L'assistante du médecin ouvre la porte.

_ Monsieur et Madame Volyuri. Entrez je vous en prie.

_ Merci Docteur.

Le Docteur se lève, il doit avoir une cinquantaine d'année. Ses cheveux sont poivre et sel. Il n'est pas très grand. Il a les yeux marrons. Il nous sert la main et nous invite à nous asseoir tandis que son assistante referme la porte.

_ Alors racontez-moi ? Propose le médecin.

_ Bien en fait nous désirons avoir un enfant. Il faudrait l'ausculter pour vous assurer que tout fonctionne correctement. Mais il y a un autre souci, mon épouse est sous traitement pour la schizophrénie.

_ Quel genre de traitement Madame Volturi ?

_Sous Ziprexa®

_ Bien à priori les résultats sont assez bons avec ce médicament d'après ce que je sais. Il est tout à fait compatible avec une grossesse. Bien sûr s'il y a quoi que ce soit en cours de grossesse il faudra arrêter le dit traitement. Mais quel est votre moyen de contraception, madame Volturi ?

_ A l'hôpital, ils m'ont mise sous implant.

_ C'est assez courant dans les hôpitaux psychiatriques. Il suffit simplement de l'enlever. Je vais vous ausculter si vous le voulez bien ?

_ Certainement.

Je me lève et le suis dans la pièce d'à coté. Alec nous rejoint.

_ Vous n'êtes pas obligé de rester Monsieur Volturi.

_ J'insiste docteur.

Bien évidemment qu'il insiste.

Le docteur me tend une chemise bleue. Je vais dans la salle de bain à coté. Je me déshabille et l'enfile puis ressors.

Je m'installe sur la table gynécologique.

Le docteur est déjà prêt. Mes pieds sont dans les étriers. Alec saute littéralement sur place tellement il est heureux et moi j'ai envie de hurler.

_ Détendez-vous Madame Volturi.

Facile à dire.

Il entre ses doigts, touche, triture. C'est désagréable. Mais je sais que ça ne durera pas. Je suis soulagée au moment où il sort de moi.

_ Tout est parfaitement en ordre Madame Volturi.

Pourquoi aurais-je préféré qu'il me dise le contraire ?

_ Merci Docteur.

_ Avec plaisir Monsieur Volturi. Nous allons donc procéder à l'extraction de votre implant Madame.

Il défait le haut de ma blouse et repère l'implant.

Il m'injecte un anesthésiant puis avec une petite pince retire la seule chose sur laquelle j'avais quelque pouvoir.

_ Voilà Madame votre rêve va sûrement se réaliser.

Mon rêve...certainement docteur. Mais c'est pas au même que l'on pense.

_ Tout va bien ma chérie ?

_ Oui Alec. C'est parfait merci.

Je me lève et vais me changer. Mon mari rit de bon cœur avec le docteur. J'ai trop hâte de me servir de mon Berreta pour buter tout le monde.

Je retourne dans le bureau, un sourire hypocrite sur mon visage.

_ Je crois qu'on va avoir plein de bébés ma chérie.

_ Il semblerait Alec.

Je mens merveilleusement bien et franchement ça me fait flipper.

EDWARD POV

Je suis chez mes parents, je viens de retirer mon déguisement. Je me sens mal, tellement mal. Être si proche de Bella sans pouvoir l'aider est trop horrible.

La maison sert de QG. Officiellement ils sont tous là pour mes funérailles, mais officieusement ils travaillent. Ils n'arrêtent pas. Jasper épluche toutes les activités légales des Volturi sur Chicago ces derniers mois. On cherche tous un moyen de prendre contact avec Bella.

_ Em ! Le GPS de ta bagnole s'est remis en route.

Emmett fait un bond.

_ Ah ouais, où ça Jazz ?

_ Sur Peoria street.

_ J'arrive mon bébé, papa vient te sauver.

Booth lève les yeux au ciel.

_ Agent Cullen, enfilez une tenue du FBI , avec une casquette et allez avec lui. Mais vous resterez dans la voiture.

_ Bien patron.

Je fais ce qu'il me dit. Ma mère s'interpose au moment où je rejoins Emmett.

_ Fais attention.

_ Ne t'inquiète pas maman.

J'embrasse son front et file retrouver Emmett. Je prends le volant du 4X4. Emmett est tout excité à l'idée de retrouver sa fameuse voiture. On roule normalement, il ne faudrait pas qu'on se fasse remarquer. Même si Emmett s'impatiente.

_ Si c'était pour Bella, y a longtemps que tu aurais appuyé sur le champignon.

_ C'est vrai, mais ce n'est qu'une bagnole abandonnée près de la ligne de chemin de fer !

