Bienvenu(e)s chez les Lémoniaques


Bienvenu(e)s chez les lémoniaques !!


Caro30 et Spuffygirl92 vous proposent la recette suivante :

Deux auteurs folles à lier, une dose de lemon très adulte (âme sensible s'abstenir), une cuillerée d'amour et d'action.
Mélangez bien !!

Vous obtenez Service schizo pour votre plaisir, une fiction de dingue? Oui c'est le mot.

Et vu que nous sommes complètement accrocs à Edward et Bella.
Voici le récit des délires d'un soir d'hiver...

dimanche 10 octobre 2010

CHAPITRE 13

13-

BELLA POV

Mon estomac se tord, au bord de la nausée.

Mon cœur est au ralenti dans ma poitrine, difficilement convaincu qu'il vaille encore le coup de vivre.

Mon esprit est entièrement tourné vers ce qu'il me reste à faire, plus que jamais décidé à tuer tout ce qui se met sur mon chemin.

Alec a repris possession de mon corps cette nuit. Il ne s'est pas contenté d'une unique fois. Il m'a marquée autant que possible comme sa femme, sa chose. J'en ai pour des semaines à guérir entièrement. Du moins physiquement.

Je suis Isabelle, et c'est moi qui vois et entends tout ce qui se passe autour de mon corps. Je suis la plus forte, la plus capable à faire abstraction et oublier.

Et Dieu sait que j'en ai à oublier.

Dans mon inconscient, je sens Bella qui se fait toute petite, et Mary qui fait sa vie. Elles aussi je les bloque. Ma présence n'est justifiable que par le rôle que j'ai à jouer.

Arrêter et tuer Alec Volturi. Mon mari.

Pour le moment, il ronfle à mes côtés, un bras autour de ma taille, son nez dans mon cou. Et je réfléchis à toute vitesse pour trouver une marche à suivre. Maintenant que je suis ici, je dois établir un plan et m'y tenir à la lettre.

Mais en premier, je dois faire mon deuil d'Edward. Sa mort est affreuse, c'était un excellent amant.

Quelle tristesse ! Une vraie perte !

Finalement, aller à son enterrement, même en catimini, et voir ses proches une dernière fois me rappellera ce qui a fait que j'ai eu l'espoir, un infime moment, d'avoir une vie meilleure plus tard. Et cet espoir m'a donné la force de continuer. De venir affronter celui que je hais le plus au monde. Ensuite, arrivera ce qui devra arriver. Je n'ai pas peur de mourir moi aussi pour tous les tuer.

En second, je dois trouver autant d'info possible sur la compagnie Volturi pour les envoyer en Enfer et libérer ma mère. Je sais qu'Aro la garde à portée. C'est logique. Cette pensée m'émeut. Ça fait tellement longtemps que je n'ai pas de nouvelles d'elle... La retrouver, la revoir une fois au moins avant de tout détruire. Un autre de mes buts.

Enfin, je dois envoyer toutes mes infos sur les affaires Volturi au FBI. Je tue les Volturi, mais je laisse aux pro le boulot sur les autres groupuscules. Je ne suis pas payée assez cher pour ça.

Alec se détache soudain de moi. Je ferme les yeux, je me souviens que c'est dans ces cas-là qu'il se réveille. Autant qu'il me croit endormie encore un peu.

Il s'étire de son côté du lit, sa main erre sur mes fesses. Je suis suffisamment détachée pour ne pas réagir.

Il se lève sans plus me toucher et quitte la chambre rapidement. Je me replace sur le dos, une main sur le ventre. Les paroles de mon mari me reviennent à l'esprit.

Un bébé. Je n'arrive pas à y croire. Mais finalement c'est sûrement cela qu'il va me demander comme gage de mon retour. En un sens, je suis rassurée. Je ne resterai jamais assez longtemps entre ses mains pour que cela arrive.

Quand je vois l'heure sur le réveil, je me lève à mon tour. Hors de question qu'il me prenne pour une lève tard tout de même.

J'enfile un peignoir, et vais dans la salle de bain pour me rafraîchir. Je sais que ce n'est pas encore le moment d'aller m'habiller. En tant que femme d'un homme d'affaires de son genre, riche, je peux me permettre de tarder pour m'habiller.

Je descends enfin le rejoindre dans la salle à manger. L'odeur de café et des petits pains chauds me revigore presque.

_ Bonjour.

_ Isabella.

Alec reste assis mais me détaille de haut en bas. Je me laisse faire, et me sers un café. Son téléphone sonne à ce moment-là, il répond, toujours son regard sur moi.

_ Oncle Caïus ! Quel plaisir

_ …

_ Oui, oui, Mon Isabella est revenue, comme par magie hier soir. Un réel plaisir oui.

_...

_ Ne vous inquiétez pas, mon oncle. J'ai repris les choses en main, et le FBI est plus faible que jamais. Bien sûr, la mission tient toujours. Je m'en ferai un devoir.

_...

_ Je vous en prie.

Il raccroche et me lance un sourire carnassier. Sa main vient se poser sur ma cuisse et la serre. Je mange ma tartine à la confiture.

_ Mon oncle te souhaite un bon retour. Nous allons bientôt retourner à la maison, tu pourras aller toi-même le remercier de ce bon accueil.

_ Oui, tu as raison.

Je souris à mon tour et nos yeux se rencontrent.

_ Isabel-la. Crache Jane en entrant dans la salle.

Je frémis, sa voix est toujours aussi pleine de haine et de promesses infernales. Je ferme les yeux une seconde avant de me tourner vers elle et de paraître aimable.

_ Jane.

Elle n'attend rien d'autre de ma part et vient s'assoir face à son frère. Elle lui jette un regard noir. Il y a toujours de l'eau dans le gaz entre eux. C'est bon à savoir. Si je peux m'en servir pour les détruire, je n'hésiterais pas.

_ Tu ne souhaites pas la bienvenue à ma femme, Jane ?

Elle grince des dents, mais obéit. Je souris, acceptant son salut.

_ Quelle joie de vous retrouver toutes les deux.

Alec passe un bras autour de mes épaules, et tend la main vers celle de sa sœur sur la table.

_ Une joie immense. Grince Jane en me scrutant.

_ Jane, je veux que tu veilles sur Isabella, elle est schizophrène et a des tendances à s'enfuir. N'est-ce pas ? Me demande-t-il.

Il y a des nuances, mais je ne le contredis pas. Jane a un sourire sadique sur les lèvres et s'empresse d'accéder à la requête de son frère.

_ Parfait. J'ai du travail, à ce soir. Il se penche sur mon oreille et y dépose un baiser.

Je lui tends un sourire soumis. Et avant de quitter la pièce, il se retourne vers sa sœur.

_ Nous allons à un enterrement tout à l'heure. Aide donc Isabella à se préparer, s'il-te-plait.

_ Tout à fait.

Il hoche de la tête, satisfait et sort.

Je me force à manger encore une tartine, pour ne pas faire comme si je fuyais. Je sens le regard de Jane sur moi. Je sais qu'elle va recommencer ses violences autant en paroles qu'en gestes.

_ Je ne sais pas ce que tu lui as dit, mais ça ne marche pas avec moi. Je vais t'avoir à l'œil, Isabella.

Et elle sort, en claquant la porte.

Je redresse la tête. Seul un garde est dans la pièce, mais j'entends qu'il y en a d'autres tout autour dans le couloir et les autres pièces.

