Bienvenu(e)s chez les Lémoniaques


Bienvenu(e)s chez les lémoniaques !!


Caro30 et Spuffygirl92 vous proposent la recette suivante :

Deux auteurs folles à lier, une dose de lemon très adulte (âme sensible s'abstenir), une cuillerée d'amour et d'action.
Mélangez bien !!

Vous obtenez Service schizo pour votre plaisir, une fiction de dingue? Oui c'est le mot.

Et vu que nous sommes complètement accrocs à Edward et Bella.
Voici le récit des délires d'un soir d'hiver...

mercredi 1 juin 2011

chapitre 24

Chapitre 24-

EDWARD POV

Bella entre dans la salle de réunion où nous nous trouvons avec les autres. Nous faisons un débriefing de la surveillance de Bella par nos agents, et des nouvelles apportées par Démétri. Son regard noisette est plein de hargne et son ventre de plus en plus arrondi est tendu vers l’avant.

Je fronce les sourcils avant de repérer, en même temps que mon patron, le mec qui la suit.

_ Et merde. Booth attrape sa balle antistress et me jette un regard éloquent.

J’observe mon patron et Bella, de manière alternée. Comme dirait Em, ça pue.

Bella s’arrête un instant, me dévisage puis se tourne vers Booth.

_ Isabella, quel…

_ Taisez-vous !

Je reconnais l’autorité d’Isabelle. Emmett retient un éclat de rire alors que les autres s’interrogent.

_ Isabelle, calme-toi. On peut tout t’expliquer.

_ Edward, t’es gentil, ton tour viendra bien assez vite ! Booth, je croyais que vous aviez compris, on ne se fout pas de moi impunément.

_ Je m’en rappelle bien. Acquiesce-t-il, ce qui lui vaut un regard noir.

_ Alors, expliquez-moi ça ! Elle désigne l’agent en civil derrière elle.

Booth a l’amabilité d’observer l’homme puis se tourne vers Isabelle.

_ Visiblement un agent du F.B.I en civil affecté à votre protection. Explique-t-il avec calme et finalement, je crois qu’il va s’en tirer comme un chef.

Isabelle vacille. Elle a vu aussi le calme de mon patron et est déstabilisée. Elle me jette un regard noir.

_ Tu m’as menti ! Change-t-elle de cible.

_ Tu sa vais que tu étais sous surveillance.

_ Leah, ça va ! Mais toute l’agence, tu te fous de moi ! Je ne suis pas inconsciente bon sang ! S’énerve-t-elle en approchant de moi.

_ Sortez. Ordonne Booth en se levant lui-même

Les autres obéissent sans un mot. Il se tourne alors vers nous.

_ Isabelle, j’ai ordonné cette surveillance rapprochée secrète pour une raison impossible à vous donner.

_ Je vous avais dit qu’il me fallait une arme ! Suggère-t-elle en changeant soudain de ton.

Booth est près de s’arracher les cheveux, il joue avec sa balle antistress.

_ Non.

_ Alors je ne veux pas de votre protection ! Bon sang, vous comptez régler ma vie encore longtemps ?

_ Si ça ne tenait qu’à moi, j’en oublierais jusqu’à votre existence. Avoue-t-il en soutenant son regard.

_ Alors faites ! S’emporte-t-elle.

_ Impossible, vous nous êtes précieuse, et malheureusement, vous avez beaucoup d’ennemis. Alors vous faites avec, ou…vous faites avec. Remarque-t-il en croisant les bras.

Je regarde le combat chez Bella. Elle est furieuse, elle soupèse Booth. Je vois son regard changer, et je sais que Bella vient de reprendre le contrôle.

_ Vous auriez pu me prévenir. J’ai failli tuer votre agent.

_ Vous n’avez pas assez de ceux de la C.I.A ? Il vous faut en plus vous en prendre aux miens ?

_ Il m’a fait peur. Quand vous êtes traquée, vous remarquez le meilleur fileur.

Booth se passe une main sur le visage, je ne sais pas ce qu’il vient de se passer, mais leur regard est complice, compréhensif.

_ Je sais Swan, mais laissez-moi le bénéfice du doute. Demande-t-il.

Bella soupire puis acquiesce.

_ J’espère que vous avez une bonne raison. Prévient-elle avant de se tourner vers moi. Et toi, tu aurais pu me laisser un mémo.

_ Désolé, mais je n’ai pas le droit.

_ Ca me concerne quand même ! Boude-t-elle en croisant les bras sur sa poitrine.

Je me lève et passe un bras autour de sa taille.

_ Ne vous laissez pas dominer, Cullen. Vous êtes l’homme dans cette histoire. Ricane mon boss en quittant la pièce.

Bella lève un sourcil, un sourire sardonique aux lèvres.

_ Ah oui ? Comme ça, tu es l’homme ?

_ Oui m’dame.

Je l’embrasse tendrement sur la bouche, les mains dans ses cheveux. Ses mains sont entre nous, elles me repoussent. Je savais que ça allait me tomber dessus. Je relève les yeux sur elle. La lueur d’inquiétude est grande dans ses pupilles. Elle se mordille la lèvre inférieure. J’y passe l’index pour lui demander d’arrêter.

_ C’est Caïus, n’est-ce pas ?

Sa voix est basse, elle constate.

_ Entre autres, oui. Bella, je sais que tu n’aimes pas ça, mais il faut que ces agents soient là quand je dois être sur le terrain.

Je glisse une main sur son ventre. Je plonge mon regard dans le sien. Ses mains se posent sur ma nuque.

_ Bella, s’il-te-plait. Je ne veux pas…Qu’il t’arrive quoi que ce soit.

Nos lèvres sont toutes proches. Ses yeux font des allers-venues entre les miens et ma bouche.

_ Nous on préfère quand c’est toi notre garde du corps.

Je la serre contre moi, les mains sur le dessus de ses fesses.

_ Et je préfère l’être, Bella. Je murmure à son oreille.

_ Tu as bien proposé de t’attacher à nous…Rappelle Mary.

Je ferme les yeux. Je ne peux pas les laisser me corrompre. Nous sommes au travail, je dois me remettre à ce débriefing, mon gentil ‘little Eddy’ doit rester sage. Mais ce n’est pas en les entendant parler comme ça que je vais y parvenir. J’inspire et me détache un minimum. Je prends son visage en coupe, je sais qu’elle sait l’état dans lequel elle me met.