On y arrive enfin et là Emmett me dit de piler. Il sort de la voiture et se met à hurler.

_ Ma voiture ! ! Mon bébé ! Mais qu'est qu'ils t'ont fait CES SALOPARDS !

La voiture d'Emmett est en feu, elle brûle comme une brindille de paille.

_ ILS VONT ME LE PAYER ! JE TE VENGERAI !

J'appelle Booth pour lui expliquer la situation et qu'il envoie les pompiers. Officiellement les morts ne préviennent pas les urgences.

Emmett remonte dans la voiture, il essuie même une larme.

_ Ce sont des BARBARES Eddy ! Bella pouvait pas piquer la voiture de quelqu'un d'autre ? !

_ Désolé pour ta voiture Em.

_ Mouais, je les aurai ces fils de putes ! Je te jure qu'ils me le paieront !

Vu le regard déterminé d'Emmett, je n'en ai aucun doute. Les pompiers débarquent et nous rentrons. Emmett est vraiment remonté. Il est en colère tout rouge.

_ Ce n'est qu'une voiture Emmett.

_ Une VOITURE ? Comment tu réagirais si c'était ta Volvo ! ?

_ Elle est déjà morte ma Volvo, je te signale. Elle n'a pas supporté les balles dans sa caisse.

_ Ouais c'est vrai.

Mais je me dis que quitte à choisir entre ma voiture et Bella. Il n'y a pas photo. Nous passons les portes de la villa. Emmett a la tête baissée.

_ Toutes mes condoléances Em pour ta caisse. Rit Jasper.

_ Ouais parce que tu trouves ça drôle peut-être ? ! Il n'en reste plus rien !

_ Ils ont réactivé le signal juste pour qu'on la retrouve. C'est une façon de dire « on est là Vous êtes des cons. »

_ La voiture est le prolongement du sexe pour un homme dans notre civilisation. En s'attaquant à elle, il s'attaque directement à votre virilité. C'est très castrateur comme attaque.

_ Merci Bones. Pour votre...analyse. C'est certain que ça va nous aider. Assure mon boss.

Analyse particulière, mais on commence à avoir l'habitude des interventions un peu bizarres du docteur Brennan.

Emmett part se faire consoler dans les bras de Rose. Alice regarde Jasper avec admiration, même si lui ne le voit pas. Mon père discute avec ma mère dans la cuisine.

Même Booth lance des œillades à Bones.

Et moi...je pense à elle, j'évite de trop imaginer ce qu'elle subit. J'aimerais pouvoir simplement la prendre dans mes bras. Respirer ses cheveux.

_ Alors Agent Withlock du nouveau ?

_ Euh, oui et non. La fondation Volturi a fait de nombreux dons à différentes associations caritatives, dont la plus importante à l'hôpital des enfants de Chicago.

_ Ok, et en quoi ça nous avance ?

_ Il y a une soirée organiséedemain soir justement en l'honneur de la fondation Volturi, pour la remercier. Et savez-vous qui en est le président ?

_ Alec Volturi ! Craché-je.

_ Et un point pour l'agent Cullen.

_ Tu crois qu'il y sera ?

_ Imbu de lui-même comme il est, cela ne fait aucun doute. Répond mon père. Il aime trop être au centre de l'attention pour rater ça. Sans compter qu'il peut à nouveau exposer son trophée.

_ Bella. Soufflé-je.

_ Ouais, il va pas se gêner ! C'est un faire valoir, dans certaines tribus d'Amérique du sud, les femmes sont considérées comme des trophées. Les chefs sont élus en fonction de la beauté et l'intelligence de leurs femmes. Mais aussi de leur fertilité. En rajoute le docteur Brennan.

Cette dernière partie me dégoûte encore plus.

_ Et vous voulez connaître l'ironie de l'histoire ? C'est que le FBI est chargé de la sécurité de cette soirée.

_ Quel enfoiré ! Crache Emmett.

_ Il sait que l'on a rien contre lui, on a aucune raison officielle de l'arrêter. Ce bâtard nous nargue !

_ Tout à fait Edward. Confirme mon père.

_ Il faut qu'on y soit. C'est peut-être le seul moyen qu'on aura de l'approcher sans que ce soit dangereux pour elle.

_ Vous avez raison, agent Cullen. Emmett, Jasper, Paul. Vous irez, déguisés en serveur. Cullen vous rentrerez en contact avec Isabella et essayerez de savoir ce qu'il se passe. Alice. Désolé de vous mettre encore à contribution, mais pourriez-vous grimer mes agents ? Vous êtes douée.

_ Bien sûr.