Je me lève aussi tranquille que possible, et remonte à ma chambre. Une femme s'y trouve, une domestique.

_ Bonjour, je suis Maria, je serai votre suivante. Je vous ai préparée un bain et des vêtements. Annonce-t-elle quand je l'étudie avec surprise.

_ D'accord.

Elle me guide jusque dans la salle de bain, et se propose pour m'ôter mon peignoir. Je lui fais signe de me laisser et elle obtempère, mais je n'entends pas la porte de la chambre se refermer sur elle. Je soupire. Elle est même une surveillante qui me suivra partout.

Je vais devoir me débarrasser d'elle aussi.

J'entre dans le bain moussant, et ne me permets que quelques instants à fermer les yeux. Je veux toujours avoir un œil sur les activités de mon mari pour mieux y interférer et je dois me presser pour repérer les lieux. Quand je sors de l'eau, Maria veut m'aider à nouveau.

_ Non merci, j'ai trouvé les vêtements. Ça ira.

_ Bien madame.

J'enfile le chemisier blanc et le pantalon tailleur gris. Des escarpins s'y accordent. Je fais quelques essais dans l'espace de la salle de bain, puis, satisfaite, je me coiffe.

J'inspire à fond et retourne dans la chambre. J'ai le plaisir de la trouver vide jusqu'à ce qu'un coup violent soit frappé à la porte et que la personne entre sans invitation.

Je me raidis en reconnaissant Jane et sa trousse de torture. Sa trousse à maquillage et sa maquilleuse personnelle.

_ Tu es bien pâle. Alec m'en voudrait de te laisser ainsi. Explique-t-elle en me désignant la porte du salon.

Je la précède dans la pièce, la maquilleuse, Lauren, si je me souviens bien, commence à s'installer. Elle arrange les coussins du canapé, et étend son matériel sur la petite table basse. Jane et moi nous observons en chien de faïence. Ses mâchoires sont crispées, et ses doigts tapotent sur ses avant-bras.

_ Nous pouvons commencer. Annonce Lauren en me désignant une place.

_ Excellente idée. Dis-je en souriant.

Jane s'installe dans le fauteuil et observe la scène sans un mot au début. Je laisse mes mains, mes ongles et mon visage aux bons soins de Lauren. Elle connait son métier, et malgré la patronne qu'elle a, elle est douce dans ses gestes.

Je n'écoute pas son babillage incessant sur les célébrités du moment. Mon regard est fixé sur l'écran de la télévision. Et mon esprit redessine les quelques pièces que je connais dans la maison. J'ai encore à repérer un moyen d'accéder sans être remarquée au bureau d'Alec, et son coffre-fort. Je le connais suffisamment pour savoir qu'il en a un. Et sûrement dans une pièce incongrue. De plus, mes armes doivent trouver leur place le plus tôt possible. En dispatcher un peu partout peut être une solution...

_ Alec ne m'a pas encore demandée de refaire ton éducation, mais je le pousserai à le faire. Jane interrompt le fil de mes pensées de sa voix cassante.

Je ne cille pas. J'ai l'habitude.

_ Après avoir fait la pute du FBI pendant deux ans, crois-moi, tu as bien besoin de te souvenir à qui tu appartiens. Et même si tu crois aujourd'hui que c'est à Alec, nous savons qu'en réalité c'est à moi. Dès que je voudrai jouer avec toi, je n'aurai qu'à dire un mot à mon frère.

La menace nous fait tressaillir Lauren et moi. Nos regards se croisent un instant. Elle détourne le sien et s'applique à vernir mes ongles.

_ Je n'en doute pas.

Au fond de mon crâne, Bella et Mary s'insurgent de ma réponse. Mais je suis suffisamment forte pour provoquer Jane et en assumer les conséquences. Et puis, si elle perd le contrôle de ses gestes, ça pourrait jouer en ma faveur auprès d'Alec. Malgré tout, il veut la primeur de mes souffrances.

Jane est outrée par ma réponse, et mon aplomb. Elle se lève. Je la verrai bien avec une cravache à la main, telle une jeune aristocrate capricieuse.

Cette pensée me ferait presque sourire si le regard plein de haine de Jane n'était pas en face du mien.

_ Petite idiote. Tu n'es qu'un pion. Et tu sais ce que l'on fait des pions ?

Je ne réponds pas. Mais je garde le regard fixe.

_ Sono schiacciati (On les écrase.)

Comme pour mieux me faire comprendre ce qu'elle veut dire, elle frappe ses mains l'une contre l'autre.

_ Je comprends.

Elle sourit, ou grimace, selon le point de vue.

_ Termine avec elle, Lauren. Les moustiques me tapent sur le système.

Et elle se place devant la fenêtre, dos à moi.

Je serre les poings. La dernière fois qu'on m'a appelée moustique, j'étais en rogne. J'ai une irrépressible envie de lui coller mon poing dans son nez plastifié.

Lâche-toi ! Crie Mary dans mon esprit.

Lauren attend un instant que je me décontracte puis passe un coup de gloss sur mes lèvres.

_ C'est fini. Dit-elle en commençant déjà à rassembler ses affaires.

Jane se retourne et me lance un regard noir, inquisiteur.

_ Tu ferais mieux de te tenir prête quand je viendrai t'apporter ta tenue pour ce soir. Un grand couturier s'en est chargé.

Un sourire machiavélique apparaît sur ses lèvres. Je reste impassible. Comme toujours, les « grands » événements nécessitent l'intervention de tiers pour nos vêtements.

Sans un mot de plus, elle fait mine de sortir. Mais à la porte, elle se retourne comme si une idée lui revenait soudain. Elle referme la porte, et me fait signe de m'assoir.

J'obtempère, elle reprend son siège.

_ J'ai un secret à partager avec toi.

Elle étudie mon visage avant de poursuivre.

_ Tanya Denali veut prendre ta place dans le cœur d'Alec.

J'arque un sourcil alors que Jane éclate de rire. Elle s'en tiendrait les côtés si elle ne faisait pas semblant. J'attends qu'elle en vienne à ce qui l'intéresse.

_ Je ne laisserai pas cette imbécile née continuer de faire de tels rêves. Et je vais même te faire une faveur.

Là je crains le pire. Être redevable de Jane Volturi, c'est signer son aller simple pour l'Enfer.

Elle se penche, ne se doutant pas de ce qui se passe en moi. À savoir que je réfléchis à toute allure pour sortir indemne de cette histoire.

_ Je vais te laisser la tuer.

La phrase tombe comme un couperet.

J'ai signé mon arrêt de mort plus tôt que je ne le pensais. Je déglutis. Je dois faire attention à ce que je vais dire.

_ C'est aimable de ta part mais …

_ Elle était espionne pour le compte d'Alec au FBI. C'est elle qui nous a tout dit sur toi et cet agent.

Cette fois elle grimace et son masque de haine se remet en place. Elle me toise.

_ Je n'en savais rien.

_ C'est possible qu'ils n'aient pas voulu que tu fasses le lien tout de suite avec nous. Mais je te la laisse. Elle me dégoûte trop. Et puis, avouons-le, ça te fera un bon entraînement pour la prochaine mission.

Là je tends l'oreille avec plus d'attention que précédemment.

Jane est ravie de l'effet qu'elle a produit sur moi.

_ Tanya n'est que la première que nous allons tuer. Que tu vas tuer, pardon.

Elle sourit en me désignant. J'acquiesce, restant dans le rôle qu'elle me donne.