_ Ce soir, les filles, c’est promis. Ma voix est aussi sévère que possible, à travers le désir qui monte en moi.

Bella sourit, se met sur la pointe des pieds pour m’embrasser, langoureuse. Je gémis et la rapproche encore de moi…

_ Je vous le disais qu’ils seraient en train de se bécoter !

La voix d’Emmett nous fait retomber directement de notre bulle érotique. Bella se détache de moi, et lui lance un regard noir.

_ Tu as fini par te calmer ou pas ? Demande-t-il comme si de rien n’était.

_ Pas sûr ! Grogne Isabelle.

Je caresse son dos, pour l’apaiser.

_ Leah a appelé, tu as oublié les gars de la C.I.A ? Rappelle Jasper en s’asseyant.

_ Non, j’ai pas oublié. Je n’ai toujours que deux semaines, Booth ?

Sa voix est légèrement cassante.

_ Toujours, Isabella. Bonne journée. La congédie-t-il en ouvrant le dossier devant lui.

_ Un jour je le tuerai. Promet-elle à mon oreille en sortant.

_ Isabella, deux agents seront sans cesse derrière vous. Je vous préviens. Lui rappelle Booth.

Je vois bien qu’elle se retient de lui dire d’autres vérités. Puis elle sort en claquant la porte.

_ On s’en est plutôt bien sorti. Remarque un de nos collègues.

_ Nous, oui. Sourit Booth en me regardant plus particulièrement.

Je me passe la main dans les cheveux. Quel soutien !

_ Et si on revenait à ce qui nous occupait ? Propose-t-il quand certains ont ri.

J’acquiesce avec joie. Je me rassois et les informations que nous a données Démétri me reviennent en tête. Demain, il va y avoir du mouvement avec des armes et les Ivanovich. D’après Démétri, nous devrions pouvoir agir rapidement : ils prennent le risque de venir en ville, cette fois, pour faire leurs trafics. J’imagine que c’est aussi un moyen pour trouver Bella. Je serre le poing sur la table alors que mes collègues discutent.

_ La protection auprès de Bella sera renforcée. Assure l’agent de liaison affecté à la protection de ma douce.

_ Je veux des patrouilles dans toute la ville. Ordonne Booth.

_ On a quelques indics à aller voir. Anticipe Emmett en faisant craquer ses doigts.

_ Restez en contact permanent, les gars. Ils ne s’empêcheront pas de nous provoquer s’ils en ont l’occasion. Rappelle Jasper en naviguant déjà sur son PDA.

_ Cullen. M’appelle Booth.

Je m’arrête, les dossiers sous le bras. Jazz me fait signe qu’il m’attend dehors. Je hoche la tête et attends mon patron.

_ Je crois toujours qu’il vaut mieux que Bella ne sache rien.

_ Je sais. Elle serait capable de Dieu sait quoi si elle savait le danger qu’elle court.

_ Je veux que vous coordonniez, avec les agents Withlock et McCarthy, les différents mouvements des équipes. Vous pouvez faire ça ?

_ Bien sûr. Vous allez faire quoi, vous ?

_ Je dois rendre visite à Aro Volturi.

_ Il ne nous dira rien, boss.

_ Je sais, mais avec les nouveaux mouvements, il pourra peut-être trouver intéressant d’apprendre qu’on va tous les arrêter. Il aura peut-être des noms à donner pour aller plus vite.

_ Vous y croyez ?

_ Ce que je sais, c’est que cet homme n’accepte pas d’être seul. A la perspective de voir les autres derrière les barreaux, il pourrait devenir plus conciliant avec nous.

Je reste sceptique. Aro Volturi n’a rien dit, pas un mot depuis qu’il est dans un baraquement hyper sécurisé du FBI. Le fait que nous allons démanteler son réseau ne va pas vraiment le guider dans une rédemption…

_ On a du boulot, Cullen. Allons-y.

Il met une tape sur mon épaule et nous sortons de la pièce. Je passe une main dans mes cheveux et me dirige vers Jasper. Il a deux téléphones à la main, allant de l’un à l’autre comme s’il organisait une réunion. Ce qui serait tout à fait le cas, connaissant l’homme.

_ Em, appelle les autres, on a besoin d’une équipe sur le champ.

_ Tu as eu une promotion, Ed ?

_ Ouais, et si tu continues, tu finis aux PV !

J’entre dans notre bureau, Emmett rit, mais fait ce que je lui demande.

Avant que je ne m’en rende compte, nous sommes une dizaine d’agents, tous en costard –plus pour très longtemps-, et nous établissons les étapes de nos futures actions. Entre surveiller les allers et venues en ville, trier les vraies infos des fausses, et choisir un terrain où arrêter tout le monde, nous ne sommes pas prêts de rentrer chez nous.

Je pince l’arête de mon nez, la cafetière est en route, les ordinateurs ronronnent, et les cravates tombent sur les dossiers des chaises.

La nuit est longue.

OoOoOoOoO

C’est l’aube quand je m’arrête devant la voiture des agents en civil. J’ai un café à emporter à la main, un pour chacun d’eux. Quand ils me voient arriver, ils sourient.

_ Ca c’est gentil, Cullen. Apprécie Embry.

Je suis un peu étonné de le trouver là, mais il a l’air d’avoir pris le pli. Il a enfin la tête d’un agent du F.B.I.

_ Du mouvement ?

_ Rien d’intéressant. Elle a été chez Sam toute l’aprem, puis elle est allée à la Supérette du coin. Commence Embry.

_ Personne ne l’a suivie, ni abordée. Mais les gars se sont retournés sur elle. Avoue le second, Parker, il me semble.

L’air de rien, il avale une gorgée de café. A la vue de son air moqueur, je veux le lui faire avaler par le trou de balle. J’inspire à fond et les remercie. Ils peuvent rentrer chez eux –ou aller où ils veulent, sauf reluquer ma nana- et moi je grimpe les marches de l’escalier quatre à quatre.

Ça n’a rien à voir avec le fait que je sois supra mal-à-l’aise dans mon pantalon, bien sûr !

Je prends un instant avant de franchir la porte de l’appartement, histoire de me remettre. Quand je l’ouvre, c’est le choc.