Encore un déguisement, je vais finir par me changer en Bozzo le clown. J'ai une folle envie de jeter aux ordures tout ce protocole. J'ai besoin de calme un petit instant. Je prétexte un mal de crâne pour m'échapper un moment et me retrouver dans ma chambre.

Je m'assieds sur la tablette de la fenêtre et regarde le parc de la maison. J'ai les genoux relevés contre mon torse. Je tente de faire le vide dans mon esprit. Mais tout me la rappelle. Je sors une photo de Bella de ma poche. Je l'avais prise à son insu dans le parc de l'hôpital psychiatrique. Elle sourit. Je me souviens que les responsables étaient ma sœur et Rose.

Je n'arrive plus à détacher mon regard d'elle. Je caresse d'un doigt ces traits. J'ai peur que la seule chose qu'il me reste d'elle soit cette photo. Je suis plongé dans mes réflexions, quand je sens une main sur mon épaule. Je sursaute.

Ma mère s'installe à coté de moi, elle est inquiète je le voix à ses yeux. Elle m'ôte la photo des mains doucement et l'observe avec un sourire. Puis elle me la rend.

_ J'ai l'impression de te revoir il y a 12ans quand ta sœur...

Je ressens la tristesse dans sa voix. Mon cœur se serre à l'évocation du passé.

_ Désolé maman.

_ Désolé de quoi chéri d'être amoureux d'une fille sur qui le sort s'acharne ?

_ Bella est...

_ Quelqu'un de bien.

_ Je sais, mais...

_ Elle t'aime Edward. La façon qu'elle a de te regarder, et ce qu'elle a fait. Elle l'a fait pour toi.

J'acquiesce.

_ Je vais te raconter une histoire que personne ne connait à par ton père bien sûr. Avant de rencontrer Carlisle, j'ai été mariée.

_ Mariée ?

Alors là je n'en reviens pas.

_ Oui j'avais dix-sept ans la première fois. J'aimais cet homme et j'ai cru que lui aussi. Je me suis enfuie de la maison. Mais parents étaient contre. Ils avaient raison. Mais j'étais tellement jeune. Enfin bref. La première année tout était parfait. Mais après ça a commencé à déraper. Il s'est mis à boire, il était très violent avec moi. J'ai trouvé un peu de réconfort auprès d'un groupe de femmes qui vivaient la même chose que moi. Ton père faisait ses études et son professeur dirigeait cette association. C'est comme ça que je l'ai rencontré. Il m'a énormément aidé au départ. Il m'encourageait à quitter cet être violent et à porter plainte contre lui. J'étais détruite, mais quelque chose m'attirait vers ton père. C'était finalement le seul être avec qui je pouvais discuter sans peur. Un soir mon ex mari a été plus violent qu'en temps normal. Il m'a roué de coups et il est sorti de la maison pour se saouler. J'étais inconsciente. Quand je me suis réveillée, j'ai eu tellement peur qu'il revienne pour m'achever que je me suis enfuie à nouveau. Je savais que ton père avait une chambre sur le campus de la fac de médecine. Je l'ai retrouvé, il m'a soignée et m'a convaincue de porter plainte. C'est ce que j'ai fait. Je n'ai jamais rencontré de personne aussi douce, attentionnée et patiente que ton père. Il y a eu un procès, mon ex mari a été envoyé en prison. J'ai mis des années à me reconstruire. Alors que je n'avais vécu cette situation que pendant deux ans.

Je ne comprends pas vraiment où ma mère veut en venir. Mais une chose est certaine si je trouve son ex mari, je n'aurai aucune pitié pour lui, je le tuerai.

_ Ce que j'essaye de te faire comprendre, c'est que tu es pour Bella ce que ton père a été pour moi. Je ne prétends pas avoir vécu ce qu'a vécu Bella. Son histoire est dix fois pire que la mienne. Elle est si courageuse. Edward, je sais que tu t'en veux, que tu aurais préféré la tenir en dehors de tout ça, mais seule Bella peut emprunter ce chemin là, celui de se défaire de son passé quitte à souffrir à nouveau. Toi sois présent à son retour pour l'aider et la soutenir. Il vous reste tant de choses à découvrir ensemble.

Mes poings se serrent, les jointures de mes doigts en blanchissent.

_ Je rêve de tuer cet ordure ! Ce qu'elle va à nouveau subir me rend fou.

_ Le contraire serait anormal, parce que tu l'aimes. Edward dis-toi que ce qu'elle fait, elle le fait pour toi, pour elle, pour vous. Tu dois lui faire confiance.

_ Je lui fais confiance, là n'est pas la question. Mais c'est son absence qui est cruelle.