_ Les trois frères veulent détruire le FBI. Je crois qu'ils ont une bonne idée, pas toi ?

Cette fois, je sens mes yeux s'ouvrir en grand. Je panique à l'idée qu'elle évoque. Mon cœur et ma respiration s'accélèrent. Mes mains se font plus moites. Ce n'est donc pas simplement contre moi et Edward. C'est contre l'organisation entière.

Jane attend ma réponse. J'avale ma salive et lui réponds

_ Ca fera un bon tri dans nos ennemis.

Elle éclate de rire à nouveau. La monstruosité de son père se reflète à ce moment-là en elle. Un frisson d'effroi remonte dans ma colonne vertébrale.

_ Quand pourrai-je tuer cette Tanya ?

Je dois savoir combien de temps j'ai exactement pour agir.

Jane s'arrête de rire et me fixe, suspicieuse.

_ Nous rentrons dans dix jours, Isabella. À toi de faire le calcul.

_ Excellente nouvelle.

Mes doigts se crispent sur mes genoux. Mon sourire est aussi faux que possible.

Elle hoche la tête et sort enfin, sans un mot de plus.

Je me laisse un instant pour assimiler. Mes épaules sont tendues, et une série de scénarios se propose à mon esprit.

J'inspire à fond, et étudie ma situation avec autant d'objectivité que possible.

Je suis venue à Alec pour détruire l'organisation qu'il a avec sa sœur, son père et ses oncles.

J'ai quitté la protection du FBI pour cela.

Pour prouver mon retour au sein de la famille Volturi, on va me demander certaines choses. Dont tuer Tanya Denali et d'autres agents du FBI.

Dans quelques heures, je devrai assister à l'enterrement d'Edward aux côtés d'Alec et d'une poignée de ses hommes.

Je ferme les yeux. Mes priorités s'affichent dans mon esprit.

Tout d'abord, mettre en route ma mission espionnage.

Ensuite, prendre contact avec le FBI pour les informer de ce qui se trame.

Enfin, embrasser ma mort à pleine bouche d'ici dix jours.

Mes décisions prises, je quitte enfin mon appartement.

Je scanne le couloir, à la recherche d'un garde ou de caméras. Aussi naturellement que possible, mon regard passe sur l'écran que je repère à deux pas de ma porte. L'angle ne doit permettre de voir que celui qui se trouve devant la porte. Je peux continuer ma route sans repérer de caméra tout le long du couloir.

À l'entrée de ce que je dirai l'aile privative de Jane, une nouvelle caméra est orientée vers l'escalier. Je marche tranquillement pour rejoindre le rez-de-chaussée.

Là, il y a plus de monde. Deux hommes se trouvent près de la porte d'entrée, un autre fait des allers et venues entre le fond de l'entrée qui ouvre sur le bureau d'Alec et la salle à manger. Ils ont des oreillettes et sont presque tous à se murmurer des éléments.

Je sens leurs regards sur mon dos en même temps que je continue ma visite. En face de la salle à manger, c'est un nouveau salon. Des étagères de bibliothèques se trouvent sur tout un pan de mur, près d'une baie vitrée. Je m'y dirige, observant les mouvements à l'extérieur et les caméras qui m'entourent.

Étrangement, sur cet étage, je n'en vois que deux. Une à l'entrée, l'autre dans le salon.

Mon regard passe, une fois devant les rangées de livres, des titres au jardin. Les chiens sont tenus en laisse en majorité, mais certains errent autour de la maison.

Conclusion: ça va être dur de sortir si j'ai à m'enfuir en urgence.

Je soupire et pars à la recherche du garage. Alec a bien fait attention hier à ne pas m'y conduire.

Je me tourne vers l'entrée, Démétri me fixe.

_ Bonjour Démétri.

Nous sommes immobiles. Des souvenirs de notre moment d'intimité il y a quatre ans me reviennent à l'esprit. Je me demande comment Bella a pu se donner à lui. Il ne vaut rien par rapport à mes autres amants. Et surtout par rapport à Edward...

_ Madame.

Le salut protocolaire de Démétri me fait froid dans le dos. Il scrute la pièce, puis revient à moi.

_ Vous cherchez quelque chose en particulier ?

Je le regarde, évaluant ce que je peux lui confier. Mais les autres sont autour de nous. Même si je voulais, je ne pourrais pas lui dire quoi que ce soit.

_ Non. Je voulais visiter la maison. Et ...Ma voiture. J'ai peur d'y avoir oublié une boîte pour mon traitement.

Je lui tends un sourire innocent. Il s'empresse de montrer de l'hésitation comme je m'y attendais. J'avance et poserais presque une main sur son bras. Nos regards sont soudés.

_ Nous ne voudrions pas que j'oublie mon lien avec les Volturi et m'échappe. Il y aurait des conséquences fatales. Sous-entendé-je.

Démétri déglutit, et la peur s'incruste dans son regard.

_ Suivez-moi, madame.

J'obtempère. Les hommes dans le hall nous suivent du regard alors que nous empruntons une porte dérobée près de la salle à manger.

Démétri me guide le long d'un couloir plein de photos de chasse aux murs.

Avant d'ouvrir la porte qui doit ouvrir sur le garage, il se retourne vers moi.

_ Vous êtes sûr de ce que vous faites ?

Je sais qu'il fait allusion à mon retour et aux conséquences que ça aura sur ma vie.

_ Je n'ai pas le choix. Je ne supporterai plus cette situation très longtemps.

_ Je peux comprendre. Je n'en aurai jamais la force.

Nos souffles sont mélangés. Je sens ses craintes vibrer de son corps. Je souris et mes doigts frôlent, réconfortants, son bras.

_ Faites attention quand même.

J'acquiesce et il ouvre la porte.

Il y a deux autres voitures en plus de la mienne. Enfin, celle d'Emmett. Elle fait même un peu tache parmi les voitures de sport. Celle de tous les jours d'Alec n'est pas là.

_ Merci.

Je m'approche de la voiture. Comme je m'y attends, les clés sont sur le compteur. Je cherche des yeux un quelconque indice qu'ils y aient touché, mais je ne la connais pas assez. En tout cas, la voix de pouffiasse a été retirée.

J'ouvre la portière avec attention. Alec a très bien pu demander à la piéger au cas où je cherche à la prendre sans le prévenir.

Je m'assois au volant, Démétri est de plus en plus sur la défensive.

_ Si j'avais voulu m'enfuir, je serais déjà partie, non ? Dis-je pour le rassurer, mais ça ne fonctionne pas.

Je garde les mains bien en vue et ressors pour aller m'assoir sur le siège passager. J'ouvre la boite à gant, comme si je cherchais quelque chose. Je me retourne et tends le bras vers le dossier des fauteuils. Pendant cette manœuvre, j'ai un air concentré mais impassible sur le visage.

_ Je suis désolée, Démétri d'avoir fait appel à vous ! Je viens de me souvenir que j'ai tout dans mon sac !

Je me frappe le front et le laisse me reconduire vers la maison. J'ai au moins repéré le garage.

_ N'hésitez pas à faire appel à moi à nouveau, madame.

_ Je n'y manquerai pas.

Nous nous séparons dans le hall. Les regards interrogateurs des hommes me suivent jusqu'en haut des escaliers. Je lève les yeux vers la caméra à l'entrée de l'aile de Jane, et souris à l'homme qui est devant ses écrans.

Maintenant que je maitrise un peu mieux cette maison, je vais pouvoir installer mes armes où je le souhaite, et trouver un moyen d'entrer sans poser de questions dans le bureau d'Alec. Ma première mission semble bien en place.