Y a des sacs par terre. Et puis des fringues et des chaussures. Je suis à deux doigts de me casser la figure quand j’ai enfin atteint le canapé.

Je pose, sceptique, mon manteau sur le dossier.

_ Bella ?

Je tourne sur moi-même. J’ai un peu de mal à me souvenir de l’état dans lequel la pièce est censée être. J’appelle une seconde fois. Je me rends compte que l’eau coule dans la salle-de-bain. Je traverse la pièce, ramasse une jupe et une paire de bas emmêlés à même le sol. Je fronce les sourcils. Je suis embêté. Non seulement mon sexe pousse contre la fermeture éclair de mon pantalon alors que je n’ai même pas Bella devant moi, mais en plus, des images de la dernière fois où Bella laissait ses fringues par terre me reviennent en mémoire.

Je n’ai pas été très présent ces dernières nuits, mais c’est pour le travail.

Est-ce une raison pour laquelle Bella pourrait m’allumer ainsi ?

Définitivement oui !

Pourrais-je me faire pardonner ?

Bon dieu j’y fonce !

J’ouvre la porte de la salle-de-bain avec précipitation, prêt à sauver ma demoiselle en détresse.

Au lieu de ça, un cri m’accueille. Ça a de quoi me refroidir.

_ Pardon, Bella, c’est moi. Je ne voulais pas te faire peur.

Elle a la main sur le cœur, les vitres sont couvertes de buée, la vapeur d’eau l’encercle.

_ Zut ! Je voulais te faire une surprise ! Boude-t-elle en retournant sous le jet d’eau chaude.

_ Si tu parles des fringues dans le salon, j’apprécie moyen. Avoué-je en ôtant ma chemise et mon pantalon.

Elle ne répond pas, mais me jette un regard noir. Avant de me faire mal voir, j’entre dans la cabine avec elle, et me rapproche. Je passe les mains le long de ses hanches, jusque sur son nombril. Bella soupire d’aise et s’appuie contre mon torse. Je tourne, de manière à la protéger du jet, et l’embrasse à pleine bouche. Ses doigts se mêlent à mes cheveux humides, et nos langues entament leurs retrouvailles. Je la serre au plus près de moi, ses ongles s’enfonçant dans mes épaules, alors qu’elle m’attire contre elle.

Quand nous manquons d’air, elle embrasse ma mâchoire avec un sourire. Je mets ses cheveux en arrière. Je pique un baiser sur ses lèvres.

_ Que me vaut cet accueil ? Demande-t-elle en posant les mains sur mon torse.

_ Tu as parlé de surprise. Je pique un autre baiser sur sa bouche. J’aime les surprises que tu peux faire. Je plonge mon nez dans son cou.

_ A voir ton état, je ne peux en douter. Se moque-t-elle, ses doigts s’enroulant doucement autour de mon sexe.

Je gémis. J’inspire fort, la tête dans son cou. Je savoure sa caresse, mes hanches basculent d’elles-mêmes vers les doigts fins. J’empaume ses fesses et alors que je veux la plaquer contre le carrelage, je m’y retrouve. Bella caresse mon torse, sa langue jouant sur ma peau. Je geins, et je sens le sourire de Bella sur ma peau.

Elle a gagné, elle le sait. Et mon corps aussi.

Surtout quand sa bouche glisse inlassablement vers mes hanches. Je ferme les yeux, son souffle me fait frétiller comme un fou. Mes muscles sont tous réunis à cet endroit précis où ses lèvres jouent avec moi. Mes doigts s’accrochent à ses cheveux, et je fixe Bella. Sa bouche me prend au plus profond, pompant avec force ou lenteur. Mes jambes tremblent presque, mais Bella passe les mains derrière mes genoux, les caressant doucement alors que je sens tout mon être se tendre dans l’attente de la délivrance.

_ Bella… Je…Mes doigts sont dans ses cheveux, je tente de reprendre mon souffle.

Sa langue me lèche sur la longueur et je sens un son rauque et primitif monter dans ma gorge. Je ne tiendrai plus longtemps. Je suis au bord de l’implosion.

Avant qu’elle ne recommence une fantaisie dont elle a le secret, je veux me retirer.

Au lieu de cela, Bella joue avec ses dents et je suis foutu.

Mon corps tremble, Bella me nettoie avec application et remonte lentement son corps le long du mien. Je m’accroche à sa taille, posant mon front sur le sien. Je reprends une respiration à peu près normale et parviens à ouvrir les yeux. Ceux de Bella sont grands ouverts, et m’étudient avec intensité.

_ Rem…J’avais pas vraiment vu ça comme ça. Souris-je en caressant sa joue.

_ Ah oui ?

_ Arrête, dès que tu es rentré, tu n’attendais que ça ! Me contredit Mary.

Merde, c’est qu’elle me connait !

Je ne réponds pas, m’intéressant plutôt à ses lèvres. Bella accepte mon baiser, et nous sortons –je ne sais comment- de la salle-de-bain pour rejoindre la chambre. Je dépose Bella, qui a recommencé à mordiller ma mâchoire, et m’étends sur elle. Nous nous embrassons tendrement, rien ne presse. Je caresse son corps, titille ses seins et son lobe d’oreille. Bella gémit, serrant ses bras autour de moi. Quand j’atteins son intimité, son humidité me rassure, et je glisse en elle avec délice. Ses hanches veulent m’imprimer le mouvement immédiatement, et je fais en sorte d’accéder à sa demande.

La sueur laisse une fine couche sur nos peaux, la simple veilleuse éclaire le visage de ma douce. Elle a le regard plongé dans le mien, presque aussi concentré que moi dans cette ascension vers le plaisir.

Les spasmes se multiplient, unissant nos corps avec une lenteur sinueuse.

Nos lèvres se trouvent quand la jouissance nous terrasse en même temps. Bella enfonce ses ongles dans mes épaules, et je serre fermement ses hanches contre ma peau.

Nous partageons un ultime baiser avant que je roule sur le dos pour l’attirer contre moi. Bella cale sa tête sur mon torse, et nous restons silencieux.

Sa présence m’a manqué, et l’avoir vue entre deux réunions ces derniers jours m’a rendu plus accroc encore à son corps et son amour. Je suis pathétique.