_ Je sais. C'est ça être amoureux. Je désespérais de te voir ainsi un jour.

Elle se lève, embrasse mon front.

_ Le diner est prêt si tu le souhaites. Il faut que tu manges. Bientôt on va voir à travers toi !

Je ris devant l'exagération de ma mère.

BELLA POV

Je suis dans ma chambre. Allongée sur mon lit, les yeux rivés sur le plafond. De temps en temps ma main frotte le pansement où se trouvait l'implant. Je lui avais dit que j'étais sous n'avais pas le choix, il avait prévu de m'envoyer faire un check-up chez le médecin. Je dois être honnête avec lui. Si je veux rester en vie. Je dois rester en vie.

Je prie aussi pour que les desseins de mon futur veuf ne se réalisent jamais. Il m'a déjà tout pris. Je refuse d'être la mère porteuse d'un futur pourri en puissance.

Je me tuerai plutôt que de laisser faire ça.

Justement. Alec entre dans la chambre. Je me redresse. Il s'avance vers moi.

_ Je dois m'absenter ce soir. Jane vient avec moi ainsi qu'une partie des gardes du corps.

_ Tu as un souci ? M'enquis-je.

_ Disons que malgré tes deux ans d'absences certaines choses ne changent pas, comme les guerres de territoires. Les russes sont toujours sur le coup. Ils ont été affaiblis, mais ils tentent un retour. On doit frappé un grand coup pour asseoir notre pouvoir. Je dois penser au futur. Explique-t-il en posant un regard sur mon ventre.

Il m'embrasse. Il va se changer. Il revient dans une tenue plus adéquate pour distribuer des gifles.

_ Je rentrerai sûrement très tard. Alors profites en. Repose-toi, et sois en forme pour mon retour. Sous-entend-il.

Il dépose ses lèvres à nouveau sur les miennes durement et s'en va.

Je saute du lit, déjà je suis soulagée, Jane sort de cette maison. Ensuite vu le déploiement il emmène beaucoup de garde du corps avec lui. J'attends que les voitures démarrent et je saute du lit, direction la salle de bain.

Je récupère mon couteau et défais le carreau. Je palpe l'intérieure de la cavité et prends quelques armes et du scotch très résistant que j'avais laissé là. Je sais qu'il faut que je saisisse l'occasion, je dois profiter de ce moment pour planquer mes armes. Je ne peux en prendre que quatre. Trois Glock et un Berreta. J'en planque deux dans la ceinture de mon jean. Je porte un gilet ample sur le dos. J'en accroche un à chaque jambe.

Je passe la porte. Je longe le couloir en essayant d'être la plus naturelle possible et me dirige vers la cuisine. Il n'y a personne, le repas est terminé depuis un bon moment. J'observe les lieux, et cherche le coin le moins nettoyé.

Le dessus de la hôte est encrassée signe qu'elle n'est pas nettoyée très souvent. Je grimpe sur le meuble de la cuisine, protège l'arme dans un torchon et redescends.

Une de moins.

J'atterris dans le salon. Je repère plusieurs grands vases pleins de fleurs artificielles. Elles n'ont pas besoin d'eau ni d'entretien logiquement. Je jette un œil aux caméras et repère un angle mort. Je dépose le Berreta ici. Je continue mon parcours et me rend dans la salle à manger. La table est immense c'est vrai et il y a un rebord tout le long. Je scotche l'arme à l'intérieur de la table. Puis je continue.

Je croise un des gardes du corps. Il me scrute, me dévisage.

_ Vous avez besoin de quelque chose Madame Volturi ?

_ Non. J'ai du mal à dormir. Tout simplement.

_ Bien Madame.

Je continue mon chemin et atteins une petite alcôve avec quelques livres. Il y en a beaucoup moins que dans le bureau d'Alec. Ils sont pratiquement neufs. Personne ne doit les utiliser. J'en retire un et m'aperçois que les livres ne vont pas jusqu'au fond.

Je sais qu'il y a des caméras, je dois la jouer finement. Je fais tomber trois livres par « maladresse ». Au passage, je me gratte la jambe et détache le dernier glock rapidement de mon mollet. Je récupère les livres en le cachant le plus discrètement possible. Je remets les livres en planquant l'arme derrière.

Je suis soulagée et satisfaite. Je reprends le chemin de la chambre en sachant pertinemment que le cauchemar va se poursuivre et je n'y peux rien pour le moment.

Je rêverai que lui et sa pétasse de sœur crèvent sous les kalach russe.

Je remonte dans ma chambre. Me déshabille et vais au lit. Bella pleure en silence dans ma tête. Edward lui manque. Mais il faut bien se l'avouer il manque aussi à Mary et à moi.