Ma bonne humeur s'évapore en revanche dès le moment où je vois les vêtements posés sur le lit dans la chambre.

Le plus dur moment de la journée ne fait que commencer.

EDWARD POV

Cette histoire d'enterrement n'est que pure comédie. Jamais personne ne va croire au malheur de mes proches.

Comment y croiraient-ils en voyant l'état de béatitude de ma jumelle, et le soulagement dans le regard de ma mère ?

Celui qui pourrait, à la limite, faire croire à une douleur, c'est Emmett. Et encore, parce qu'il sait qu'il est fini professionnellement parlant. Ça fait deux fois qu'il laisse Bella s'échapper, autant dire que les patrons ne sont pas super contents.

Et moi dans tout ça, je suis confiné chez mes parents, dans ma chambre, ou le salon dans le meilleur des cas. Ce qui n'est pas du goût de tout le monde, parce que je n'ai que des airs mélancoliques à jouer au piano.

_ Edward ! Si tu ne me laisses pas voir, comment veux-tu que je te dise si tu es prêt ou pas pour ton enterrement ? !

Je cale la radio à mon épaule en soupirant.

Qu'est-ce qui m'est passé par la tête quand j'ai accepté de porter ce costume ridicule d'agent des forces de l'ordre ?

_ Edward !

_ Alice, c'est ridicule, je ne peux pas me montrer comme ça ! Et puis on me reconnaît parfaitement !

J'ouvre la porte de ma chambre en grimaçant. Je m'attends à l'éclat de rire de ma jumelle, voire à celui des curieux qui la suivent.

_ Donne-moi la casquette. Exige-t-elle en refermant la porte.

Je soupire, mais obéis.

Après plusieurs essais, elle finit par sortir des RayBan qu'elle pose sur mon nez.

_ Mets aussi la veste, tu auras trop froid. Conseille-t-elle en ajustant mon col de chemise.

_ Merci.

_ Voyons c'est un plaisir !

À peine a-t-elle dit cela que des larmes roulent sur ses joues. Alice s'écarte de moi, les mains sur son visage.

Je la laisse pleurer, mais la prends contre moi. Je nous fais assoir sur mon lit, sa tête dans mon cou. Je passe mes doigts dans son dos, je joue avec ses cheveux en pointes.

_ Je suis désolé que tu aies à vivre ça. Commencé-je quand ses sanglots s'apaisent.

_ J'ai peur, Edward. Pour toi, pour Bella. Vous êtes tellement beaux ensembles !

_ Pour le moment, je te l'accorde, c'est un peu le bordel mais...

_ Un peu ? Edward, tu te fais passer pour mort, Bella est aux mains d'un psychopathe qui risque de lui demander n'importe quoi juste pour la faire sienne encore plus...

_ Et tu as couché avec mon collègue.

Je l'interromps. Elle ouvre de grands yeux horrifiés.

Je retire casquette et RayBan. Je me passe la main dans les cheveux, pince l'arête de mon nez.

_ Je ne suis pas débile. Je l'ai vu monter hier soir.

_ Je me moque de ce que tu en penses, il est adorable, je l'aime bien...

_ Je suis mal placé pour te reprocher ta liaison !

Nous sourions et restons ainsi pendant une minute de plus. Enfin, nous nous levons, j'enlace ma sœur à nouveau.

_ Je te jure que ça va bien se passer.

_ Ca serait à moi de te dire ça. Rigole-t-elle et je lève les yeux au ciel, amusé.

_ On descend ?

Elle acquiesce et me tend mes affaires.

_ Au fait, tu es super sexy comme ça. Assure-t-elle en me désignant, la casquette et les RayBan a leur place, la veste bleue marine sur le dos avec ses poches, et à la taille, la ceinture avec mon arme et une matraque.

En refermant la porte de ma chambre, je fais le vœu d'en finir bientôt avec tout ça. Me déguiser pour faire mon boulot n'a jamais été mon but. Si j'avais voulu, j'aurais fait espion pour la CIA.

En bas, mes parents parlent avec mon chef et le docteur Brennan.

_ Cullen, comment vous vous sentez ?

Booth porte sa tenue officielle, ici pas de cravate bariolée, ni chaussettes dépareillées. Je repère son oreillette, au moment où il m'en tend une.

_ On sera toujours à l'écoute.

_ Merci. Docteur Brennan, je ne m'attendais pas à vous voir là.

Nous nous serrons la main, elle m'étudie au point de me rendre mal à l'aise.

_ C'est une fâcheuse habitude qu'a le FBI de faire tuer ses agents pour de faux. Mais je viens quand même honorer la mémoire de ceux qui sont tombés. Booth m'a appris que c'était ce qui se faisait même si d'un point de vue anthropologique...

_ Oui, on a compris Bones. On y va ? L'interrompt mon patron, et j'échange un regard amusé avec Emmett à côté.

J'ouvre la marche avec mes collègues, mes parents et ma sœur nous suivent.

_ J'aurais bien aimé savoir ce que les filles auraient dit de cette révélation...Assure Emmett, et mon cœur se serre dans ma poitrine.

_ Moi aussi.

J'inspire à fond, et monte dans la voiture de fonction qui m'ait octroyée. Un vrai agent des forces de l'ordre est dedans et démarre.

À travers la fenêtre, je regarde ma maison s'éloigner, mes proches qui se préparent à m'enterrer.

_ Comment vous vous sentez ? Demande l'agent en empruntant la route du cimetière.

_ On a connu mieux.

_ Vous connaissez le protocole pour nous ?

_ C'est un simple cordon de sécurité que nous établissons ? Supposé-je.

Il hoche la tête et poursuit

_ Et le salut au moment voulu.

_ Oui, comme tout le monde.

Le reste du trajet se fait en silence. Mais plus on approche, et plus je repère les gyrophares des voitures déjà sur place.

L'agent se stationne sur le bas côté, derrière la file des autres voitures identiques et je suis le mouvement. J'écoute d'une oreille distraite les consignes et me déploie comme on nous le demande.

L'agitation est à son comble quand le cortège funèbre arrive.

Le silence prend alors sa place dans le cimetière, et les quelques présents en plus de ma famille se réunissent autour de la tombe.

De mon poste, je surplombe la foule et reconnais quelques têtes. Des contacts, des personnes que je n'ai vues que deux fois en cinq ans.

Et puis, la tension monte du côté de ma famille. Je repère ma sœur, bouleversée et suis son regard.

_ Bella. Murmuré-je, mais comme j'ai un micro et une oreillette, mes collègues m'entendent.

_ On ne bouge pas. Ordonne Booth.

Je suis à deux doigts de me jeter sur eux, mais je ne peux pas. J'ai des fourmis dans les jambes, le cœur qui palpite comme un fou.

Bella est là et je ne peux pas l'approcher.

_ On se calme. Répète Booth, et je sens bien que c'est pour moi qu'il dit ça.

Je me concentre alors et étudie la tenue de Bella et de ceux qui l'entourent.

Elle a mis une perruque blonde courte, et de grandes lunettes de soleil, mais ça ne change rien, on la reconnaît. Je reconnaitrais son allure n'importe où. Mes yeux dessinent son corps avec vénération. Ce tailleur jupe noir lui va à merveille. La jupe tombe juste au-dessus de ses genoux, et ses escarpins à talons hauts lui allongent les jambes encore plus.

Elle est belle.