Bella dépose un baiser sur mes pectoraux et relève la tête.

_ Bienvenu à la maison.

_ Merci mon amour.

Nous nous embrassons, chastement et reprenons notre position. Je caresse, l’air absent, son épaule. Beaucoup de choses se bousculent dans ma tête. En particulier cette descente que nous mettons en place vers midi. Tout a concordé pour nous indiquer l’endroit précis de la transaction à laquelle vont assister les Ivanovich. Bien sûr, je me dis que c’est un peu étrange : ils ont été des plus discrets ces derniers mois, alors leur apparition au grand jour comme ça me semble suspect…

_ J’étais censée t’attendre sur le canapé avec une tenue sexy.

La voix de Bella me ramène à elle, et à l’état du salon. Je hausse un sourcil.

_ C’est pour ça le salon ?

_ Bah, je ne trouvais pas de tenue qui me plaisait…Et puis j’avais froid, alors j’ai décidé de prendre une douche avant d’enfiler autre chose. Tu m’as trouvée avant.

Ses lèvres caressent mon menton, avant qu’elle ne plante son regard dans le mien.

_ Tu aurais laissé un mémo, j’aurais peut-être attendu. Proposé-je.

Bella ouvre la bouche mais je sens que les prochaines paroles ne seront pas les siennes.

_ En parlant de mémo…Commence Isabelle.

Je soupire, me redresse dos à la tête de lit.

_ Bella, nous nous chargeons de tout. On savait que si on te disait quoi que ce soit, tu te jetterais dans la gueule du loup, et franchement, on n’est pas tenté.

Son sourire me désarçonne. Elle passe un doigt sur mes lèvres, pose sa main sur ma joue et s’installe sur moi pour me surplomber.

_ Tu te caches derrière le ‘on’ ?

_ Ca veut dire ‘nous’, Bella.

Elle fronce les sourcils encore plus.

_ J’avais le droit de savoir que ma vie est en danger, Edward.

_ Elle l’est depuis un moment. La contré-je.

_ Tu veux vraiment avoir le dernier mot ?

_ Ai-je des chances ?

Déjà, je sais comment cela va finir.

_ Pas une seule ! Promet-elle en prenant mes lèvres dans un baiser enflammé.

Je gémis contre sa bouche et enlace son corps contre le mien. Cette fois, c’est vaincre ou mourir.

OoOoOoOoOoO

_ Hey, Edward, Bella ! Ca fait longtemps que vous n’êtes pas venus ensemble. Nous salue Sam à notre entrée dans sa salle de sport.

Je souris bêtement, la main de Bella dans la mienne.

_ J’ai le droit à des gardes du corps, il est l’un d’eux. Grogne Bella.

Je lève les yeux au ciel. Outre ce matin après les câlins pendant lesquels tout se passait bien, Bella est à cran à cause des hommes qui vont la suivre encore un moment.

_ C’est pour ta sécurité, Bella. Tenté-je encore de la convaincre.

_ Je sais, mais j’en ai assez d’être épiée.

Pour apaiser la sécheresse de sa voix, elle me sourit puis se détache pour aller trouver Leah.

_ Désolé, je ne voulais pas jeter un froid. Vous aviez l’air bien en arrivant, ça fait plaisir.

Nous marchons jusqu’à un coin de la salle, pour avoir un œil sur tout.

_ Merci. Ça se passe bien entre nous, mais les tensions sont nombreuses.

_ Vous vous accommodez bien. Vous y ferez face.

Je regarde Bella qui donne ses consignes. Sa queue de cheval se balance au rythme de ses gestes, les hommes sont sérieux et attentifs.

_ Je sais, on s’aime. Mais son passé est toujours une épée de Damoclès.

Il ne dit rien, que pourrait-il dire ? Sam pose une main sur mon épaule.

_ Et Emily ?

_ A son terme, Dieu soit loué ! Je commençais à en avoir assez de ses caprices en pleine nuit ! Rit-il.

Lui aussi il peut parler, Emily et lui forment un couple complémentaire.

Leah nous rejoint. Elle me désigne Bella du pouce.

_ Des tensions ?

Je me passe la main dans les cheveux.

_ Elle sait pour la protection.

_ Arf !

_ Non, ça va. Booth l’a convaincue. Elle sait qu’il y a un problème, mais n’en connait pas de détails.

_ J’ai appris que vous alliez bouger de toute façon. Déclare-t-elle.

_ Oui. D’ailleurs, je dois retourner au bureau. Tu m’appelles…

_ S’il y a le moindre truc bizarre avec elle, oui ! Fait-elle en levant les yeux au ciel.

Je la remercie, et la salue.

J’avance vers Bella et ses élèves. Je lui fais signe que je m’en vais et elle acquiesce. Avant de me détourner, je la vois m’envoyer un baiser de la main. Je fais mine de l’attraper et le poser sur mes lèvres. Nous nous sourions, puis nos obligations se rappellent à nous.

Bella se tourne vers le dénommé Pat, et pare ses coups, le félicitant ou lui en renvoyant d’autres. Je secoue la tête. Elle se plaît dans cette pièce.

Je rejoins ma voiture, jetant un œil alentour. L’équipe qui prend le relais est invisible, mais je connais les types. Ils sont invisibles, mais de véritables pros. Je me force à quitter la rue et à me diriger vers les bureaux. Ce matin, il s’agira de préparer la descente près de la plage Ohio Beach, et du Musée des enfants. C’est un quartier animé, où la Navy a des bâtiments. La coordination risque d’être difficile…

Les agents sont peu nombreux dans les couloirs. Tous sont à leur bureau, discutent et font des hypothèses.

BOOTH POV

Je pose mon arme dans la petite boîte, et je signe le registre.

_ Vous pouvez y aller, agent Booth. M’informe l’homme en uniforme, derrière sa grille, à la prison.

Je tourne sur le côté et vois la première porte s’ouvrir. Un agent me suit, lui il a le droit à son arme. Les couloirs sont gris et impersonnels. Plusieurs portes se succèdent, c’est pire qu’un labyrinthe ici !

Quand je finis par me résigner –après tout il faut éviter que les prisonniers se sauvent-, j’atteins enfin la très célèbre résidence secondaire d’Aro Volturi.