Toutefois, sa position, ses épaules raides dévoilent sa tristesse. Et une fois de plus je voudrais la prendre dans mes bras, et l'emmener loin d'ici.

C'est à ce moment-là qu'une main s'accroche à ses hanches. Je serre les poings et j'ai les mâchoires qui grincent.

Ce type ose la toucher, là, devant nous !

Je trouve sa tête, et étouffe presqu'un éclat de rire. Alec aussi s'est changé. Des petites lunettes et une fine moustache sont complétées par une perruque de cheveux mi-longs raides. Son tailleur noir à fines rayures aurait pu être sympa si je ne voyais pas rouge. Sa bouche plonge dans le cou de Bella. Elle se raidit encore plus et je vois sa lèvre inférieure trembler.

Je ferme les yeux pour me calmer.

Une série de coups de feu retentit alors. Je me jetterais presque sur mon arme si je ne me souvenais pas au dernier moment que c'est normal, c'est le rituel des funérailles des agents du gouvernement.

Mon regard se fixe à nouveau à l'endroit où Bella et Alec se trouvent. Mais ils n'y sont plus.

_ Non.

Je panique, je les cherche des yeux dans les ruelles du cimetière.

Ils sont en train de monter dans une limousine. J'essaie de lire la plaque d'immatriculation, mais je ne la vois pas.

Frustré, je m'apprête à descendre pour m'approcher, mais une main se pose sur mon épaule. C'est celle de l'agent qui m'a accompagné.

_ Vous ne pouvez rien faire pour elle maintenant.

_ Edward, restez-là. On va l'avoir, il nous faut juste un peu de temps.

_ Du temps on n'en a pas, Booth !

La voiture s'éloigne et j'aimerais juste pouvoir me faire tout petit et la suivre. Mais déjà, les gens quittent le cimetière, présentent leurs condoléances.

Je croise le regard de ma sœur jumelle parmi les têtes de ces personnes.

Elle est aussi démunie que moi.

J'ai encore abandonné Bella.

BELLA POV

L'enterrement a été horrible. Voir leurs visages à tous m'a arraché le cœur. Alec trinque un verre de champagne à la main, je fais pareil que lui. Il jubile, le fait qu'on ait été juste sous leurs nez et qu'ils ne nous aient pas vus le rend gai comme un pinson. Sa main est sur ma cuisse.

_ Figure-toi ma chérie que nous allons fêter ça demain soir.

_ Vraiment ?

J'essaye d'être la plus enjouée possible.

_ Il y a un gala de charité organisé par l'hôpital des enfants. La fondation Volturi est donataire et nous somme invités. Il faut bien que je montre à tout le monde que ma femme est de retour.

Il pose ses lèvres durement sur les miennes. Je souris.

_ Excellente idée Alec.

A force de les fréquenter je suis devenue une As en mensonge.

_ Mais avant nous avons un rendez-vous tous les deux.

_ Un rendez-vous ? Bien.

Il soude son regard au mien. Il est déterminé, son expression est dure, calculatrice.

_ Oui chez le gynécologue.

Je tente de masquer ma stupeur et mes craintes. Je n'ose pas lui demander pourquoi.

_ Tu ne me demandes pas pourquoi ?

_ J'ai une confiance absolue en toi. Répondé-je avec assurance.

_ Vois-tu, je tiens vraiment à ce bébé. J'y ai beaucoup réfléchi pendant ces longues années sans toi. Je voudrais le consulter afin de voir si tout est en ordre.

Ce qui veut dire utiliser mon corps encore et encore. Un bébé ? L'idée me répugne. Mais ai-je le choix ? Non.

_ Bien sûr. Je comprends.

Il ne perd pas de temps. Le gynéco va savoir que je suis sous implant et il me le retirera. Je réprime ma peur. Je préférerais crever que d'avoir un enfant avec lui.

_ Nous ne pouvons trouver mieux pour clouer le bec à tous ces médisants. Imagine la fierté de mon père. Je sais que ce sera un garçon.

_ J'en suis certaine.

Nous arrivons à la villa. Le chauffeur m'ouvre la portière. Jane affiche un sourire satisfait sur le perron. J'ai envie de lui faire avaler ses dents.

_ La sortie a été bonne ? Demande-t-elle à son frère.

_ Tu aurais vu leurs visages, c'était jouissif. Surtout la petite brune. Sa sœur je crois.

J'ai envie de prendre l'arme du garde du corps à coté de moi et de leur tirer une balle en pleine tête à tous les deux.

_ Isabella, tu devrais te changer pour ton rendez-vous.

J'acquiesce avec un sourire et rejoins ma chambre. Maria est toujours derrière moi. Elle aussi elle mériterait une balle entre les deux yeux. Je lui claque littéralement la porte à la figure. Je fais les cent pas dans la chambre. Je dois trouver au plus vite des infos et me barrer d'ici. J'ai pas envie de servir d'éprouvette sur patte à cet ordure.

Pourtant je ne peux rien faire pour l'éviter. Ne pas avoir de relations sexuelles avec lui est à exclure. Il ne me laissera jamais.

Pour l'heure je me change, je retire ma perruque et tout le Saint-frusquin. J'ai tant de choses à faire et si peu de temps. J'opte pour un tailleur jupe et change de chaussures. J'observe mon visage dans le miroir. Je raccorde mon maquillage et ressors.

Maria est devant la porte, elle tape du pied.

_ Écoutez Maria. C'est très gentil à vous de vouloir vous occuper de moi. Mais je suis capable de le faire seule !

_ Monsieur m'a ordonnée de rester avec vous Madame. J'exécute les ordres.

Elle m'excède.

_ Et moi s'il le faut j'exécute tout simplement. Suis-je clair Maria ?

Elle est livide. Je crois qu'elle vient de saisir.

_ Très bien Madame. Tremble-t-elle.

_ Entre nous Monsieur n'est pas obligé de le savoir.

Je la toise et m'échappe dans la cuisine. J'ai besoin d'un grand verre d'eau.

Je déteste les domestiques.

_ Vous souhaitez quelque chose Madame ?

_ La paix ! Je veux la paix ! Et un verre d'eau que je suis bien capable de me préparer seule ! Merci.

_ Tu pourrais être plus gentille avec nos gens. Me fait remarquer Jane qui vient d'arriver. Dégagez tous ! Hurle-telle.

_ Je pourrais en effet. Mais toi aussi.

Elle sourit, et s'adosse au plan de cuisine.

_ Comme j'ai hâte de rentrer en Italie.

_ Vraiment ?

_ Ouais les amerloques sont nuls au pieu !

J'ai envie de lui vomir à la figure qu'elle n'a pas du tomber sur le bon. Parce que franchement en ce qui concerne Edward...À la pensée de son prénom mon cœur se serre davantage.

_ Quoi que d'après Tanya ton fils de pute d'agent du FBI était une bête de sexe. Dommage qu'il soit mort, j'aurais bien voulu tester. Poursuit-elle.

Je sens le piège.

_ Si elle le dit.

Elle s'approche de moi et me toise. Cette poupée de porcelaine est pire qu'une teigne. Sa beauté et son visage enfantin vous feraient croire à un ange. Mais ne dit-on pas que le plus beau des anges était le diable ?

_ Toi, tu le sais n'est-ce pas ? J'ai cru qu'Alec allait devenir fou quand il a vu les photos de vous deux entrain de vous bécoter.

_ L'amnésie est quelque chose de terrible Jane. Tu ne peux même pas imaginer.

_ Tu as changé Bella. Quelque chose a changé en toi. Tu as plus de...d'assurance. Mais tu veux savoir ? Je te briserai pour que tu redeviennes la gentille petite fille du traitre froussarde que tu étais avant.

_ Mais oui Jane, c'est quand tu veux.

Elle prend ma mâchoire entre deux doigts et serre autant que possible.

_ Tu n'es qu'une petite salope, qui t'es faite baisée par un agent du FBI. Mon frère t'a peut-être pardonné ta soit-disant amnésie, mais pas moi ! Mais attends qu'on soit rentré chez nous, et tu vas voir ! Si tu crois que ton infidélité va passer comme si de rien était.

Elle me balance un coup de poing dans l'estomac. J'ai le souffle coupé. Je suis à deux doigts de réagir. Mais je sais que Bella ne le ferait pas. Je ravale ma fierté.

_ Dois-je te rappeler qui fait la loi ici ?

Je fais un signe négatif de la tête. Elle s'en va. Je sens mes jambes qui flageolent. Je me tiens le ventre quand je sens deux bras me soutenir.

_ Ça va ? S'inquiète Démétri.

_ Oui. Soufflé-je avec difficulté.

Je lève les yeux vers les caméras. Démétri suit mon regard.

_ Elles sont fictives. Pourquoi êtes-vous revenue ? Son ton est dur, sans appel.

Il m'aide à me redresser et me tend un verre d'eau. De tous les gens qui travaillent pour Alec. Démtri est le seul à peu près humain.

_ Pour ma mère.

Il secoue la tête.

_ Vous ne pouvez plus rien pour elle. C'est trop tard.

_ Comment ça trop tard ? Paniqué-je

_ Aro l'a épousée. Après votre disparition, elle est tombée dans une espèce de dépression. Il l'a soignée avec certains médicaments et elle est vite devenue accroc. Puis elle a sombré dans l'alcool.

La sentence tombe comme un couperet.

Je sais à quel point elle a été malheureuse après l'assassinat de mon père. Je savais que ma disparition avait dû la peiner fortement. Mais je ne pensais pas que c'était à ce point-là.

Je suis abattue, les Volturi m'ont donc tout pris. Mon père, ma mère, Edward. Ma vengeance n'aura d'égal que leur cruauté.

_ Vous allez bien Madame ?

_ Oui Démétri ça va. Merci de m'avoir prévenue.

Je lui fais un signe de tête et vais dans le salon pour attendre Alec. Je commence à mieux me repérer dans la maison. J'ai trouvé plusieurs cachettes qui pourront faire office de planque pour mes armes.

Alec arrive, il affiche un grand sourire conquérant. Il est en train de s'essuyer les mains avec un chiffon. Il est si enjoué, ça me donne la nausée.

_ Tu es prête ma chérie. Très bien. J'ôte ces immondices de mes mains et on y va.

En observant ses mains je m'aperçois qu'elles sont rougies par le sang. Je réprime un frisson de dégoût.

Il revient quelques minutes après. Il claque des doigts et un des serviteurs nous apporte nos manteaux.

Il me prend la main et m'entraine dans la limousine.

Le chauffeur démarre. Je regarde défiler la ville par la vitre teintée de la voiture. Je sens la main d'Alec jouer avec la couture de ma jupe. Je me contiens. Fermant les yeux, j'ai une envie folle de lui en coller une.

Le véhicule ralentit. Le chauffeur nous ouvre. Alec sort en premier et m'aide à sortir.

Il me conduit jusqu'à l'intérieur. C'est une clinique privée à première vue.

On entre, Alec se dirige vers le comptoir décoré avec luxe.

_ Bonjour Monsieur et Madame Volturi pour le Docteur McCoy.

_ Tout à fait Monsieur Volturi. Il vous attend, veuillez me suivre.

Les couloirs sont blancs et me rappellent sans cesse l'hôpital psy. Je ravale ma salive et avance.

Je cale mes pas sur ceux de mon mari. L'assistante du médecin ouvre la porte.

_ Monsieur et Madame Volyuri. Entrez je vous en prie.

_ Merci Docteur.

Le Docteur se lève, il doit avoir une cinquantaine d'année. Ses cheveux sont poivre et sel. Il n'est pas très grand. Il a les yeux marrons. Il nous sert la main et nous invite à nous asseoir tandis que son assistante referme la porte.

_ Alors racontez-moi ? Propose le médecin.

_ Bien en fait nous désirons avoir un enfant. Il faudrait l'ausculter pour vous assurer que tout fonctionne correctement. Mais il y a un autre souci, mon épouse est sous traitement pour la schizophrénie.

_ Quel genre de traitement Madame Volturi ?

_Sous Ziprexa®

_ Bien à priori les résultats sont assez bons avec ce médicament d'après ce que je sais. Il est tout à fait compatible avec une grossesse. Bien sûr s'il y a quoi que ce soit en cours de grossesse il faudra arrêter le dit traitement. Mais quel est votre moyen de contraception, madame Volturi ?

_ A l'hôpital, ils m'ont mise sous implant.

_ C'est assez courant dans les hôpitaux psychiatriques. Il suffit simplement de l'enlever. Je vais vous ausculter si vous le voulez bien ?

_ Certainement.

Je me lève et le suis dans la pièce d'à coté. Alec nous rejoint.

_ Vous n'êtes pas obligé de rester Monsieur Volturi.

_ J'insiste docteur.

Bien évidemment qu'il insiste.

Le docteur me tend une chemise bleue. Je vais dans la salle de bain à coté. Je me déshabille et l'enfile puis ressors.

Je m'installe sur la table gynécologique.

Le docteur est déjà prêt. Mes pieds sont dans les étriers. Alec saute littéralement sur place tellement il est heureux et moi j'ai envie de hurler.

_ Détendez-vous Madame Volturi.

Facile à dire.

Il entre ses doigts, touche, triture. C'est désagréable. Mais je sais que ça ne durera pas. Je suis soulagée au moment où il sort de moi.

_ Tout est parfaitement en ordre Madame Volturi.

Pourquoi aurais-je préféré qu'il me dise le contraire ?

_ Merci Docteur.

_ Avec plaisir Monsieur Volturi. Nous allons donc procéder à l'extraction de votre implant Madame.

Il défait le haut de ma blouse et repère l'implant.

Il m'injecte un anesthésiant puis avec une petite pince retire la seule chose sur laquelle j'avais quelque pouvoir.

_ Voilà Madame votre rêve va sûrement se réaliser.

Mon rêve...certainement docteur. Mais c'est pas au même que l'on pense.

_ Tout va bien ma chérie ?

_ Oui Alec. C'est parfait merci.

Je me lève et vais me changer. Mon mari rit de bon cœur avec le docteur. J'ai trop hâte de me servir de mon Berreta pour buter tout le monde.

Je retourne dans le bureau, un sourire hypocrite sur mon visage.

_ Je crois qu'on va avoir plein de bébés ma chérie.

_ Il semblerait Alec.

Je mens merveilleusement bien et franchement ça me fait flipper.

EDWARD POV

Je suis chez mes parents, je viens de retirer mon déguisement. Je me sens mal, tellement mal. Être si proche de Bella sans pouvoir l'aider est trop horrible.

La maison sert de QG. Officiellement ils sont tous là pour mes funérailles, mais officieusement ils travaillent. Ils n'arrêtent pas. Jasper épluche toutes les activités légales des Volturi sur Chicago ces derniers mois. On cherche tous un moyen de prendre contact avec Bella.