L’homme est assis sur son lit, le regard fixe, immobile. Malgré cette posture, la combinaison orange et la vitre blindée entre nous, il y a ce quelque chose qui fait se hérisser les poils de mes bras.

Je fais signe au garde qu’il peut se retirer. Il jette un œil sur le prisonnier.

_ Je suis juste à la porte. Affirme-t-il en s’éloignant de quelques pas.

Je m’immobilise à mon tour. C’est à peine si je le vois respirer. Il semble si indifférent.

_ Nous avons arrêté tout le monde. Commencé-je.

Pas de réactions. Du moins, je ne l’aurais pas repérée si je n’avais pas étudié sa physionomie. Ses yeux se sont plissés, une milliseconde. Largement ce qu’il me faut.

_ Vous avez le choix. Personne ne voudra tomber pour les crimes pour lesquels vous êtes accusé.

Il se reprend. Son visage est impassible.

_ Caïus s’est tiré sans vous la dernière fois, et nous ne pouvons pas tout relier à lui. Il vous balancera.

_ Alors il mourra.

Sa voix me surprend quelque peu. Je m’étais habitué à son silence. Mais je saisis le moment.

_ Qui le tuera ? Vous ?

Son visage a une mimique étrange, comme un rictus moqueur.

_ Vous n’avez personne, agent Booth. Mon imbécile de frère ne survivra pas bien longtemps si je tombe sans lui. Mes hommes sont…

_ Morts ou derrière des barreaux. Le coupé-je.

Il est debout, face à moi, son regard planté dans le mien. J’ai l’impression désagréable qu’il me soupèse, et Dieu sait que je déteste ça. Je gonfle la poitrine, redresse les épaules. Son rictus augmente.

_ Votre sollicitude me va droit au cœur, agent spécial. Mais, ne vous en faîtes donc pas pour moi. Je retombe toujours sur mes pieds.

_ J’espère que vous appréciez votre nouvelle décoration, Volturi. Conclus-je, résigné.

J’ai fait tout ce chemin pour rien. Bien sûr, je le savais, mais les hauts dirigeants du F.B.I pensaient autrement. Je soupire et vais quitter la pièce quand il parle à nouveau.

_ Agent Booth ! Dites à ma belle-fille de prendre soin d’elle. Je serais vraiment embêté qu’il lui arrive quelque chose.

Je n’aime pas sa voix. Sa moquerie, sa violence et sa détermination s’y trouvent. Je fais demi-tour, regrettant presque cette vitre blindée.

_ Vous ne l’approcherez plus, Volturi. Aucun de vos hommes n’y touchera.

_ C’est mieux ainsi, maintenant qu’elle est pourrie par vos hommes. Lance-t-il.

Je fais un pas vers la vitre, je suis à quelques millimètres.

_ La menacez-vous ?

_ Vous l’avez dit vous-mêmes, Booth, que puis-je faire d’ici ?

Sur ces mots, il se détourne.

Je n’ai pas de temps à perdre.

Edward va me tuer. Et Isabella aussi par la même occasion.

Je saute dans ma voiture quelques minutes plus tard et mets les sirènes en route. Pendu au téléphone, je préviens Edward.

_ Quoi ? Hurle-t-il à mon oreille.

_ Respirez Cullen. Les agents à sa surveillance sont les meilleurs, mais mieux vaut prévenir que guérir. Et puis, il n’a eu aucune visite.

_ Mais il a d’autres hommes, Booth, il l’a dit.

_ Peut-être bluffait-il autant que moi. Garde ton calme, Edward. Renforce la surveillance, et ce soir, nous en saurons plus, une fois les Ivanovich sous la main.

_ Mais, il restera Caïus. Contre-t-il.

_ Il va tomber lui aussi, Edward. Tu sais comme moi qu’il va devoir agir vite une fois les Ivanovich derrière les barreaux. Il fera une erreur et sera à nous.

_ Je ne sais pas patron.

_ Laisse-moi le bénéfice du doute, alors.

Il ne répond rien d’abord.

_ Vous nous rejoignez ?

_ Je suis en bas. Approuvé-je en manœuvrant pour entrer dans le parking.

Nous raccrochons. Je prends l’ascenseur, et monte rejoindre mon équipe. Déléguer, c’est bien. Coordonner, c’est mieux.

BELLA POV

Aujourd’hui c’est mon jour de congé et devinez ?

Alice et Rose ont l’intention de m’emmener faire du shopping pour le bébé. J’avoue que c’est une bonne idée. Oui je sais shopping et bonne idée dans ma bouche c’est un peu curieux. Mais disons que pendant ce temps-là je penserai à autre chose et pas aux agents collés à mes basques tout le temps.

Je sais qu’ils sont là, et je ne peux rien y changer.

A moins de leur coller une balle dans un genou. Me souffle Isabelle.

Ouais bonne idée ! Surenchérit Mary.

Je suis dans l’appartement, entrain d’enfiler mes Converses quand on frappe à la porte. Alice et Rose entrent.

_ T’es prête ? Chantonne Alice.

_ Ô oui, plus que je ne le serai jamais.

_ Alors on y va ! Déclare Rose.

Je prends mon sac, et suis les filles. On prend la voiture de Rose, une New Beetle rouge.

_ La discrétion vous connaissez les filles ?

_ Rhoo Bella, elle est splendide cette bagnole ! S’extasie Alice.

_ Ce n’est pas une bagnole ! S’insurge Rose.

On monte dans sa voiture, Alice me laisse devant, et s’installe au milieu. Elle a déjà la liste des magasins dans lesquels nous allons nous rendre. Elle a tout prévu, cette fille est dingue. Alice me parle aussi d’appartements, insistant sur le fait que celui d’Edward est trop petit.

Rose rigole en me regardant. Elle compatit, enfin presque. Mais elle roule vite, trop à mon goût.

_ On est obligé d’aller si vite Rose ?

_ Alice m’a dit qu’on ne devait pas perdre de temps.

_ Et tu crois que si on meurt on va en gagner ?

_ Eh ! Je sais conduire ! Tu pourrais me faire confiance, j’ai même fait un stage avec les services de secours de New York !

_ Oui bah là on est à Chicago. Grogne Isabelle. Sans compter qu’il n’y a personne à secourir.

_ Rabat-joie !!! Crie Rosalie.

De toute façon elle n’en a rien à faire, elle continue à la même allure.

_ Et si on se fait choper par les flics ? Vous y avez pensé ?

_ Rho Bella, on a une consultante du F.B.I. avec nous. Rétorque Alice.

_ Ok. J’abandonne.

Rose monte le son de la musique, c’est Lady Gaga avec Paparazzi. Les filles commencent à chanter comme deux folles. Je les suis, on danse dans la voiture. Même si Alice hurle plus qu’elle ne chante. Mais c’est assez drôle et ça fait un bien fou.

_ J’adore cette chanson. Déclare Alice.

_ Moi aussi, et le clip…en boucle. Version longue…Emmet devient dingue.

_ Je suppose que ce n’est pas à cause de Lady Gaga.

_ Il aime la partie où elle se trémousse Alice, mais il préférerait zapper…

Alice et moi crions en même temps :

_ Alexander !!!!

_ Ouais…Alexander. Souffle Rose. Ce type est une…

_ Bombe. La coupé-je. Cette plastique…

_ Ouais dans True Blood, il est trop sexe. En rajoute Alice.

_ Sexe, même pire que ça…Grrr.

_ Moi pareil Bella. Ce type n’est pas humain !

_ Mais il ne l’est pas Rose !!! S’écrie Alice.

_ C’est un vampire !! Hurlé-je.

Nous partons d’un grand éclat de rire. Le mode adolescente hystérique est enclenché et il n’y a rien à faire pour en sortir, mise à part d’attendre que ça passe. Finalement la journée démarre sous les meilleurs hospices.

Rose gare sa voiture sur le parking du centre commercial, où d’après Alice on trouve tout ce qu’on veut pour les bébés et les femmes enceintes. Elle déborde d’enthousiasme.

_ Aller Bella, dépêche-toi. M’encourage Alice.

_ Hey, Y a pas le feu quand même.

_ Non mais viens, c’est trop mignon. Regarde cette chambre, il y a tout. L’armoire, le lit, la commode, le berceau, et même la table à langer.

_ T’as vu Alice ! Regarde moi ces rideaux et le tapis. Je ne parle même pas du papier peint.

_ Oui Rosalie, et regarde il y a la couleur fuchsia.

_ Et bleu marine…Surenchérit Rose.

J’ai la sensation d’être devant un spectacle, je ne participe pas, je les laisse débattre des couleurs.

_ Le rose, ou le fuchsia.

_ Le bleu, ou le jaune c’est unisexe. Déclare Rose.

_ Excusez-moi les filles, mais la mère du futur bébé voudrait juste en placer une.

_ Mais bien-sûr Bella. Départage-nous.

_ Alice. On s’en contre fou de la couleur. On n’en est pas là. Grogné-je.

_ Tu crois pas que si on connaissait le sexe du bébé ce serait plus simple ? Me dispute Alice.

_ Je pense surtout que ça ne regarde qu’Edward et moi. On n’a pas envie de savoir pour l’instant.

Alice pose ses deux poings sur les hanches et me regarde avec sévérité. Rose porte le poing à sa bouche pour cacher le rire qui menace d’éclater.

_ Tu n’as pas envie de savoir. Nuance. Edward aimerait bien lui. Quant à mon père il le sait, et il ne veut rien me dire. Je lui ai fait le coup de la petite fille à son papa, je l’ai menacé. Même à ma propre mère il ne veut rien dire !

_ En effet c’est scandaleux ! Te faire ça à toi ! Sa propre fille ! Il n’a pas honte non ?! S’outre faussement Rosalie.

_ Ô toi la blonde ça va !

_ Le pauvre petit lutin est fâché, un câlin !!??

_ Rose ! Y a des moments où je te déteste !! Bella, choisis pour les couleurs s’il te plait.

Je fais le tour des différentes chambres. J’aurais préféré choisir avec Edward, au moins pour les couleurs. Après tout c’est notre enfant. Pas celui de Rosalie, ni d’Alice.

Voyant que j’ai un mal fou à me décider, Rose intervient.

_ Pourquoi ne pas prendre un bois brut ?

_ Un bois brut. Répète Alice.

_ Oui, comme ça plus besoin de se prendre la tête pour une histoire de couleur. Il n’y aura plus qu’à le peindre une fois qu’Edward et Bella sauront, ils choisiront.

J’ai envie de sauter au cou de Rose, elle est d’une logique implacable. Alice semble peser le pour et le contre.

_ Ok. C’est une excellente idée Rose.

_ Vraiment géniale, Alice a raison.

_ Oui, mais cela ne règle pas la question des murs…Ronchonne Alice.

_ Je pense que j’ai trouvé. Déclaré-je. Après tout tu es artiste peintre Alice, alors pourquoi ne pas créer quelque chose d’unique ? Proposé-je.

_ Ô oui Bella, ça c’est de l’idée ! Déclame Rose.

_ Ce serait avec joie, mais pour ça il faudrait trouver d’abord votre futur appart, ou maison. Je ne compte pas le dessiner pour ensuite le laisser à de parfaits inconnus. Qui plus ait ça prend du temps, donc il s’agirait de se manier pour les recherches.

Je soupire. Je sais qu’elle a raison.

_ Je sais Alice, mais j’ai un boulot monstre ces temps-ci. Quant à Edward c’est pire encore.

_ Ouais bah si ça continue ce gosse va naître pendant une course poursuite, ou bien dans une salle de boxe. C’est quand même dingue ça !!

_ Alice. Tempère Rosalie. Toujours dans l’exagération.

_ Pourquoi tu crois que j’ai ces trois zigotos collés à moi ? Pour faire joli dans le paysage. Expliqué-je.

_ Ca sent les ennuies, c’est ça ? S’inquiète Alice.

Elle baisse la tête, elle a vraiment l’air angoissée. Je pose une main réconfortante sur son épaule. On s’installe sur un des canapés. Ils ont vraiment tout prévu pour les futures mamans fatiguées ou qui ont mal aux pieds.

_ J’en sais rien Alice. Edward ne veut rien dire et Booth encore moins. Ce n’est pas faute d’avoir torturé ton frère.

_ Qui c’est cette fois ? Demande Rose.

_ Le seul Volturi encore en liberté je suppose. Mais il n’y a pas que ça, je pense

_ Pas que ça ? Demande Rose en s’asseyant dépitée.