_ Em ! Le GPS de ta bagnole s'est remis en route.

Emmett fait un bond.

_ Ah ouais, où ça Jazz ?

_ Sur Peoria street.

_ J'arrive mon bébé, papa vient te sauver.

Booth lève les yeux au ciel.

_ Agent Cullen, enfilez une tenue du FBI , avec une casquette et allez avec lui. Mais vous resterez dans la voiture.

_ Bien patron.

Je fais ce qu'il me dit. Ma mère s'interpose au moment où je rejoins Emmett.

_ Fais attention.

_ Ne t'inquiète pas maman.

J'embrasse son front et file retrouver Emmett. Je prends le volant du 4X4. Emmett est tout excité à l'idée de retrouver sa fameuse voiture. On roule normalement, il ne faudrait pas qu'on se fasse remarquer. Même si Emmett s'impatiente.

_ Si c'était pour Bella, y a longtemps que tu aurais appuyé sur le champignon.

_ C'est vrai, mais ce n'est qu'une bagnole abandonnée près de la ligne de chemin de fer !

On y arrive enfin et là Emmett me dit de piler. Il sort de la voiture et se met à hurler.

_ Ma voiture ! ! Mon bébé ! Mais qu'est qu'ils t'ont fait CES SALOPARDS !

La voiture d'Emmett est en feu, elle brûle comme une brindille de paille.

_ ILS VONT ME LE PAYER ! JE TE VENGERAI !

J'appelle Booth pour lui expliquer la situation et qu'il envoie les pompiers. Officiellement les morts ne préviennent pas les urgences.

Emmett remonte dans la voiture, il essuie même une larme.

_ Ce sont des BARBARES Eddy ! Bella pouvait pas piquer la voiture de quelqu'un d'autre ? !

_ Désolé pour ta voiture Em.

_ Mouais, je les aurai ces fils de putes ! Je te jure qu'ils me le paieront !

Vu le regard déterminé d'Emmett, je n'en ai aucun doute. Les pompiers débarquent et nous rentrons. Emmett est vraiment remonté. Il est en colère tout rouge.

_ Ce n'est qu'une voiture Emmett.

_ Une VOITURE ? Comment tu réagirais si c'était ta Volvo ! ?

_ Elle est déjà morte ma Volvo, je te signale. Elle n'a pas supporté les balles dans sa caisse.

_ Ouais c'est vrai.

Mais je me dis que quitte à choisir entre ma voiture et Bella. Il n'y a pas photo. Nous passons les portes de la villa. Emmett a la tête baissée.

_ Toutes mes condoléances Em pour ta caisse. Rit Jasper.

_ Ouais parce que tu trouves ça drôle peut-être ? ! Il n'en reste plus rien !

_ Ils ont réactivé le signal juste pour qu'on la retrouve. C'est une façon de dire « on est là Vous êtes des cons. »

_ La voiture est le prolongement du sexe pour un homme dans notre civilisation. En s'attaquant à elle, il s'attaque directement à votre virilité. C'est très castrateur comme attaque.

_ Merci Bones. Pour votre...analyse. C'est certain que ça va nous aider. Assure mon boss.

Analyse particulière, mais on commence à avoir l'habitude des interventions un peu bizarres du docteur Brennan.

Emmett part se faire consoler dans les bras de Rose. Alice regarde Jasper avec admiration, même si lui ne le voit pas. Mon père discute avec ma mère dans la cuisine.

Même Booth lance des œillades à Bones.

Et moi...je pense à elle, j'évite de trop imaginer ce qu'elle subit. J'aimerais pouvoir simplement la prendre dans mes bras. Respirer ses cheveux.

_ Alors Agent Withlock du nouveau ?

_ Euh, oui et non. La fondation Volturi a fait de nombreux dons à différentes associations caritatives, dont la plus importante à l'hôpital des enfants de Chicago.

_ Ok, et en quoi ça nous avance ?

_ Il y a une soirée organiséedemain soir justement en l'honneur de la fondation Volturi, pour la remercier. Et savez-vous qui en est le président ?

_ Alec Volturi ! Craché-je.

_ Et un point pour l'agent Cullen.

_ Tu crois qu'il y sera ?

_ Imbu de lui-même comme il est, cela ne fait aucun doute. Répond mon père. Il aime trop être au centre de l'attention pour rater ça. Sans compter qu'il peut à nouveau exposer son trophée.

_ Bella. Soufflé-je.

_ Ouais, il va pas se gêner ! C'est un faire valoir, dans certaines tribus d'Amérique du sud, les femmes sont considérées comme des trophées. Les chefs sont élus en fonction de la beauté et l'intelligence de leurs femmes. Mais aussi de leur fertilité. En rajoute le docteur Brennan.

Cette dernière partie me dégoûte encore plus.

_ Et vous voulez connaître l'ironie de l'histoire ? C'est que le FBI est chargé de la sécurité de cette soirée.

_ Quel enfoiré ! Crache Emmett.

_ Il sait que l'on a rien contre lui, on a aucune raison officielle de l'arrêter. Ce bâtard nous nargue !

_ Tout à fait Edward. Confirme mon père.

_ Il faut qu'on y soit. C'est peut-être le seul moyen qu'on aura de l'approcher sans que ce soit dangereux pour elle.

_ Vous avez raison, agent Cullen. Emmett, Jasper, Paul. Vous irez, déguisés en serveur. Cullen vous rentrerez en contact avec Isabella et essayerez de savoir ce qu'il se passe. Alice. Désolé de vous mettre encore à contribution, mais pourriez-vous grimer mes agents ? Vous êtes douée.

_ Bien sûr.

Encore un déguisement, je vais finir par me changer en Bozzo le clown. J'ai une folle envie de jeter aux ordures tout ce protocole. J'ai besoin de calme un petit instant. Je prétexte un mal de crâne pour m'échapper un moment et me retrouver dans ma chambre.

Je m'assieds sur la tablette de la fenêtre et regarde le parc de la maison. J'ai les genoux relevés contre mon torse. Je tente de faire le vide dans mon esprit. Mais tout me la rappelle. Je sors une photo de Bella de ma poche. Je l'avais prise à son insu dans le parc de l'hôpital psychiatrique. Elle sourit. Je me souviens que les responsables étaient ma sœur et Rose.

Je n'arrive plus à détacher mon regard d'elle. Je caresse d'un doigt ces traits. J'ai peur que la seule chose qu'il me reste d'elle soit cette photo. Je suis plongé dans mes réflexions, quand je sens une main sur mon épaule. Je sursaute.

Ma mère s'installe à coté de moi, elle est inquiète je le voix à ses yeux. Elle m'ôte la photo des mains doucement et l'observe avec un sourire. Puis elle me la rend.

_ J'ai l'impression de te revoir il y a 12ans quand ta sœur...

Je ressens la tristesse dans sa voix. Mon cœur se serre à l'évocation du passé.

_ Désolé maman.

_ Désolé de quoi chéri d'être amoureux d'une fille sur qui le sort s'acharne ?

_ Bella est...

_ Quelqu'un de bien.

_ Je sais, mais...

_ Elle t'aime Edward. La façon qu'elle a de te regarder, et ce qu'elle a fait. Elle l'a fait pour toi.

J'acquiesce.

_ Je vais te raconter une histoire que personne ne connait à par ton père bien sûr. Avant de rencontrer Carlisle, j'ai été mariée.