_ Mon passé n’est pas simple comme vous le savez j’ai manœuvré avec des gens qu’il aurait fallu que je fuis comme la peste.

_ Oui, mais comment choisir entre la peste et le choléra ? Si j’avais eu le même « mari » je crois que moi aussi j’aurais fait n’importe quoi pour le fuir. Compatit Rose.

Je secoue la tête pour faire fuir les images qui hantent mon esprit fatigué. Je n’ai pas envie d’y penser.

_ Et le pire c’est que je n’ai même pas le droit à une arme. Ils ne veulent pas. Ronchonné-je.

_ C’est vrai qu’une arme ça arrangerait tout. Ironise Alice.

_ D’accord peut-être pas, mais je me sentirais plus en sécurité. Quand je vois les agents de la C.I.A. qu’ils m’ont collés, je vous jure qu’il y a de quoi paniquer pour le pays. Bougonné-je.

_ Moi qui pensais que tout était fini avec la mort de cet enfoiré.

Je secoue la tête négativement face à la remarque d’Alice.

_ C’est juste un gros problème en moins. Expliqué-je.

_ Et ta mère ? Demande Rose.

_ Elle ne risque rien. Elle n’a aucune valeur à leurs yeux. Aro s’en servait simplement contre moi. Caïus s’en tape et de toute façon elle n’est plus que l’ombre d’elle-même. Je pense qu’elle est morte quand ils ont descendu mon père.

_ Mais c’est horrible, c’est ta mère.

_ Ca se voit que ce n’est pas toi qui as été lui rendre visite avec Edward. Tu ne l’as pas vue, ni entendue, Alice. Cette femme n’est plus ma mère depuis longtemps.

_ La vache, tu le prends plutôt bien.

_ Comment veux-tu que je le prenne Alice ?

_ Bella est une survivante ! Une héroïne !

_ C’est cela oui, Rose ! M’esclaffé-je. C’est Edward qui m’a donné le courage de survivre. Voilà tout.

_ C’est trop mignon. Moi je n’ai jamais été aussi heureuse depuis que je suis avec Jasper. Mon cowboy, quand il me parle avec son accent du sud, ça me fait un de ces effets. Je pourrais avoir un orgasme rien qu’en l’entendant.

Rose et moi secouons la tête, atterrées. Je me redresse et me dirige vers les chambres d’enfant, je prends plusieurs catalogues sur les choix que j’ai arrêté afin de les montrer à Edward. Lui aussi a son mot à dire.

Les filles m’entrainent dans un magasin spécialisé dans le bien-être des futures mamans. Je ressors avec des tas d’huiles essentielles de toutes sortes, pour le bain, les massages, l’ambiance de la maison. Rose et Alice sont intraitables.

Alice tient absolument à m’emmener voir les vêtements, un royaume totalement consacré aux bébés, sur trois niveaux, me ventant la qualité et la beauté des vêtements pour les filles. Un véritable V.R.P de la cause féminine. C’est simple si j’avais pu choisir à ce moment précis, je repartais avec une fille. Rose elle, se contente de souffler, mine de rien elle m’entraine doucement, mais sûrement vers les salopettes, chemisettes et casquettes pour petits garçons. Alice et elle se livrent à une guerre des sexes.

Je n’ai pas vraiment de choix particulier, je souhaite simplement qu’il ou elle soit en bonne santé, qu’il naisse libre, qu’on le couvre d’amour, et je sais aussi que je donnerai ma vie pour qu’il ne lui arrive rien.

_ Un garçon serait pas mal. Propose Isabelle. Surtout s’il ressemble à son père, les mêmes yeux, les même cheveux, un corps musclé, et une…

Je me ressaisis en collant ma main sur ma bouche pour ne pas dire à haute voix ce que pense Isabelle. Je suis certaine que je m’en voudrais à mort.

_ Ah non ! S’insurge Mary. Une jolie petite fille avec des longs cheveux blonds bouclés et des yeux d’un vert à vous envouter.

_ Bien d’accord avec toi Mary ! Exulte Alice en me faisant signe du pouce. T’as entendu Bella !! Alors et toi ?

_ Je m’en fous, je te l’ai dit. Je veux juste mon bébé.

J’essaie de mettre définitivement fin au débat. Les entendre se chamailler, c’est tuant. J’en regrette presque mon boulot et mes agents de la C.I.A.

Mais c’est sans compter sur Alice. Elle attrape les sacs, se dirigent droit vers mes « nounous ». Elle pose nos achats à leurs pieds et met ses deux poings sur les hanches.

_ Puisque vous êtes ici, servez au moins à quelque chose. Voilà les sacs !

Je la rattrape avec Rose.

_ Alice ! La grondé-je. Ils ne sont pas payés pour ça !

_ Mademoiselle Swan a raison. Acquiesce Parker.

_ Peu importe ! Vous nous polluez notre sortie à nous suivre comme ça. Ca craint !

_ Et dire que tu ne les as aux basques seulement depuis ce matin. Grogné-je.

_ Bah c’est déjà trop ! Je me demande comment tu fais pour les supporter !

_ Bienvenue dans mon monde. Vois-tu, je n’ai pas le choix. Même si je suis persuadée que je peux les mettre k.o en moins de dix secondes.

Parker arque un sourcil, et un sourire s’étale sur son visage. Il ne me connaît pas. Les deux autres déglutissent et se redressent.

_ Toi ne rigole pas merdeux ! Lui balance Rose. Demande à Sam, elle l’a assommé en moins de deux ! Le pauvre il s’en souviendra toute sa vie.

Parker tourne la tête vers l’un de ses acolytes qui lui offre un signe de la tête comme confirmation.

_ Comment une chose aussi petite et fragile peut…

Il n’a pas le temps de finir sa phrase que déjà je lui tiens tête. Je le gratifie de mon regard le plus méchant.

_ Je ne suis pas petite et encore moins fragile espèce d’abruti ! Je vais même te dire mieux, c’est pas parce que je suis enceinte que je ne suis pas capable de te faire avaler tes dents mon pote !

_ On se calme Bella. Me supplie Rose. Et toi tu ne sais pas qu’on ne contredit jamais une femme enceinte sous peine de mourir dans d’affreuses souffrances et encore seulement si elle décide de te tuer !!

Alice applaudit.

_ Bien dit Rosie !!!

_ Bon vous avez fini, si on allait boire un café ? Supplié-je.

_ Ô oui, un cappuccino pour moi. Avec plein de crème.

_ Et qui va raller que ça va lui descendre direct sur les hanches ?

_ M’en fiche Rose. D’après Jazz je manque de graisse. Rit Alice.

_ Je vais bientôt pouvoir t’en donner. M’esclaffé-je.

Rose pose ses deux mains sur mes épaules et m’entraine avec elles.

On sort du centre commercial pour s’installer à la terrasse du Starbucks. Il y a du soleil, le printemps s’installe tout doucement et c’est régénérant. J’ajuste mes lunettes de soleil et soupire de contentement.

_ Tu crois que si tu vas au petit coin, ces types te suivront ? Demande Alice en montrant les agents.

_ J’espère pas pour eux ! Rétorque Rose. Parce que plus elle avance dans sa grossesse et plus elle va y aller. Je serais eux je m’installerai dans les chiottes !! S’esclaffe-t-elle.

_ C’est clair ! En rajoute Alice.

Je secoue la tête, et tente d’occulter mes deux amies qui rigolent comme des tordus. J’observe les agents, ils sont mal à l’aise et ils ronchonnent. Les pauvres déjà qu’ils ne sont pas à la fête entre Isabelle, Mary et moi, mais si Alice et Rose s’en mêlent, ils vont finir par demander leur mutation en Alaska.

Mon téléphone sonne. C’est Edward.

_ Edward !

_ Mon amour.

Il semble stressé, enfin c’est l’impression que j’ai.

_ Tout va bien Edward ?

_ Oui mon ange, et toi ? T’en baves pas trop avec les accros du shopping ?

_ Ô moi ça peut aller. Le pire c’est pour tes agents, ils en voient de toutes les couleurs. Alice voulait même qu’ils servent de porteur.

_ Bah voyons, engager des agents du F.B.I. pour faire du lèche vitrine, c’est bien une idée de ma sœur ça.

_ Tu es sûr que tout va bien ? Tu as l’air…bizarre ?

_ Non, non. Mais je vais rentrer tard ce soir. J’ai du boulot.

_ Oh…Dis-je déçue.

_ Je suis désolé. C’est vraiment important.

_ Je comprends. Marmonné-je. Mais tu me manques.

Alice et Rose m’imitent, elles font leur mijaurées. Je fronce les sourcils pour leur faire comprendre que ce n’est franchement pas le moment.

_ As-tu trouvé des choses intéressantes ? Demande Edward.

_ Oui, si on veut. J’ai quelques catalogues à te montrer. Mais les filles ont failli s’entretuer pour une histoire de couleur, et de sexe !

_ De sexe ?

_ Oui du bébé. Tu pensais à autre chose ? Minaudé-je.

_ Qui moi ? Toujours, dès qu’il s’agit de toi. Je dois te laisser maintenant. Je t’aime.

_ Moi aussi.

Sur ces derniers mots, il raccroche. Je lâche un soupir, peu encline à rester seule cette nuit. Plus ça va et plus j’ai la sensation de moins le voir. Je ne suis pas stupide, je sais pertinemment que son « travail » me concerne de près ou de loin.

Mais il est muet comme une tombe, et plus têtu qu’Isabelle, Mary et moi réunies quand il veut !

_ Alors ? Demande Alice.

_ Rien, il va travailler tard ce soir.

_ Ô je vois, désolée.

_ Ce n’est rien Rose. Je commence à avoir l’habitude.

Je me lève et m’excuse, les aléas de la grossesse. Ma vessie menace d’exploser à tout moment.

Mes gardes du corps se redressent, décidés à me suivre.

_ Vous avez peur de quoi ? Que je me fasse aspirer par la cuvette ? Demandé-je acide.

J’entre et recherche les toilettes désespérément. Quand enfin je vois le panneau, je m’y dirige promptement.

Une fois avoir fait mon affaire, je me dirige vers le lavabo. Une femme est à coté de moi se séchant les mains. Son visage me dit quelque chose, mais ma mémoire se bloque. Une grande partie de mes souvenirs sont revenus, mais quelques blancs subsistent encore. C’est frustrant au possible.

_ Bonjour Isabella.

Je fronce les sourcils, je me mets en position d’attaque. Prête à me battre s’il le faut. C’est un réflexe.

Elle est blonde, grande, élancée, une peau de porcelaine.

_ Voyons, voyons pourquoi tant d’agressivité Isabella ?

_ Qui êtes-vous ?

_ Je suis déçue. Tu ne te souviens pas de moi.

Son accent lui, oui. C’est un accent russe. Et merde manquait plus qu’eux !

_ Natacha.

_ Exact Isabella.

_ Que veux-tu ?

_ Moi rien, mais un vieil ami réclame ta présence.

_ Ami ?

_ Oui, ou amant.

_ Sacha. Soufflé-je.

Elle acquiesce.

_ Et si je refusais l’invitation.

_ Il se pourrait que tes deux amies, ainsi que tes gorilles reçoivent des balles perdues. Des hommes à nous n’attendent que mon signal.

Sa voix est calme, elle sous-pèse chaque mot, sans agressivité, aucune.

_ Je vois.

_ On passe par derrière, mais d’abord je voudrais ton portable, et te fouiller. On sait toutes les deux quels dégâts tu peux causer avec une arme à la main.

_ Je n’ai pas d’arme. Grogné-je.

_ Ce serait bien la première fois.

Je pose les deux mains sur le lavabo et écarte les jambes. Elle me palpe, ne trouve rien à part mon portable. Elle semble presque déçue.

Je n’ai pas le choix. On sort discrètement, on entre dans le centre commercial. Natacha me prend le bras et m’entraine avec elle. Dans le sous-sol un van attend, elle me fait entrer à l’intérieur. Le chauffeur démarre.

Je n’ai pas revu Sacha depuis le jour de la fusillade, ça craint sérieux. Surtout s’il est persuadé que c’est moi qui ai balancé sa famille aux fédéraux.

Sacha est un homme intelligent et très doux. Seulement dans l’intimité. Parce qu’en cas de trahison, il sait se montrer cruel. C’est la merde !!

Bah ouais c’est la merde, histoire de changer ! lol