_ Mariée ?

Alors là je n'en reviens pas.

_ Oui j'avais dix-sept ans la première fois. J'aimais cet homme et j'ai cru que lui aussi. Je me suis enfuie de la maison. Mais parents étaient contre. Ils avaient raison. Mais j'étais tellement jeune. Enfin bref. La première année tout était parfait. Mais après ça a commencé à déraper. Il s'est mis à boire, il était très violent avec moi. J'ai trouvé un peu de réconfort auprès d'un groupe de femmes qui vivaient la même chose que moi. Ton père faisait ses études et son professeur dirigeait cette association. C'est comme ça que je l'ai rencontré. Il m'a énormément aidé au départ. Il m'encourageait à quitter cet être violent et à porter plainte contre lui. J'étais détruite, mais quelque chose m'attirait vers ton père. C'était finalement le seul être avec qui je pouvais discuter sans peur. Un soir mon ex mari a été plus violent qu'en temps normal. Il m'a roué de coups et il est sorti de la maison pour se saouler. J'étais inconsciente. Quand je me suis réveillée, j'ai eu tellement peur qu'il revienne pour m'achever que je me suis enfuie à nouveau. Je savais que ton père avait une chambre sur le campus de la fac de médecine. Je l'ai retrouvé, il m'a soignée et m'a convaincue de porter plainte. C'est ce que j'ai fait. Je n'ai jamais rencontré de personne aussi douce, attentionnée et patiente que ton père. Il y a eu un procès, mon ex mari a été envoyé en prison. J'ai mis des années à me reconstruire. Alors que je n'avais vécu cette situation que pendant deux ans.

Je ne comprends pas vraiment où ma mère veut en venir. Mais une chose est certaine si je trouve son ex mari, je n'aurai aucune pitié pour lui, je le tuerai.

_ Ce que j'essaye de te faire comprendre, c'est que tu es pour Bella ce que ton père a été pour moi. Je ne prétends pas avoir vécu ce qu'a vécu Bella. Son histoire est dix fois pire que la mienne. Elle est si courageuse. Edward, je sais que tu t'en veux, que tu aurais préféré la tenir en dehors de tout ça, mais seule Bella peut emprunter ce chemin là, celui de se défaire de son passé quitte à souffrir à nouveau. Toi sois présent à son retour pour l'aider et la soutenir. Il vous reste tant de choses à découvrir ensemble.

Mes poings se serrent, les jointures de mes doigts en blanchissent.

_ Je rêve de tuer cet ordure ! Ce qu'elle va à nouveau subir me rend fou.

_ Le contraire serait anormal, parce que tu l'aimes. Edward dis-toi que ce qu'elle fait, elle le fait pour toi, pour elle, pour vous. Tu dois lui faire confiance.

_ Je lui fais confiance, là n'est pas la question. Mais c'est son absence qui est cruelle.

_ Je sais. C'est ça être amoureux. Je désespérais de te voir ainsi un jour.

Elle se lève, embrasse mon front.

_ Le diner est prêt si tu le souhaites. Il faut que tu manges. Bientôt on va voir à travers toi !

Je ris devant l'exagération de ma mère.

BELLA POV

Je suis dans ma chambre. Allongée sur mon lit, les yeux rivés sur le plafond. De temps en temps ma main frotte le pansement où se trouvait l'implant. Je lui avais dit que j'étais sous n'avais pas le choix, il avait prévu de m'envoyer faire un check-up chez le médecin. Je dois être honnête avec lui. Si je veux rester en vie. Je dois rester en vie.

Je prie aussi pour que les desseins de mon futur veuf ne se réalisent jamais. Il m'a déjà tout pris. Je refuse d'être la mère porteuse d'un futur pourri en puissance.

Je me tuerai plutôt que de laisser faire ça.

Justement. Alec entre dans la chambre. Je me redresse. Il s'avance vers moi.

_ Je dois m'absenter ce soir. Jane vient avec moi ainsi qu'une partie des gardes du corps.

_ Tu as un souci ? M'enquis-je.

_ Disons que malgré tes deux ans d'absences certaines choses ne changent pas, comme les guerres de territoires. Les russes sont toujours sur le coup. Ils ont été affaiblis, mais ils tentent un retour. On doit frappé un grand coup pour asseoir notre pouvoir. Je dois penser au futur. Explique-t-il en posant un regard sur mon ventre.

Il m'embrasse. Il va se changer. Il revient dans une tenue plus adéquate pour distribuer des gifles.

_ Je rentrerai sûrement très tard. Alors profites en. Repose-toi, et sois en forme pour mon retour. Sous-entend-il.

Il dépose ses lèvres à nouveau sur les miennes durement et s'en va.

Je saute du lit, déjà je suis soulagée, Jane sort de cette maison. Ensuite vu le déploiement il emmène beaucoup de garde du corps avec lui. J'attends que les voitures démarrent et je saute du lit, direction la salle de bain.

Je récupère mon couteau et défais le carreau. Je palpe l'intérieure de la cavité et prends quelques armes et du scotch très résistant que j'avais laissé là. Je sais qu'il faut que je saisisse l'occasion, je dois profiter de ce moment pour planquer mes armes. Je ne peux en prendre que quatre. Trois Glock et un Berreta. J'en planque deux dans la ceinture de mon jean. Je porte un gilet ample sur le dos. J'en accroche un à chaque jambe.

Je passe la porte. Je longe le couloir en essayant d'être la plus naturelle possible et me dirige vers la cuisine. Il n'y a personne, le repas est terminé depuis un bon moment. J'observe les lieux, et cherche le coin le moins nettoyé.

Le dessus de la hôte est encrassée signe qu'elle n'est pas nettoyée très souvent. Je grimpe sur le meuble de la cuisine, protège l'arme dans un torchon et redescends.

Une de moins.

J'atterris dans le salon. Je repère plusieurs grands vases pleins de fleurs artificielles. Elles n'ont pas besoin d'eau ni d'entretien logiquement. Je jette un œil aux caméras et repère un angle mort. Je dépose le Berreta ici. Je continue mon parcours et me rend dans la salle à manger. La table est immense c'est vrai et il y a un rebord tout le long. Je scotche l'arme à l'intérieur de la table. Puis je continue.

Je croise un des gardes du corps. Il me scrute, me dévisage.

_ Vous avez besoin de quelque chose Madame Volturi ?

_ Non. J'ai du mal à dormir. Tout simplement.

_ Bien Madame.

Je continue mon chemin et atteins une petite alcôve avec quelques livres. Il y en a beaucoup moins que dans le bureau d'Alec. Ils sont pratiquement neufs. Personne ne doit les utiliser. J'en retire un et m'aperçois que les livres ne vont pas jusqu'au fond.

Je sais qu'il y a des caméras, je dois la jouer finement. Je fais tomber trois livres par « maladresse ». Au passage, je me gratte la jambe et détache le dernier glock rapidement de mon mollet. Je récupère les livres en le cachant le plus discrètement possible. Je remets les livres en planquant l'arme derrière.

Je suis soulagée et satisfaite. Je reprends le chemin de la chambre en sachant pertinemment que le cauchemar va se poursuivre et je n'y peux rien pour le moment.

Je rêverai que lui et sa pétasse de sœur crèvent sous les kalach russe.

Je remonte dans ma chambre. Me déshabille et vais au lit. Bella pleure en silence dans ma tête. Edward lui manque. Mais il faut bien se l'avouer il manque aussi à Mary et à moi.

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